Report du référendum: ce qu’on dit des leaders de la Plateforme

1

À la faveur d’un meeting tenu, le samedi 19 août, devant la Bourse du travail, pour savourer leur ‘’victoire’’ après la décision du président de la République de surseoir à son projet de révision constitutionnelle, plusieurs responsables de la Plateforme An tè a bana ont livré des messages de satisfaction, tout en saluant la sage décision du chef de l’État. Ils ont tour à tour apprécié cette décision du président IBK de surseoir à son projet de révision constitutionnelle. Nous vous livrons quelques réactions :

Djimé KANTE
‘’ En s’adressant à la Nation, IBK vient de remettre ensemble des frères, des amis qui s’étaient séparés’’
IBK, en s’adressant à la Nation, a démontré que, quelles que soit nos différences, nous restons un grand peuple. Seulement, moi je suis un peu déçu, de certains propos du chef de l’État. Toutefois, en s’adressant à la Nation, il vient de remettre ensemble des frères qui s’étaient qui avaient de divergences il y a pas longtemps, des amis qui s’étaient séparés, à cause de cette révision constitutionnelle. En s’adressant à la Nation, hier, il a démontré qu’il a compris le message de la Plateforme. Ce message qui émane d’un nouveau type de Maliens parce que c’est important à signaler, nous avons vu et nous avons tous dit que le peuple malien et la jeunesse malienne dormaient sur ses oreilles. Aujourd’hui, nous avons tous compris que c’est tout simplement parce qu’il n’avait pas été jusque-là porté atteinte à l’essentiel. L’essentiel, c’est le Mali et chaque fois que ce pays sera menacé, nous serons là debout sur les remparts pour barrer la route aux fossoyeurs de la république.

Madou DIALLO :
’’ Je me réjouis de la décision du président IBK
Si de façon générale on convient qu’une révision constitutionnelle se justifie par rapport même à l’évolution des institutions, il faudrait reconnaitre que c’est le climat actuel qui pose problème. Surtout que l’article 118 de la constitution, détermine les conditions de la tenue d’un référendum au Mali, on ne va pas revenir sur ce débat par rapport à tout ce qui a comme insécurité au Mali. À mon avis, le plus important, c’est que pour une révision constitutionnelle, il faudrait que ce soit dans un cadre suffisamment consensuel, suffisamment apaisé. Moi je me réjouis du fait que le Président de la République ait pris cette décision, ait écouté tous les Maliens et maintenant, ça permet de se mettre dans un cadre, dans une démarche suffisamment consensuelle pour regrouper tous les Maliens.

Amadou Thiam :
’’ IBK a su comprendre que nous ne sommes pas des apatrides comme cela se faisait entendre’’
Je pense que le Président de la République a su faire une bonne lecture de cette plateforme que nous sommes. Je pense qu’il a su comprendre que nous ne sommes pas des apatrides comme cela se faisait entendre. Il a compris que nous étions le peuple, que nous avons des aspirations par rapport à la loi fondamentale. Cette constitution de 1992 qui a été écrite par le sang des Maliens. Je crois qu’il a compris qu’il fallait aujourd’hui surseoir à ce référendum jusqu’à ce que les conditions sécuritaires, techniques et de consensus soient réunis pour un référendum de cette envergure.

Tiébilé DRAME :
‘’ C’est la victoire du peuple malien tout entier’’
C’est la victoire du peuple de la plateforme, c’est la victoire du peuple malien tout entier. C’est la victoire du mouvement populaire déclenché depuis le 8 juin dernier pour que le président renonce à cette révision anticonstitutionnelle de la Constitution. C’est la victoire du peuple entier, c’est la victoire de la détermination, c’est la victoire du tournant que nous avons pris à partir du meeting du 3 août, c’est la victoire de l’ultimatum, c’est la victoire de la lettre adressée à l’Assemblée nationale pour demander la mise en accusation du Président. C’est la victoire du peuple malien mobilisé, debout à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. C’est un grand moment, mais j’ajouterai que ce n’est même pas la victoire du camp du Non tout simplement, c’est la victoire du camp du Oui aussi. C’est la victoire du peuple malien, même ceux qui ont poussé le Président, qui ont entretenu l’illusion chez le Président, qu’on pouvait réviser cette constitution. C’est aussi leur victoire, parce que le pays se trouve aujourd’hui rassembler. Le Mali n’a pas besoin de division, l’initiative du Président a divisé le pays. La mission d’un président de la République, ce n’est pas diviser son pays, c’est rassembler son pays, c’est œuvrer à la cohésion nationale. Alors, si c’est la Plateforme qui lui rappelle sa mission fondamentale, tant mieux. Vive le peuple malien debout qui ne va plus se recoucher. Cela doit être entendu pour tous.

