Exportation de la viande ; La solution trouvée !

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Classé comme 2ème grand pays d’élevage en Afrique après le Nigeria, le Mali ne profite pas assez de la vente de son bétail. Et pour cause, le bétail malien est vendu sur pied à l’étranger et non en chair. Car le pays ne dispose pas d’infrastructures adéquates de transformation et de conditionnement de la viande rouge. Le manque à gagner a été identifié par le ministère du Commerce qui se lance désormais dans la recherche des solutions à travers un programme de relance des produits de l’élevage dénommé « Programme de développement à l’exportation de la viande rouge ». Le projet de ce programme élaboré par une équipe d’experts conduite par François Mungali a été présenté aux acteurs concernés pour validation le lundi 23 octobre 2017 à l’hôtel El Farouk. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre du Commerce, Porte-parole du Gouvernement, Abdel Karim Konaté en présence du Représentant résidant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Mme Mbaranga Gasarabwe.

Dans ses propos liminaires, le ministre du Commerce, Porte-parole du Gouvernement a attiré l’attention des éleveurs sur l’importance du document. Selon lui, c’est un vaste programme qui touche tous les sous-secteurs de l’élevage. « Le document qui vous est proposé fait des propositions à différents niveaux : la production et la santé animale, les exportations, les mesures au plan institutionnel, au plan de la politique commerciale et par rapport au cadre de renforcement technique des acteurs », explique le ministre Konaté. Le programme, arrivé à terme, devra mettre fin, selon lui, à la contre performance de l’élevage au Mali qui s’explique ces dernières années par l’absence d’espaces pastoraux et de couloirs de transhumance aménagée, la rareté de l’eau pendant la saison sèche et faire du Mali dans un horizon à moyen terme un pays exportateur de la viande rouge. A l’en croire, si le sous-secteur de l’élevage et de la pêche contribuait à hauteur de 19% du PIB et a représenté 17% des recettes d’exportation du pays, force est de constater qu’au plan des exportations de viande, les résultats n’ont pas été conséquents. « Dès lors, il est apparu intéressant de procéder à la réalisation d’une étude en vue d’élaborer un programme axé sur le développement de l’exportation de la filière bétail/viandeau Mali », indique le ministre.

Selon lui, l’étude de l’état des lieux de l’élevage au Mali a porté essentiellement sur l’offre exportable de la filière bétail viande ; les forces, les faiblesses, les opportunités et les risques liés à la filière bétail/viande au Mali ; la demande quantitative et qualitative de viande de certains pays étrangers ainsi que les contraintes tarifaires et non tarifaires d’accès à ces marchés.

Selon Mme Mbaranga Gasarabwe, l’élevage et la pêche constituent la principale source de revenus pour plus de 30% de la population malienne et les exportations de bétails ont atteint 115 milliards de F CFA en 2015 et 12 milliards pour les exportations de peaux et cuirs. Mais, explique-t-elle, en dépit de sa forte contribution au PIB, le sous-secteur de l’élevage, avec l’exportation du bétail sur pied, est marqué aujourd’hui, par un phénomène de déstockage du cheptel malien en direction des pays voisins, à cause de l’insuffisance des points d’abreuvement et des pâturages aménagés.

Par ailleurs, poursuit-elle, l’exportation du bétail sur pied constitue un manque à gagner considérable pour le Mali en terme de valeur ajoutée, d’entreprises transformatrices du bétail en viande, de création d’emplois variés, mais aussi représente une perte inestimable pour les sous-produits  de l’élevage. « L’élevage malien a plus que jamais besoin d’une plus grande prise en charge afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la réduction de la pauvreté, l’augmentation des recettes publiques et la réduction du déficit de la balance commerciale du Mali. Cette étude ambitionne de favoriser la filière bétail/viande et de soutenir l’émergence de l’exportation de la viande rouge du Mali. Le programme se décline en 5 fiches de projets couvrant : les appuis à l’organisation des éleveurs, l’amélioration de la santé et de la production du bétail, la transformation, le conditionnement et la commercialisation, la formation et le perfectionnement des intervenants de la filière », a conclu la Représentante de l’organisme onusien.

Youssouf Z Kéïta

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