L’impuissance acquise ou résignation apprise

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Quand j’ai eu mon diplôme d’étude fondamentale en 2001, j’ai été orienté au lycée. Deux choix s’offraient à moi : 10e lettre ou science. J’étais très mauvais en français et très brillant en science. Pour et pour moi, je ne pourrais pas faire une série littéraire parce que je suis nul en français. Je me considérais comme nul en français pour devenir avocat ou faire toute autre filière littéraire. J’ai cru à cette impuissance jusqu’au jour où j’ai appris l’impuissance acquise. Et vous, qu’est-ce qu’on vous a dit, n’est pas être né pour le devenir ? Nous sommes nombreux à être victime de cette impuissance acquise. Cette impuissance se cultive plus à l’école que nulle part. Le nombre de victime sont 7 milliards de personnes sur 8. Dans les mots qui suivent, je partage mon avis sur la question avec quelques exemples courants.

Qu’est-ce que l’impuissance acquise ? 

Elle est une attitude psychologique que nous adoptons face à l’adversité. C’est cet état de résignation face aux défis.  En Afrique quand quelqu’un meurs, c’est ‘’la Volonté de Dieu’’. Quand on échoue à son examen, c’est un manque de chance. Un homme devient riche, c’est un voleur. A chaque fois que nous sommes face à l’adversité et que les choses semblent compliqués et difficiles, nous nous résignons à un fait de Dieu ou au sort du hasard. Pour moi, c’est cela l’impuissance acquise ou résignation apprise. Au cours de notre évolution, nous avons développé une attitude de résignation qui nous bloque dans et nous empêche de réaliser ce pour quoi nous sommes dans cette vie.

Mécanisme de l’impuissance acquise :

Dans le monde actuel, nous avons des milliers possibilités. Par exemple, pour réussir il faut aller en ville ou à l’école. A cela s’ajoute les états psychologiques et comportementaux de la société. Par exemple, les africains ont été colonisés ou les africains sont consommateurs des produits des autres. Nous avons l’impression que dans cet univers de toutes les possibilités, nous avons des options très limitées.  Nous nous sentons impuissant. A court de solution, nous finissons par nous résigner en pensant que nous n’avons pas de choix. Combien d’africain et d’indien ou d’autres environs des pays du tiers monde se croient impuissant face aux défis quotidiens ? Regardez autour de vous, et dites-moi qu’est-ce qui manque à ces hommes et femmes autour de vous ? Est-ce la santé, l’intelligence, le manque d’opportunité… dites-moi aussi, pourquoi tant de violence et  de misère sur terre ? Voici autant de situation dues à la résignation apprise. Nous grandissons en apprenant à être impuissant à l’école surtout ou dans la communauté.

Est-ce une fatalité :

Non ! L’impuissance acquise étant une attitude acquise, nous pouvons apprendre à être puissant, apprendre à faire face à l’adversité. Il ne s’agit pas d’une maladie sans remède mais d’une  attitude comportement apprise.

On m’avait dit que je ne pouvais pas faire une filière littéraire car j’étais nul en français. Pourtant c’est avec la même langue française que j’ai fait les études scientifiques. Les deux cas nécessitaient des efforts. Nous avons le choix entre la bataille d’une vie harmonieuse ou la résignation à vie misérable. Les deux ne sont pas faciles comme option.

Comment finir avec l’impuissance Acquise :

La solution est simple mais nécessite des efforts. Ces efforts vont de l’introspection à la fondation de nouvelles perceptions.

La prise de conscience de votre potentiel : 

Prenons conscience que nous sommes des êtres humains dotés de cerveau. Nous sommes capables de faire un aller-retour sur la lune, explorer les profondeurs des océans, pilotés des avions, construire des buildings de 200 étages, vivre plus de 30 jours sans manger, courir 100 mètres en 8 secondes, mettre des enfants au monde. Nous sommes la puissance de ce monde rempli de possibilité. Nous sommes surtout capables de nous adapter à notre environnement et de faire face à l’adversité.

Désapprendre pour apprendre :

Notre bonheur dépend de ce que nous faisons au quotidien. Cela nous donne l’opportunité de faire de nouvelles expériences.  Comme nous avons appris à parler notre langue, nous pouvons apprendre d’autres langues. Nous savons faire un emploi, nous pouvons toujours en apprendre une autre. Nous vivons dans un coin du monde, nous pouvons vivre dans n’importe quel autre coin du monde. Il nous suffit de renoncer à ce que nous savons pour apprendre une nouvelle expérience ou utiliser ce que nous savons pour évoluer vers un autre stade de notre vie. Accepter de changer pour devenir qui nous voulons être.

Être ambitieux et visionnaire : 

Qui nous sommes aujourd’hui n’est que le résultat de nos expériences passées. Cela signifie que nous pouvons choisir nos expériences pouvant nous conduire à qui nous voulons être. Alors soyons ambitieux et visons grands pour ne plus être impuissant face aux défis de l’émergence de l’Afrique. Il faut oser grand et aller loin pour obtenir ce que nous voulons.

Payer le prix : 

La puissance comme l’impuissance a un prix. Nous devons accepter de payer ce prix de la puissance ou nous résigner à payer celui de la résignation. Nous devons apprendre à nourrir notre cerveau et notre corps tout en prenant soins de nos environnements. Nous devons accepter les blessures du combat pour pouvoir gouter au vin de la victoire au lieu de vivre la faim avec les larmes de la défaite.

Être créatif et innovateur : 

Les besoins des hommes sont illimités et le monde ne cesse de s’accroitre. A nous de faire preuve d’innovation et de créativité pour nous rendre utile et contribuer à rendre ce monde meilleure.

Conclusion

J’espère avoir apporté de la valeur par ces mots. Nous sommes puissants seulement nous avons appris à nous résigner plutôt qu’à développer notre puissance.

Dr Sidibé M. A.

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1 commentaire

  1. Merci Dr, analyse claire et bien conçue.
    La jeunesse malienne doit bien lire ce article et s’en inspirer pour sa réussite. Je crains l’avenir avec la jeunesse actuelle qui a le moins assimilé les bases élémentaires de la réussite. Ces gens vont jusqu’à dire que les choses étaient faciles autre fois et que tel n’est pas le cas aujourd’hui.
    Qu’ils comprennent que rien n’a jamais été facile, mais que c’est l’esprit combatif qui s’est effrité.
    Pour exemple, depuis l’école primaire, nous nous posions des questions de la sorte à nos ainés; s pour être docteur en médecine quelles sont les matières dans les quelles ont doit chercher à être meilleur? pour être ingénieur ,pilote, juriste etc…..Mais malheureusement, il n’est pas rare de voir des bacheliers demander aux parents leur orientation.
    Merci beaucoup Docteur pour votre contribution.

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