Le premier vice-président de l'Adema, Ibrahima N'Diaye dit Iba, était devant la presse, hier jeudi 19 avril 2012 au siège du parti. Objectif, faire le point de la réunion extraordinaire de l'Adema sur l'arrestation des personnalités civiles et militaires. L'unique point qui était à l'ordre du jour était clair : " l'Adema n'ira pas au gouvernement d'union nationale tant que toutes les personnalités détenues ne sont pas libérées ".
[caption id="attachment_61643" align="alignleft" width="250" caption="Iba N'Diaye, vice président Adema Pasj"]

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Le Comité exécutif de l'Adema a tenu une réunion extraordinaire sur la situation qui prévaut après l'arrestation des personnalités civiles et militaires. A l'issue de la rencontre, le parti a décidé de ne pas participer au gouvernement d'union nationale tant que leurs camarades et les autres personnalités arrêtés ne seront pas libérés. Après la réunion, mandat a été donné au premier vice-président de rencontrer la presse afin de donner la position du parti quant aux arrestations.
Devant la presse, Iba N'Diaye n'est pas allé avec le dos de la cuillère. " Si ces personnalités ne sont pas libérées, nous ne participerons pas au gouvernement " a-t-il menacé. Durant tout le temps qu'ont duré les échanges, le mandataire de l'Adema n'a pas caché sa colère. Car, selon lui, la junte militaire n'a aucun pouvoir pour arrêter des personnalités. Depuis la signature de l'accord cadre le 6 avril, le Mali, d'après lui, a eu un président de la République par intérim. Il a été investi et c'est lui qui doit s'occuper des affaires du pays. " Tout doit se faire autour de ce président comme le prévoient les textes. Il est aujourd'hui le chef suprême des Armées. Ce, grâce à la Constitution et au rétablissement de l'ordre constitutionnel ". " Les abeilles " ne voient pas comment elles peuvent parler de gouvernement d'union nationale alors que leurs camarades et d'autres personnes sont en train d'être arrêtés arbitrairement par les militaires. "
Nous demandons à ces jeunes de se ressaisir, surtout qu'un pas a été déjà franchi et que cette dynamique puisse se développer le plus rapidement possible. Et que cela se fasse à la barde d'un président qui est déjà installé, un premier ministre qui est là aujourd'hui. Cela ne peut pas s'expliquer ". Iba N'Diaye se dit très étonné par l'attitude des militaires. D'après lui, les problèmes de dysfonctionnement démocratique ne doivent pas être gérés par les armes. Ce sont des élections qui peuvent sanctionner les autorités mais pas la force. " Les choses sont claires et plus simples. Le problème du Nord qui, selon les militaires, est à l'origine du coup d'Etat du 22 mars 2012, s'est aggravé depuis. Aujourd'hui, les rebelles sont à Nianfunké et même à Gouma Koura. Je n'ai pas vu une seule initiative intervenir à ce niveau là et nous craignons même le pire. Des gens qui ont le pouvoir, la force armée à leur disposition, jusqu'à présent je n'ai pas entendu qu'un seul village a été libéré, qu'un seul rebelle a été arrêté, même pas un coq. Mais c'est plutôt des gens sans arme qui sont arrêtés, vous voyez le paradoxe que nous vivons".
Iba N'Diaye a lancé un appel à la junte et à la classe politique afin qu'ils se retrouvent pour parler, pour s'entendre et faire avancer le pays. Qui, selon lui, a d'autres priorités, d'autres défis que d'arrêter des gens illégalement.
Après cette conférence de presse, le FDR dont l'Adema est membre, devrait entériner la décision de ne pas participer au gouvernement avant de commencer des rencontres d'explication aux diplomates et aux autres organisations accrédités dans notre pays.
Kassim TRAORE