Journée paysanne : comme si de rien n’était !

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Loin de nous, très loin de nous, l’idée d’un quelconque acharnement contre qui que ce soit. Ce que nous tentons de faire, toutes les semaines, c’est informer les populations de ce qu’il se passe dans le pays, critiquer de la façon la plus élégante, attirer l’attention et faire des propositions concrètes à nos plus hautes autorités. Dénoncer surtout.

Ainsi, nous écrivions ceci la semaine dernière : «l’indescriptible s’est produit le dimanche 9 juin 2019 dans le centre du Mali ; précisément, dans le village de Sobane où près d’une centaine de personnes (le bilan pourrait être plus lourd) ont été tuées et leurs maisons incendiées.

C’est depuis 17 heures, le dimanche, que les assaillants ont commencé, selon plusieurs témoins, à encercler le village et mettre à exécution leur plan criminel qui consistait à rayer le village de la carte du Mali.

Quelques heures plus tard, ils sont passés à l’action. Ils ont, d’abord, commencé par tirer sur tous ceux qui essayaient de s’enfuir avant de mettre le feu aux habitations. Certains sont morts par balles, d’autres ont étébrûlés vifs. Toute la nuit, les assaillants ont continué, sans aucune crainte, leur sale besogne et les victimes n’ont eu droit à aucune assistance. Même les militaires du camp Fama situé à une vingtaine de kilomètres du lieu de ce drame n’ont daigné faire le déplacement bien qu’ils en aient été informés, selon des rescapés.

Pire, jusqu’en milieu de journée, à Bamako, c’était la fête. Au bord du fleuve, où se tenait la session 2019 de la quinzaine de l’environnement, tout le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre, s’était donné rendez-vous. Et, comme si de rien n’était, ils célébraient l’environnement pendant que des Maliens brûlaient vifs. Dans une indifférence officielle totale !».

Ce jour, nous étions loin d’imaginer que la même chose, la même scène,allait se dérouler malheureusement et que, cette fois-ci, l’acteur principal ne serait plus le Premier ministre, mais, le président de la République, ElHadj Ibrahim Boubacar Kéïta, lui-même.

En effet, quelques heures, à peine, après un autre drame (il s’agit de deux drames en fait) dans les villages de Gangafani et Yoro, c’était la fête à Bougouni. Comme si de rien n’était, on organisait la journée paysanne avec le président, plusieurs ministres et plusieurs autres personnalités. Pendant que d’autres trimaient, certains trinquaient.

C’est à se demander dans quel pays nous vivons. Est-ce possible que le président ne soit pas informé, ou pas au courant, que, depuis la veille, plusieurs dizaines de ses compatriotes avaient été massacrés à quelques dizaines de kilomètres du lieu où il se donnait en spectacle, flanqué du ministre de l’Agriculture et de celui de l’Elevage et de la pêche ?

S’il ne le savait pas, c’est que le pays risque un grand et inévitable danger, et s’il le savait aussi et qu’il se fût permis de partir pour Bougouni, chanter, danser, et écouter les inepties de Bakary Togola, c’est encore pire !

Mohamed Aliou

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2 COMMENTAIRES

  1. Bonjour mon cher Mohamed Aliou!
    Moi , vous me faites pitie. Detrompez vous franchement.
    Pensez vous que vos autorites ont souci de ce pays? Je jure par Dieu qui tient mon ame, que vous le croyez ou pas, ces dirigeants font semblant. Faut pas que les maliens se leurrent, avec ces larmes de crocodile la veille et le Fiesta le lendemain matin.
    Depuis quand apres ces visites de 1ers , derniers Ministres , President, religieux, apres ces parades et ces Dons de millions et cereales, qu”ést ce qu”on fait? On vous demande pas autre chose, assumez-vous et protegez la population car vous detenez nos ressources desquelles vous jouissez comme bon vous semble. C”est du BLUFF que ces dirigeants font croire. On n”est pret a repondre coup par coup aux critiques , or vous ne faites rien qu”on peut louer. Quant on parle de bilan moins eloquent, c”est le meme refrain: On n”a trouve que le pays etait en lambeaux. Qui n”etait pas aux Commandes de 1992 a nos Jours? C”est triste. On dit desarmer les milices, qui pour SECURISER? Depuis 2013 , on NE FAIT QUE PARLER. Meme si ca ne plait pas, Merci ATT. On n”a compris il yavait un complot interne et externe auquel tu ne pouvais echapper. Toutes nos excuses. Malgre ces centaines de milliards et ce Gigantesque Defile du 22 septembre, l”armee malienne ne parvient pas toujours a sortir la tete de l”eau. Si le minimum de pudeur etait la, je pense que l”honnetete voudrait que les dirigeants se remettent en cause et demissionner comme en Europe, apres une faute ou un manquement. C”est regrettable qu”il y”ait plus de valeurs morales. Reconnaissons quand meme que tot ou tard, chacun repondra de ses actes.

  2. “S’il ne le savait pas, c’est que le pays risque un grand et inévitable danger, et s’il le savait aussi et qu’il se fût permis de partir pour Bougouni, chanter, danser, et écouter les inepties de Bakary Togola, c’est encore pire !”
    ET POURTANT IL SAIT. MAIS TOUT CE QUI COMPTE POUR CE GARS, C’EST JOUIR DU POUVOIR. APRES 2013, LES MALIENS AVAIENT PARLE DE YABE, EN 2018, IL SEMBLENT QU’IL SE SONT FOUTU LES PIEDS QUELQUE PART

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