Crise du football malien : La FIFA doit veiller à l’exécution correcte de la sentence du TAS

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Demander à la FIFA de venir régler une fois pour tout le différend entre la Fédération malienne de Football (Femafoot) et ses opposants ! Tel était l’objectif de la mission qui a conduit le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, à Zurich, Lausanne et Genève (Suisse). Contrairement à ce que les partisans de l’une des tendances de la crise véhiculent, le ministre a atteint les objectifs assignés par le gouvernement par rapport à cette mission.

«Je ne suis pas venu à Zurich pour demander la tête de qui que ce soit. Nous sommes venus parce que la FIFA est l’instance suprême du football. À ce titre, il lui revient de s’impliquer davantage dans le règlement définitif d’une crise qui n’a que trop duré… À défaut, l’Etat malien va s’assumer et prendre toutes ses responsabilités», nous a déclaré le ministre des Sports que nous avons réussi à joindre depuis Zurich, la semaine dernière. Et selon nos informations, le ministre des Sports a été reçu par la Secrétaire générale de la FIFA, Mme Fatma Samba Diouf Samoura.

Cette importante rencontre a eu lieu le mardi 1er  novembre 2016 à Zurich (Suisse), au siège de ladite organisation. Le Comité exécutif (CE) de la Femafoot était aussi présent à cette rencontre. Il était représenté par son président Boubacar Baba Diarra et son Secrétaire général Yacouba Sidiki Traoré dit Yacoubadjan. Quant à l’autre tendance dite des «Frondeurs» (ligues et clubs opposés à l’actuel C.E), elle était représentée par M. Yéli Sissoko. L’ordre du jour de cette rencontre portait sur l’exécution de la sentence du TAS en date du 4 octobre 2016. Et d’entrée de jeu, selon des sources proches du Département, le ministre Guindo a précisé que l’Etat du Mali, à travers son département, «n’est pas partie prenante de cette crise et n’a jamais reconnu deux C.E». Il a surtout invité la FIFA à s’impliquer le plus rapidement possible pour trouver «une solution à cette crise qui n’a que trop duré». Et ce, dans l’intérêt général du public sportif malien. À défaut, «l’Etat souverain du Mali prendra et assumera toutes ses responsabilités», assurent nos sources.

La FIFA a, à son tour, demandé au ministre des Sports de l’aider à concilier les parties en procès. Une offre de médiation naturellement déclinée par le ministre Housseini Amion Guindo au nom du principe de la non-ingérence instituée par la FIFA. En effet, ses responsables rappellent fréquemment que «les articles 14 et 19 des statuts de la FIFA demandent aux associations nationales de gérer leurs affaires de façon indépendante et sans ingérence d’aucun tiers». D’ailleurs, rien ne prouve que les «Frondeurs» cèdent maintenant que le verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS) les remet en selle.

La sentence prise par le TAS à Lausanne le 4 octobre 2016 ordonne au Comité exécutif de la Femafoot de convoquer une assemblée générale, en respectant ses propres statuts et règlements. Et cette assemblée générale devra se tenir au plus tard le 30 novembre 2016 (le délai statutaire de convocation est forclos). La convocation de cette assemblée doit être établie sur la base de la liste des membres convoqués à l’assemblée générale du 10 janvier 2015 avec le même ordre du jour.

Il faut noter qu’à l’époque, les ennemis jurés de l’actuel président de la Femafoot, comme Boubacar Monzon Traoré, Cheick Kanté et Mamadou Sow, étaient respectivement les présidents des ligues de football de Bamako, Kayes et Ségou. La présence des protagonistes à Zurich a enfin permis aux responsables de la FIFA d’écouter tous les acteurs de cette crise, donc toutes les versions. En effet, jusque-là, ils avaient fait la part belle au Contrôleur général de police Baba Diarra et à ses alliés soutenus par des gens à leur solde dans l’administration de la FIFA. Une véritable vitrine du trafic d’influence et de la corruption comme en témoignent tous les scandales de ces dernières années. Le C.E actuel de la fédération avait toujours fait croire à ce niveau que la crise que notre football traverse depuis le 10 janvier 2015 est liée à une ingérence du Département des Sports dans la gestion du football. Ce qui n’aurait d’ailleurs pas été un crime d’autant que les activités footballistiques sont financées à au moins 95 % par l’Etat. Maintenant, toutes les tendances ont été écoutées à Zurich et chacun saura désormais faire la part des choses.

Se donner les armes juridiques pour contrer la FIFA

En définitive, indiquent nos sources, la FIFA a recommandé au C.E de la Femafoot de convaincre l’autre partie à aller à une assemblée générale extraordinaire (AGE), étant entendu qu’il est forclos pour organiser une assemblée générale ordinaire (AGO) tel qu’ordonné par la sentence du Tribunal arbitral du Sport (TAS). La FIFA a en outre sommé le C.E de la Femafoot à respecter la liste des membres convoqués par l’AGO du 10 janvier 2015 et de son ordre du jour. Par ailleurs, le ministre des Sports s’est engagé à prendre toutes les dispositions juridiques pour éviter une suspension arbitraire du Mali par la FIFA au cas où le Département serait contraint de retirer sa délégation de pouvoir à l’actuel C.E de la Femafoot, si la situation ne changeait pas au 30 novembre 2016.

