Cheick Oumar Berthé : « Le ministère de la Culture est en train de faire de la récupération du festival comme si c’est lui qui est l’initiateur »

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Il est natif de Sikasso et réside à Bamako.  Cheick Oumar Berthé, affectueusement appelé par les intimes « ché » est le  responsable  du  Transit à la Société Malienne de la Gestion de l’Eau Potable. Ayant  fait le déplacement pour assister au festival international du triangle du balafon qui vient de s’achever  récemment dans la ville verte, il s’est confié à nous.

Le Pouce : Qu’est-ce qui motive votre présence à Sikasso ?

CHEICK OUMAR BERTHE « C’est un sentiment de satisfaction et de réconfort qui motive ma présence à Sikasso pour assister au festival international. La reprise de cet évènement est une joie immense pour nous Sikassois. Le balafon représente tout pour le Kenedougou. L’idée est très bonne, mais l’organisation de cette année n’était pas à la hauteur. A l’ouverture officielle de la cérémonie, on a vu des délégations étrangères qui n’ont pas eu de places et qui voulaient retourner à l’hôtel. Certains  officiels ont du faire quinze minutes sans avoir de places. Les agents du protocole n’ont pas été courtois avec les invités. On avait également dit que l’entrée dans  la salle de spectacle Lamissa Bengaly était gratuite. Mais en réalité, il fallait des cartes d’invitation. Il fallait un bon moment pour laisser les gens rentrer. On demande à la population de Sikasso et précisément les ressortissants de la 3ème région de s’investir pour la prochaine édition. Même si on va demander aux gens de payer les tickets et les cartes pour accéder aux lieux du festival. Pour la compétition de nuit,  il faut dire que la salle Lamissa n’est plus à mesure de contenir  les gens tellement la chose est devenue importante. Les autorités peuvent organiser ces compétitions au stade municipal ou au stade  Babemba Traoré.  Comparativement au festival sur le Niger de de Ségou, il n’ya de match dans la  l’organisation. En plus, le festival seul paye toutes les actions pour l’organisation. A Sikasso, pour le triangle du balafon, c’est le contraire, il faut courir par-ci par-là à chaque édition pour  réussir l’organisation. Nous voulons que cette pratique s’arrête ».

Le Pouce : Au delà de cet aspect, que représente le balafon dans la culture senoufo ?

 CHEICK OUMAR BERTHE « Connaître l’arbre, c’est bon, connaître le cheval, c’est aussi bon, mais connaître sa source et ses origines, c’est encore mieux. Le balafon a une grande place dans le milieu dans la 3ème région, que ce soit chez les senoufo, les miniankas,  les ganas. Personnellement, quand j’écoute la musique du balafon chez moi, je tourne ma tête pour exprime ma joie et mon attachement à la chose. Ce qui fait que lorsqu’il ya une festivité du balafon à Sikasso, nous natif de Sikasso, sommes obligés de venir au bercail pour voir et se ressourcer afin de participer à l’évolution du balafon ».

 Le Pouce : Convenez-vous que le balafon est facteur d’intégration?

 CHEICK OUMAR BERTHE : « Le festival peut créer l’intégration sous régionale. C’est ce qui explique même le nom festival triangle balafon qui  réunit le Mali, le Burkina, et la Côte d’Ivoire. La présence  de deux invités à la présente édition  prouve ce facteur intégrateur. Mais il faut qu’on se dise un certain nombre de chose. Le ministère de la Culture est en train de faire de la récupération du festival comme si c’est lui  qui  est l’initiateur. Alors que ça devait être le contraire. Le ministère de la Culture devrait plutôt venir au secours des initiateurs dans l’organisation du festival. Il n’a pas  le droit d’usurper ce titre et prendre le festival en otage. L’actuel maire, Kalfa Sanogo, avec Karim Dembélé, l’ex-ministre de l’Energie te de l’Eau, les Baba Djourté sont les premiers initiateurs du festival. C’était en la mémoire de Lamissa Bengaly. C’est Pascal Coulibaly, devenu, ministre de la  Culture qui a usurpé l’organisation  de cet évènement des mains des vrais initiateurs, en ajoutant le mot triangle. L’actuel maire peut le témoigner à la télé ou à la radio ».

Propos recueillis par Jean Goïta, envoyé spécial à Sikasso

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