Semaine meurtrière sur l'axe Bamako-Koulikoro : Le corps d'un enseignant déchiqueté par un camion et un élève fauché par une Mercedes
Au cours de la semaine du 29 Mai au 05 juin 2011, deux personnes ont perdu la vie, suite à des accidents de circulation, sur l'axe Bamako-Koulikoro. Depuis lors, la population endeuillée, entend se rendre justice à cause du comportement insouciant des conducteurs de gros porteurs, notamment les camions bennes transportant du sable et du gravier pour les besoins des constructions civiles et militaires de Bamako.
L'enseignant Souleymane Babou Diarra, âgé d'une trentaine d'années, en fonction à Manabougou premier cycle, un village situé sur l'axe Bamako-Koulikoro, a été fauché par un camion Benne appartenant à un certain Moussa Kouyaté et conduit par Samou Sangaré, le dimanche 5 juin dernier. Il décède sur le coup.
Selon des informations proches de la famille du défunt, l'engin était conduit par l'apprenti-chauffeur, en lieu et place du chauffeur titulaire.
L'apprenti aurait donc perdu le contrôle du mastodonte qui dévia de sa trajectoire pour aller percuter l'enseignant qui roulait tranquillement sur sa moto.
Selon certains constats, l'engin aurait trainé la victime sur plus de cinquante mètres, de sorte que son corps aurait été cruellement déchiqueté et laissé en lambeaux. La moto, quant à elle, a été désespérément broyée.
A l'enterrement, le corps fut transporté directement de la morgue au cimetière. Pas de passage à la mosquée par exemple comme cela se fait de coutume. A cause de l'image effroyable que la dépouille présentait. En effet, des témoignages révèlent que le linceul du défunt était entièrement recouvert de sang.
Le jeudi précédant ce drame, un autre accident s'est produit sur la même artère, presqu'au même lieu. Cette fois-ci c'est un étudiant à l'ECICA de Bamako qui a été frappé par une Mercedes.
Il faut souligner que, pour raison de prudence, la Brigade de la gendarmerie de Koulikoro, qui n'a pas encore bouclé les enquêtes, s'est abstenue de donner des informations détaillées sur les circonstances des deux accidents, ni sur les identités des engins.
Même si les statistiques complètes ne sont pas disponibles auprès des autorités de la sécurité routière, il est nécessaire de retenir que l'axe Bamako-Koulikoro est classé parmi les routes les plus accidentogènes du Mali.
Cette situation devient intenable pour la population qui entend se rendre justice, en utilisant le fameux article 320 d'antan : c'est-à-dire cramer tous les camions bennes causant un accident mortel sur la ligne, comme l'ont déjà fait les populations de Moribabougou, il ya quelques années.
Selon certains avis, les camions bennes appartiendraient à des personnalités du monde politico-administratif, qui exercent une pression sur les agents de la sécurité dans le cadre des contrôles et constats, même en cas d'accident mortel.
Si rien n'est entrepris pour la sécurisation de la route Bamako-Koulikoro des surprises désagréables risquent de se produire dans les moments à venir. Les esprits sont énormément surchauffés au Méguetan
Pour certains, l'ampleur des accidents sur la route nationale 27 (axe de Bamako Banamba en passant par Koulikoro) est due surtout à la fermeture du poste de contrôle de Tlomadio, qui pousse les conducteurs à rouler à volonté, sachant qu'il n'existe pas de dispositif de dissuasion.
C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que des chauffeurs n'hésitent pas, à l'instar de ce qui s'est passé dimanche dernier, à laisser leurs apprentis prendre le volant de ces engins monstrueux et bonjour les dégâts!
Zoumana NAITE
Correspondant permanent à Koulikoro
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