Ministère de la Santé : Place au népotisme de Mme Diallo

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    Après le scandale du Fonds mondial, qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, on croyait que désormais la rigueur serait davantage de mise au ministère de la Santé et dans ses différentes structures. Avec l’ancien ministre Oumar Touré, c’est la base qui a failli, comme en témoigne le rapport de l’organisme international que nous sommes en train de publier.  Aujourd’hui,, c’est le sommet lui-même qui donne le mauvais exemple, et ce de façon flagrante. En effet, le ministre de la santé, Mme Diallo Madeleine Bâ, vient d’autoriser  sa fille, Mariam Diallo, à ouvrir une officine de pharmacie dans la zone ACI, en violation des normes établies.

    Tout d’abord, notre très brave ministre a violé les procédures en la matière, puisque c’est bien l’Ordre des Pharmaciens qui propose au département, conformément à ses textes, la liste des personnes autorisées à ouvrir une officine et les zones concernées. Mais Mme Diallo, puisqu’il s’agit de sa progéniture, a pris une décision au nom de ses «pouvoirs discrétionnaires». Un véritable alibi pour faire passer sa fille, inscrite à la 214ème place sur une liste d’attente de l’Ordre des pharmaciens avoisinant les 300 personnes.

    Il y a plusieurs pharmaciens qui attendent depuis plusieurs années de s’installer à leur compte. Mais la fille du ministre de la Santé ne peut pas attendre, car nous sommes dans une «République très très démocratique du Gondwana».

    Le Président de l’Ordre des Pharmaciens, Dr Abdou Doumbia, que nous avons rencontré dans son officine de Boulkassoumbougou, nous a déclaré: «nous avons appris que cette décision avait été signée. Nous attendons d’en recevoir une copie pour réagir et saisir éventuellement le tribunal administratif. Nous ne sommes pas pressés, parce que l’on ne peut pas ouvrir une officine de pharmacie sans passer par nous».

    Au niveau de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), on juge la décision de Mme Diallo «très légère et inadmissible». Joint au téléphone, le Conseiller Technique du ministère en charge de la Pharmacie, Dr Ibrahim Coulibaly, a été incapable de nous expliquer le bien fondé de cette décision. Néanmoins, il nous a convié ce lundi 4 juillet dans son bureau à Koulouba pour, dit-il, nous donner tous «les éléments de réponse».

    Notre commentaire: Voici du népotisme au premier degré. En la matière, il n’y a pas de pouvoir discrétionnaire. Tous les citoyens sont libres et égaux en droits et en devoirs. La fille de Mme la ministre n’a aucun droit d’ouvrir une officine de pharmacie avant le fils de ce paysan de Mountougoula inscrit à  la 15ème place.  La démocratie, c’est l’égalité des chances, c’est la force du droit, c’est  à dire le respect du droit et des principes convenus. Si Mme Diallo avait fait cette «dérogation» pour la fille du chasseur Keïta de Kangaba, on n’aurait peut-être pas eu beaucoup de choses à dire ou à redire. Il est dommage qu’au moment où l’on magnifie les femmes du Mali l’’une d’entre elles se permette une telle incongruité. La faute est très grave et Mme le Premier ministre doit rapidement sévir. Sinon, cela sera mal parti pour son gouvernement, dont un élément important est déjà tombé dans le favoritisme, disons clairement, dans le népotisme. A suivre.
    Chahana Takiou

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