Place de l’indépendance : les manifestants anti-Barkhane violemment dispersés, au moins un blessé grave

A l’appel d’un collectif, des centaines de personnes s’étaient donné rendez-vous à la Place de l’Indépendance de Bamako pour exiger, ce mercredi 20 janvier, le départ des forces françaises du Mali. Mais la manifestation a été dispersée par des tirs de gaz lacrymogènes. Le drapeau malien attaché au poignet ou enroulé autour du cou. Rien d’étonnant en ce jour de célébration de l’armée malienne. Mais à la Place de l’indépendance, c’était le signe distinctif des manifestants. Et c’est à travers ce signe que les forces de l’ordre ont embarqué dans leurs pick-up les quelques manifestants qui tentaient de se rassembler malgré la présence massive d’agents de maintien d’ordre. « Pourquoi nous ne pouvons pas manifester, ne sommes-nous pas aussi des Maliens ? », interroge un manifestant les yeux rougis, sans doute par du gaz lacrymogène. Quelques dizaines de minutes plus tôt, les forces de l’ordre n’avaient pas hésité à faire usage de tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui venaient en nombre exiger le départ des forces françaises du Mali. Des forces engagées dans la lutte antiterroriste, « sans résultats », selon les leaders du collectif. Alors que toute la Place de l’indépendance était encore enveloppée dans des fumées éparses de gaz lacrymogène, un homme a été évacué dans la cour de l’hôpital Odonto Stomatologie, situé à une dizaine de mètres de l’épicentre de la manifestation. L’homme, un « passant assis derrière un motocycliste », a été atteint par un tir de gaz lacrymogène à l’arrière du crâne. Il pissait littéralement du sang. C’est sur la même moto, qu’il sera finalement acheminé vers le CHU Gabriel Touré, tout ensanglanté. Mamadou TOGOLA