Ainsi, cette mission permet au ministère des Sports de se couvrir en mettant la FIFA devant ses responsabilités. C’est pourquoi la délégation ministérielle a lancé une vaste campagne de diplomatie sportive en se rendant notamment à Genève et surtout à Lausanne pour prendre langue avec le Tribunal arbitral du sport. Il est vrai que la menace d’une suspension du Mali des compétions africaines et internationales, au cas où le ministère retirerait sa délégation de pouvoir à la Fédération, est toujours réelle et brandie par le président de la Femafoot et ses partisans comme une arme de pression sur le ministre et de dissuasion du public sportif malien. Mais, toujours est-il que le Département n’est pas totalement désarmé parce qu’il a aussi la possibilité de saisir le TAS et prouver l’incapacité de la FIFA à résoudre la crise malienne, en exigeant par exemple l’exécution de sa sentence dans une crise liée à un conflit d’intérêts des protagonistes. En effet, celle-ci (FIFA) est l’organe d’exécution des verdicts du TAS (au niveau du foot), qui vient d’écarter des dirigeants influents du football que sont notamment Joseph Sepp Blatter et Michel Platini. Une plainte au TAS mettrait en veilleuse une éventuelle suspension. Et il suffirait alors de s’entourer d’une bonne défense pour l’annihiler définitivement !

Kader TOE

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5 COMMENTAIRES

  1. Une décision de justice n’est pas à négocier, elle doit s’appliquer. A bon entendeur, salut !

  2. TOUT CE QU ON SAIT… TOUT LE FOOT MALIEN DES MINIMES AUX FILLES AUX CADETS JUNIORS SENIORS AUX VÉTÉRANS VONT ÊTRE SUSPENDU PAR LA FIFA c’est ce qu’ils cherchent ces gens du collectif d’opposants (on dirait que c’est l’examen de BOUGOUNI que mes cousins de là-bas m’excuse) SACHEZ UNE CHOSE SI LE FOOT MALIEN EST SUSPENDU MALGRÉ NOS BONS RÉSULTATS SUR LE TERRAIN…..METTEZ VOS FAMILLES VOUS MÊMES EN LIEUX SURS CAR APRÈS LES CASSES C EST VOUS TOUS ET VOS BIENS qui seront pris pour responsable car le foot c’est le SEUL OPIUM qui reste au peuple MARTYR malien (et au ministre fumeur aussi… ) qu’on ridiculise du Nord par les traitres et au SUD par les voraces les rapaces les égoïstes DÉPOSEZ PLAINTE au pôle économique c tout mais NE BRULEZ PAS LE SPORT NUMÉRO AU MALI…ATTENTION

  3. Mon cher ne vous fatiguez pas, c’est pas avec le mensonge et information erronée qui fera partir le Ministre. La femafoot à tout le pouvoir mais pourquoi ne pas aller à l’assemblée générale ordinaire comme stipule le TAS? Le mensonge, détournement, vol, est devenu le quotidiens des Maliens. Nous avons abandonnés tout ce qui faisaient la fierté d’un Malien.
    Vous n’aviez tous en âme et conscience ce qui se passe à la femafoot. J’ai juste quelques questions à vous posez :
    1-comment se fait-il FC-BOUROUMASSA de kati lors de la montée en D1 formule une réserve avec preuve à l’appui pour corruption et que la femafoot dit avoir perdu les documents après. Est se sérieux? NON
    2- Comment se fait-il LCBA qui n’est champion de D2 à Bamako joue la montée de D1. Est-se sérieux? Non.
    3- N’en parle même pas avec le problème de clientélisme et favoritisme de la femafoot.

  4. Les propos du Ministre prouve qu’il ne dit pas la vérité au sujet de ses rencontres à Zurich.
    Quand il dit que “si la FIFA ne prend pas ses responsabilité l’état à travers sa personne sera amené à prendre ses responsabilités”.
    S’il a été mandaté par la FIFA de régler la crise ce n’est pas pour mettre hors jeu la FEMAFOOT mais au contraire, de part sa fonction, d’être un maillon entre les deux protagonistes pour une issue favorable. Cela a été un gâchis car, il a montré tout ce qu’on savait déjà de lui depuis le début de cette crise. Ces pourquoi Mr. le Pdt, cet homme n’est plus utile pour ce Département, il vaut mieux en toute urgence mettre hors d’état de nuire en nommant un interlocuteur neutre et compétent pour ce poste.

  5. Honnêtement, le département des sports a besoin d’un nouveau homme pour mettre les choses en ordre. Ce jeune ministre est très réoccupé par son ambition politique. Et le président de la république doit lui remercier tout simplement car il a atteint ses limites au niveau de ce département. C’est incroyable qu’un ministre combat une équipe a qui il a donné sa délégation de pouvoir.
    Nous supporters et amoureux du ballon rond lançons un appel vibrant au président de la république IBK:
    1. de limoger le ministre des sports immédiatement pour incompétence.
    2. de laisser l’équipe dirigeante de la FEMAFOT travaille car nous sommes satisfait des résultats sur le plan national et international
    3. Mettons en garde le président de la république IBK que nous allons rejoindre les groupes djadhistes en cas de suspension du Mali par la FIFA car nous n’aurons plus quoi à faire.

    En bon entendeur Salut!

    Merci

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