Jugement de l’affaire des trois escrocs libyens et malien : Tous les regards sont fixés sur la justice malienne

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    C’est demain que le Tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako planchera sur l’affaire d’escroquerie qui oppose un honnête entrepreneur que nous désignerons par PT et trois escrocs internationaux dont deux Libyens et un Malien. Sur les trois, Interpol Mali avait réussi à écrouer un des deux Libyens (Amoud Aslama) et le Malien (Mohamed Soumaré). Curieusement, pour des raisons que nul ne sait, le Libyen Aslama, présumé instigateur de toute la scène, a bénéficié de la liberté provisoire tandis que le Malien, qui ne serait qu’un exécutant, croupit en prison. La victime dit placer tout son espoir dans notre justice pour entrer en possession de ses 2.400.000 FCFA spoliés et être dédommagé conformément à la loi.

    L’affaire d’escroquerie dont il est question ici remonte à courant 2009 lorsqu’un entrepreneur du nom de PT fait la connaissance de deux Libyens, Amoud Aslama et Ali Ben par l’intermédiaire d’un Malien, Mohamed Soumaré. Les trois hommes font croire à PT qu’ils ont une société de concassage à Kati et qu’Amoud Aslama en est le directeur. Entre un fournisseur de sable et gravier et un entrepreneur, l’affaire se conclut vite car les deux évoluent dans le même domaine. C’est ainsi qu’une première transaction, portant sur la fourniture de matériaux de construction d’un montant de 150.000 FCFA, est conclue. Quelques jours après, les vrais faux fournisseurs, n’ayant pas pu honorer leur engagement, sont venus restituer le montant encaissé. Et depuis, tout contact a été interrompu entre eux.

     En février 2011, Soumaré réapparait via un appel téléphonique depuis Paris, selon lui  et fait d’autres propositions plus alléchantes à PT. C’est à partir de là que les Libyens entrent dans la danse avec un certain Dumond qui serait de nationalité allemande et patron d’une société de fabrique d’ampoules de basse communication, d’écrans informatiques, de voitures électroniques et de boites noires pour avions.

    Ces matériels seraient fabriqués à partir d’une matière, le terbium, disponible au Sénégal à bas coût. C’est l’occasion de faire intervenir un certain Thierno Pathé Dia. De fil en aiguille, PT se retrouve avec une commande de 200 sachets de terbium valant 10.000.000 FCFA au Sénégal mais qui seront vendus, selon Soumaré, à 200 millions à Dumond.

    Ce dernier appelle PT pour confirmer les propos de Soumaré. N’ayant pas le montant demandé, PT se rabat sur Soumaré qui dit disposer de 8 millions. Ainsi, PT se devait de mobiliser les 2 millions restants. Ce qu’il fit. Mais avant, il avait déjà envoyé 400.000 FCFA à Dia pour l’acheminement de la marchandise. Ce qui porte sa contribution à 2.400.000 FCFA. Pour le paiement, Dumond assure qu’il se rend à Bamako avec l’argent liquide. Après, il prétexte qu’il a eu des problèmes à la douane et qu’il envoie l’argent dans deux ordinateurs qui seraient acheminés

     par Cotonou.

    En réalité, c’était l’occasion de faire intervenir une certaine Houndonougbo Sena Paul qui serait une Béninoise. Cette dernière aussi demande à PT d’envoyer la somme de 325.000 FCFA pour convoyer les deux ordinateurs censés contenir les 200 millions de nos francs. Ce que PT refusa catégoriquement. Il raconta cette mésaventure à l’une de ses connaissances qui, tout de suite, conclut à une arnaque. PT se rend donc à Interpol qui réussit à mettre le grappin sur Amoud Aslama et Mohamed Soumaré qui, contrairement à ce qu’ils disaient, ne se trouvaient ni en France encore moins en Allemagne. Ils étaient ici même à Bamako, dans un immeuble de Daoudabougou, sur la route de l’aéroport. Disposant certainement de plus de moyens, le Libyen Amoud Aslama a pu se tirer d’affaire tandis que Mohamed Soumaré broie le noir.

    C’est cette affaire qui sera jugée demain matin au Tribunal de première instance de la Commune III. PT dit fonder un immense espoir sur la justice malienne pour être mis dans ses droits.

    Diakaridia YOSSI


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