Poste de vice-président du mali: Dioncounda Traoré signe un accord avec le Capitaine Sanogo

9 Août 2012 - 12:30
9 Août 2012 - 12:30
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Le dialogue direct entre les deux rivaux va donner ses premiers résultats. Le Président Dioncounda Traoré et l’ex- chef de la junte, le Capitaine  Sanogo sont en entente parfaite pour mettre un terme à la partition du pays coupé en deux depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Sans surprise, les Maliens apprendront la nomination du Capitaine Sanogo au poste de vice-président de la transition. Avant de céder son fauteuil, le nouveau vice-président  aura six  mois pour relever le défi de la réunification du pays. L’accord est le fruit de plusieurs mois de discussions entre ces deux personnalités sous l'égide sécrète de certains Chefs d'État de la CEDEAO. C'est Dioncounda Traoré qui avait eu l'initiative de ces rencontres, après son agression au Palais de Koulouba, avec les amis du Capitaine Sanogo pour tenter de sortir le pays de la crise larvée dans laquelle il s'enfonce le depuis plus de cinq mois. Le programme affiché, lors de son discours, par le Président intérimaire était ambitieux. Il s'agissait de poser les bases d'une entente sur les questions délicates de la gestion de la transition, du rôle de l’armée pour la reconquête des régions du nord du pays et surtout, de légitimer le nouveau gouvernement  qui sera mis en place sous peu et qui empoisonnait les relations maliennes. Avant le départ de Dioncounda  pour Abidjan, il avait signé un contrat dans lequel il acceptait de quitter la Présidence après 40 jours. C’est de cette façon qu’il a pu avoir la bénédiction de Sanogo pour se rendre à Abidjan pour voir Ouattara.  Arrivé à Abidjan, il a fait part à Ouattara du contrat signé qui le fait partir après 40 jours. Mais ce dernier lui a fait savoir qu’il n’en est pas question, et que s’il veut  quitter son poste, le vice-président de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré, prendra sa place. Donc, tout est parti de cela. A son retour, et à la grande surprise de Sanogo, il décida de renoncer à la Convention qui devrait nommer Sanogo comme président. L’annonce de l’annulation de la Convention et son maintien à la Présidence remettent tout en cause car les projets de Sanogo et de ses partisans sont tombés à l’eau : d’où la colère de Sanogo  qui a conduit  à  l’agression de Dioncounda. L’attaque de Koulouba  a pris une telle ampleur que Sanogo a préféré garder pour lui le contrat qui est toujours en sa possession de peur qu’on pense qu’il est complice de  l'agression qu'a subi Dioncounda. C’est pour cette raison qu’au moment des faits, on disait que Dioncounda a parlé deux langages : celui de Bamako est totalement différent de ce qui s’est dit à Abidjan. Nous pensons que  quelque part, il reconnaît avoir trahi Sanogo. En lui attribuant donc le poste de vice-président, c’est comme s’il se rachetait, en quelque sorte. Création du Haut Conseil d’Etat En décidant d’associer le Capitaine putschiste à la gestion de la crise, Dioncounda Traoré veut le mettre devant les faits accomplis pour que ce dernier se rende compte des difficultés réelles de la gestion. Avec ce poste de vice-président confié au Capitaine qui, en plus, sera chargé du volet militaire, les éléments de l’ex-junte auront enfin les coudées libres pour libérer le pays comme ils l’avaient promis aux premières heures de leur coup de force. C’est aussi, pour le Président de la République,  une manière de valoriser le Capitaine qui a tout perdu au niveau de la CEDEAO. La mise sur pied de ce Haut Conseil  d’Etat (HCE) est donc bien réfléchie par le Président afin que le gouvernement dirigé par Cheick Modibo Diarra se mette aussi en évidence avant d’avoir failli à la mission  qui lui a été confiée en avril par la communauté internationale. Empêtré dans des querelles maliennes, le Premier ministre n'a pas réellement pu exercer les pouvoirs que lui conférait théoriquement son mandat. La seconde analyse qu’on pourrait faire  du choix du Capitaine Sanogo au poste de vice-président est qu’on puisse créer la confiance entre eux en vue de faire aboutir la transition. Donc la zone tampon qui existait entre le camp de Kati et celui de Koulouba sera remplacée par une ligne verte pour mieux faciliter la communication entre les deux. L'accord politique, si l’on peut le qualifier ainsi, de Dioncounda Traoré envisage également la reconquête du Nord, toute chose qui tient tant aujourd’hui les Maliens à cœur. La France, la CEDEAO, l'ONU et l'Union africaine apporteront leur  soutien à cette complicité de gestion de la transition au sommet de l’Etat Espérons donc qu’avec ce poste de vice-président, les militaires vont enfin accepter de retourner dans les casernes afin de bien se former pour aller à la reconquête des régions sous occupation rebelle. Mais qui vivra verra !   Paul N’guessan

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