Soumaila CISSE :
‘’ Je crois que désormais au Mali on va prôner le dialogue’’
C’est une victoire contre l’arrogance, c’est une victoire contre le mépris. Je crois que désormais au Mali, les jeunes seront écoutés, désormais, au Mali, on va prôner le dialogue. Le Président de la République ne voulait pas le dialogue, le Président de la République a été obligé à venir à un dialogue et à nous écouter. Je crois qu’à partir d’aujourd’hui, c’est un tournant historique dans notre pays, et ce tournant, les jeunes, vous devez le prendre en main. C’est votre victoire, ce n’est la victoire d’une personne. Il s’agit de votre avenir ! Aujourd’hui, nous avons réussi une étape, mais il y a le reste à venir. Notre pays n’est pas sécurisé, il y a des guerres intercommunautaires, il y a une gouvernance qui va à vau-l’eau, il y a la corruption, il y a le népotisme, il y a énormément de choses que nous devons continuer à combattre. Je vous exhorte à rester vigilant, à vous tenir la main, à considérer que ce n’est qu’une bataille gagnée et que la victoire est au bout de la mobilisation et au bout de la lutte. Je tiens vraiment à remercier tous ceux qui ont contribué à cette victoire. Les jeunes maliens ont fait une preuve, les jeunes maliens ont montré un exemple dans l’histoire. Au Mali, il n’y a pas eu de violence, au Mali, par la mobilisation, nous avons réussi à faire en sorte que certains descendent de leur piédestal. ‘’On ne me fait pas ça’’, ‘’on ne me dit pas ça’’, je crois qu’aujourd’hui le Président est redescendu de son superbe piédestal et je crois que c’est ça qui est important, c’est ça la leçon à tenir.
Merci aussi à la presse, parce que vous avez accompagné, je vous remercie infiniment parce que ça n’a pas été facile pour vous. Je vous remercie parce que vous avez fait votre travail jusqu’au bout. Je tiens aussi à remercier tous ceux qui ont joué aux intermédiaires, les religieux, les notables. Je remercie la Plateforme, je remercie tous les partis politiques qui étaient là, qui étaient présents. Je remercie les Bamakois parce que nous les avons dérangés des fois, je crois qu’ils ont compris que c’est pour la bonne cause. Je remercie la diaspora malienne qui s’est mobilisée de partout. Vous savez un moment donné, nous avons estimé à plus de 2 millions de personnes, les Maliens qui se sont mobilisés de par le monde. Je remercie ceux qui sont dans les régions, qui se sont aussi mobilisés, partout où nous avons vu cette ferveur. Je crois que An tè a bana restera dans l’histoire du Mali.

Ras Bath :
‘’ Nous avons simplement dit que ce n’est pas le moment de procéder à une révision constitutionnelle’’
Selon Bob Marley, on peut mentir au peuple pendant un moment donné, mais on ne peut pas mentir au peuple tout le temps. Après tout ce que nous avons fait comme actions, c’est devenu maintenant la victoire, avec la décision de sursis. Nous avons simplement dit que ce n’est pas le moment de procéder à une révision constitutionnelle dans notre pays. Même si la révision constitutionnelle doit être faite, ce n’est pas le moment propice maintenant. Nous saluons les chefs de quartier et les leaders religieux qui ont mené la médiation pour aboutir à ce résultat. Le Président a déclaré sur la chaine El Jazzera que 60 % des Maliens n’ont pas accès à l’eau potable, plus de 60 % n’ont pas accès aux soins et beaucoup n’ont pas accès à l’électricité, à la l’éducation. Il a soutenu que la majorité des Maliens n’ont pas accès à l’eau potable, n’ont pas accès à un système de santé de qualité. Dans un pays où la majorité n’a pas accès à l’eau, à l’électricité, qu’est-ce qui reste aux Maliens ? Si l’essentiel est affecté ou atteint, il revient d’obligation morale et juridique de s’attaquer à l’essentiel. L’essentiel, c’est assuré la santé, la sécurité, l’éducation, l’emploi… L’État est l’émanation de notre volonté et il doit être au service de la volonté du peuple. Ils sont nos mandataires, nos délégataires, nos employés, nous les payons et nous devons les tenir à l’œil tous les jours.

Propos Transcrits par Modibo KONÉ

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. 1- Il n’ y a rien d’honnête et d’assez original de ce que M IBK vient de faire contrairement à tout cette émotion, de compassion et de cette pluie de félicitations à son égard. Quoi de plus normal dans une démocratie qu’un chef d’Etat prenne en considération la voix de la majorité et de sursoir à un projet, donc écouter tout simplement la voix du peuple…Arrêtons donc In God, we trust!!!!!

    2- Avec du recul on a assisté au contraire à la plus grande page de “com” médiatique et psychologique d’un président en mal pour n’avoir rien à présenter comme bilan après 4 ans d’exercice et qui plus est, l’a reconnu comme tel sur Al-Jazeera. Son sursis n’est qu’un gain à récupérer pendant les élections…Regardons les faits!!!!!

    3- C’est la récupération du plus grand show politico-religieux digne d’une “Cosa Nostra” qui fut organiseé par la présidence en chorégraphie avec l’orchestre religio-coutumier en vue des élections à venir. Et pour cause, justement pour avoir fait cause commune avec le politique dans les business foncier, colportage et camionage. Le tout au détriment du lambda…!!!!

    4- En clair il a s’agit donc de berner simplement les Maliens, du genre du bourrerau salvateur qui tend la corde à celui qu’il avait précédemment précipité dans le puits. Histoire d’une PAIX pour le Mali…!!!

    5- Le projet a divisé les Maliens, M IBK a soi-disant évité le pire au Mali, et est passé de ce fait comme ce chef de famille qui par enchantement a eu le souci de sa maison, sans préciser qu’il a eu peur entre autre du mot d’ordre ultime de la désobéissance civil prévu par la loi et surtout de l’ascendance sans précédent de la jeunesse sur la chair électorale religieuse en matière de mobilisation. Et qui connait l’homme IBK, rien d’étonnant de voir dans les mois à venir l’armée malienne dans Kidal, ou soit sa propre présence, soit un de ses ministres…!!!!

    6- Cette cristalisation de la crise malienne au Nord n’est et ne fut qu’ une histoire de gros business autant pour les rebelles du Nord et du centre que pour les dinosaures du sud où on a vu une partie de l’iceberg à travers le troc organisé par les partisans du OUI…!!!
    Aux Maliens de faire attention à la naiveté, que tout cela pour cela n’était en réalité qu’un piège sans fin!!!

Comments are closed.