Grève des enseignants de l’enseignement supérieur : L’épineuse question d’heures supplémentaires qui divise les grévistes et le doyen de la FSEG

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«Sur l’état d’heures supplémentaires du 1er semestre 2017, le Doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg), Pr Ousmane Papa Kanté et le vice Doyen Georges Hady Kéita se sont octroyés 540 heures, soit 5.400.000 FCFA en un semestre. C’est scandaleux qu’un tel arrêté soit signé par le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique», déplore Dr Abdou Mallé, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement du supérieur et de la recherche scientifique (Snesup)

Parmi les points de revendication actuels du Syndicat national de l’enseignement du supérieur (Snesup) figure la brûlante question du payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Fseg). Lors de sa conférence de presse du 19 juillet 2017, à l’Ensup, le secrétaire général du Snesup Dr Abdou Mallé et ses camarades ont pointé du doigt la grande magouille qui prévaut autour des heures supplémentaires. Ce qui justifie, selon eux, la mise à l’écart des militants Snesup et de surcroit des enseignants permanents au profit des vacataires.

Selon Dr Mallé, la Fseg compte 104 enseignants permanents dont 56 (54%) sont délibérément exclus de l’état des heures supplémentaires du premier semestre 2017 suivant l’arrêté n°2017-2134/MESRS-SG du 30 juin 2017, malgré l’alerte du secrétaire général du Snesup (moi-même) auprès du secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique. Il se trouve que les enseignants exclus des heures supplémentaires, explique Dr Abdou Mallé, sont surtout les militants du Snesup qui ont suivi le mot d’ordre de grève illimitée déclenchée le 4 avril 2017.

«Nous dénonçons l’abus de pouvoir sur nos militants et la violation de la liberté syndicale par le Doyen de la Fseg, Pr Ousmane Papa Kanté par l’exclusion de la majorité des enseignants permanents des heures supplémentaires du premier semestre 2017», déclare Dr Mallé. Cependant, poursuit-il, ces camarades ont effectué deux mois de cours en dégageant des heures supplémentaires avant le déclenchement de la grève illimitée du Snesup le 4 avril 2017, qui demeurent impayées.

Pire, poursuit le secrétaire général du Snesup, sur l’état d’heures supplémentaires du 1er semestre 2017 le Doyen Pr Ousmane Papa Kanté et le vice Doyen Georges Hady Kéita se sont octroyés 540 heures, soit 5.400.000 FCFA en un semestre. «C’est scandaleux qu’un tel arrêté soit signé par le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique», déplore Dr Abdou Mallé.

Et de conclure, « en conséquence, le Snesup exige l’annulation de cet arrêté d’heures supplémentaires et le payement immédiat des 12 semaines d’heures supplémentaires du 1er semestre dues aux 56 enseignants permanents de la Fseg». La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique gagne-t-elle quelque chose dans ces heures supplémentaires si elle refuse de signer la révocation du Doyen Ousmane Papa Kanté de ses fonctions? S’interroge le secrétaire général du Snesup.

Le Snesup, dit Dr Abdou Mallé, s’est battu pour que l’heure supplémentaire qui était en dessous de 5000 FCFA soit augmentée à 10000 FCFA aujourd’hui. Mais le Snesup constate avec regret la manipulation des heures supplémentaires aujourd’hui par les responsables des facultés, etc. Si l’on ne prend garde, dit-il, l’heure supplémentaire est en train de détruire l’enseignement supérieur. C’est pourquoi nous réfléchissons, déclare Dr Abdou Mallé, s’il ne faut pas transformer les heures supplémentaires en indemnités pour libérer l’enseignement supérieur. Comme ce fut le cas du taux d’encadrement des mémoires en indemnités qui a fait gagner au trésor public malien plus 1.500.000.000 FCFA.

Et son secrétaire aux revendications, Pr Oumar Ba d’ajouter, «les facultés ont une autonomie de gestion. Les textes les autorisent à recruter les vacataires, mais il n’y a aucun texte qui les autorise d’exclure les professeurs permanents des heures supplémentaires. Nous sommes contre cette pratique illégale».

Hadama B. Fofana

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