Sotelma-Malitel : Un service déclinant

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Annoncée comme une panacée aux différents désagréments subis par les clients de Sotelma-Malitel, la reprise de cette société par Maroc-Télécom (qui prétendait détenir la baguette magique qui servirait à amoindrir les ennuis des consommateurs) a finalement été perçue comme un non évènement. Pis, les ventes promotionnelles qui sont une façon pour Sotelma-Malitel de s’attirer la sympathie de ses clients deviennent malheureusement des occasions pour exaspérer la peine des consommateurs. C’est pourquoi, les week-ends, contrairement à leur réputation de périodes de repos, se transforment désormais en des moments de mélancolie pour les usagers de Sotelma-Malitel pour lesquels communiquer devient un privilège. Ils ont, le plus souvent, les nerfs à fleur de pot et ne savent plus à quel saint se vouer.

La cession des actifs de la Sotelma-Malitel à Maroc Télécom, après être perçue comme un partenariat public-privé gagnant-gagnant devait d’abord et avant tout être une aubaine pour le consommateur malien qui espérait sur des services innovants et performants.

Les nouveaux acquéreurs de Sotelma-Malitel qui avaient voulu mettre le turbo semblent vite s’essoufflés. La société aurait, selon toute vraie semblance, abandonné son pari de bien servir le consommateur lambda. Puisque, le changement tant attendu tarde à se faire sentir. Le service client continue de décevoir les nombreux usagers dont les sollicitations sont toujours restées sans suite. Ce qui explique à suffisance le peu de considération dont les clients de cette société font l’objet. La non maîtrise du réseau provoque très rapidement sa saturation. Surtout du fait des promotions presque hebdomadaires des recharges. Pour contraindre le client à recharger son compte, l’utilisation du compte bonus devant servir vers le même réseau devient de la mer à boire. Du coup, l’appel est déduit du compte principal.
Quant au fameux « week-end Nisondia » qui autorise à communiquer 60 mn pour le prix de 5 mn pour tout appel Sotelma-Malitel, c’est la croix et la bannière. L’on parvient difficilement à comptabiliser ces 5 mn sans interruption.

Les nouveaux patrons de Sotelma-Malitel tardent à aller aux écoles des technologies de pointe qui demandent à beaucoup investir pour la satisfaction de ses clients. Pour doper la conscience collective, ils se sont résolus à inculquer dans la tête de quelques circonvenus que la reprise de Sotelma-Malitel a 180 milliards de francs CFA est le business du siècle pour notre pays. Un montant qui représente, à tout point de vue, une somme colossale. Mais, puisque l’arbre ne doit pas cacher la forêt, il reste entendu que dans la cession des actifs de la Sotelma-Malitel, cela est dérisoire en ce que le patrimoine de la société était estimé à 150 milliards FCFA. En s’acquérant Sotelma-Malitel à la somme sus indiquée, Maroc Télécom bénéficie du coup des installations déjà existantes composées d’antennes, de pylônes, des kilomètres de lignes téléphoniques, d’une couverture nationale en téléphones fixes et portables, d’artères de transmission en fibres optiques, faisceaux hertziens et satellites, d’Internet haut débit (ADSL, EDGE), Interconnexion des réseaux d’entreprises (IRE) en fibre optique et cuivre et accès libre à Internet par RTC.
A la lumière de tout ce qui précède, il convient de noter que Maroc Télécom a seulement déboursé 30 milliards FCFA.

C’est donc avec ses installations souvent en état de vétusté que la Sotelma-Malitel « New-look » se lance dans la grande sphère de la téléphonie au Mali. Ce, au moment même où le client devient très exigeant.
Somme toute, les spots publicitaires aident à mieux vendre un produit ou à donner une bonne image à une société. Cela pouvait encore être d’un appoint intéressant si les consommateurs n’avaient aucune occasion de juger les prestations. Pour ce qui concerne Sotelma-Malitel, on n’a pas besoin du miracle pour se rendre compte du caractère languissant de son service. Résultat : elle est à tort ou à raison considérée comme le canard boiteux de la téléphonie au Mali.


Abdoul Karim Maïga


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