Examens de fin d’année scolaire : Un nid de fraude dans les centres

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Chaque année l’Etat malien débloque des moyens conséquents pour l’organisation des évaluations de passage en classe supérieure. Mais, depuis quelques années on assiste à la propagation d’un phénomène, à savoir la mutation des centres d’examen en un véritable réseau de fraude par les agents de sécurité, les surveillants et les présidents de centre. Ce qui soulève la question de la moralisation des examens de fin d’année.

Bocar Moussa Diarra , ministre de l'Education nationale
Bocar Moussa Diarra , ministre de l’Education nationale

Le système éducatif malien éprouve plusieurs difficultés comme: le faible niveau des élèves, le manque d’outil pédagogique, le manque d’infrastructures scolaires, et d’enseignants qualifiés. Tous les gouvernements précédents ont déployé des moyens colossaux pour combattre la fraude mais peine perdue car, elle a pris une autre tournure avec la transformation des centres d’examen en véritable réseau de fraude. Ce réseau consiste à intéresser tous les acteurs qui interviennent dans le déroulement des examens, il s’agit des agents de sécurité, les surveillants et les présidents de centre.

Le jour des épreuves, dès l’ouverture des plis contenant les sujets, un enseignant est chargé de traiter les épreuves d’examen, puis un autre de la multiplication des copies. Les agents de sécurité interviennent pour faciliter l’acheminement des copies dans les centres. Ces copies une fois à l’intérieur sont distribuées aux candidats par le président de centre en parfaite intelligence avec les surveillants.

Surtout, dans les centres constitués uniquement d’écoles privées c’est une véritable machine car, même les conseillers à l’orientation (CO) des centre d’animation pédagogique (CAP) jouent le jeu, en envoyant dans ces centres des enseignants facilement  manipulables et ce au vu et au su de tout le monde. Généralement, c’est ce qui explique le fort taux de réussite des écoles privées au grand dam des enfants des pauvres.

S’il y a une question qui taraude l’esprit des Maliens est sans nul doute: pourquoi débloquer autant d’argent pour le traitement des surveillants alors que le résultat est catastrophique? Donc, la problématique de la moralisation des examens est une épine dans le pied des autorités scolaires, il faut l’enlever à tout prix.

Ce phénomène a pris tellement d’ampleur que les enfants ne croient plus aux vertus du travail. Donc, il faut  circonscrire le mal à la racine en infligeant des sanctions sévères à tous les auteurs et leurs complices.

Boubacar PAITAO

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2 COMMENTAIRES

  1. Je crois qu’il faut attaquer le mal à la racine : bien former nos enfants depuis le premier cycle de l’enseignement fondamental. Les élèves cherchent à frauder aux examens parce qu’ils sont mal formés .Un élève, qui n’a pas de niveau et qui est ambitieux, emprunterait tout chemin pour parvenir à ses fins .Un élève bien former n’a pas besoin de frauder pour réussir ses examens. Quand les élèves n’auront plus besoin de fraudes, les enseignants n’auraient plus le choix car sans corrupteurs point de corrompus.
    Ils sont victimes d’un système où des innovations se bousculent à un rythme effréné dont les administrateurs scolaires sont les seuls bénéficiaires. L’avenir de nos élèves est sacrifié à cause des fonds éjectés par certains bailleurs pour soutenir des innovations qui ont détruit notre école.
    Nos élèves ne savent plus lire et les autres disciplines sont liées à la lecture. Apprenons à lire à nos élèves en retournant la méthode syllabique de lecture. Tant que nos élèves seraient mal formés, le mal perdurerait.

  2. Je suis d’accord avec vous; “il faut circonscrire le mal à la racine en infligeant des sanctions sévères à tous les auteurs et leurs complices”, c’est clair.

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