Braquage à Bamako: 65 millions emportés, la victime criblée de balles, ça suffit !

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Comme une spirale, l’insécurité se déplace de la périphérie au cœur de la capitale. Après l’attaque à main armée d’une Superette à Djelibougou, la semaine dernière, du poste de péage de Sanankoroba en début de semaine, les bandits ont remis ça hier, dans le parking d’ECOBANK, près du monument de l’Indépendance.

En effet, hier jeudi 27 octobre aux environs de 13 heures, après une opération de retrait au siège d’Ecobank, un client a été braqué par des individus armés non identifiés dans le parking, situé à 100 m de l’ex-base aérienne.

La victime du braquage, Kissima Keita, un jeune de 29 ans, domicilié à Doumanzana, en commune I du District de Bamako a été passé à tabac par le commando, dépouillé de son argent et abandonné dans un bain de sang ; tandis que ses agresseurs se sont évaporés dans la nature emportant leur butin, 65 millions de FCFA, selon des témoignages.

Si la victime a été sérieusement atteinte, sa vie n’était pas en danger. Un témoin nous a rapporté qu’il a été conduit à l’hôpital Gabriel Touré par une voiture de la sécurité de la banque.
Cette attaque rocambolesque, pour le moins surprenante en plein cœur de la capitale (puisque s’étant produite aux environs de 13 heures), intervient seulement après trois jours de celle d’une autre encore ahurissante intervenue au poste de péage-pesage de Sanankoroba. Si depuis une enquête a été ouverte par la gendarmerie, là encore les présumés commanditaires sont toujours en cavale, mais activement recherchés par les forces de sécurité.

Cette attaque, on se rappelle avait occasionné trois morts, tous agents de l’Autorité routière. Le ministre de la Sécurité avait déclaré que l’affaire avait été confiée à la gendarmerie pour déterminer les causes de cette attaque. Aussi, a-t-il annoncé, le renforcement du dispositif sécuritaire autour de la capitale.

Voilà pourquoi l’attaque à main armée, survenue hier au parking de l’établissement bancaire, laquelle n’en finit pas de susciter interrogation et colère légitime des populations, interpelle nos responsables chargés de la sécurité.

Comment ces bandits ont pu commettre leurs forfaits dans un lieu où un dispositif sécuritaire est pourtant en place (sinon devrait l’être) au regard de la position stratégique de l’institution financière. Sans compter la présence des policiers juste où l’incident s’est produit ? En tout cas, la colère et l’indignation étaient perceptibles sur les visages de tous témoins de cette scène macabre indigne que nous avons rencontrés sur place.

Furieux, qu’il était, ce témoin qui a voulu requérir l’anonymat, nous raconte que c’est aux environs de 12 h 30- 12 h 45 qu’ils ont été alertés depuis l’étage de l’INPS (moins de 10 m de la Banque) où il se trouvait, par des coups de feu.

« Nous étions à l’étage de l’INPS (contiguë à la banque), lorsque nous avons sorti le nez, nous voyions deux hommes se battre. Dans un premier temps, nous avons pensé qu’il s’agissait d’un voleur de motos qu’on venait de débusquer et qu’on était en train de battre. Mais, nous avons vite compris qu’il s’agissait d’un braquage ; lorsque nous avons vu un homme en train de spolier un gars de son sac, mais celui-là tentait de résister. Il l’a terrassé avant de faire usage de son arme. Mais le « client» d’ECOBANK tenait toujours à son sac. Tout le monde autour est resté comme électrocuté face au drame (clients, agents de sécurité, forces de l’ordre) laissant le client se débattre avec les bandits. Lorsque nous sommes descendus, nous avons vu un homme à même le sol dans un bain de sang. Il n’était pas mort, mais sérieusement blessé ».

Selon un autre témoin qui accuse les agents de sécurité (ceux de la banque et de la circulation routière à côté), il y avait deux bandits qui ont mené l’opération. Mais sa thèse n’est pas très différente de celle du premier. Car selon les indications sur place le troisième était au volant de la voiture qui les transportait.

« Les bandits ont tiré des coups de fusil pour faire fuir les gens. Tout le monde, même les policiers au bord de la route à quelques mètres de l’opération ont fui laissant le client se débattre avec les bandits », nous a-t-il confié.

En absence de toute forme d’opposition en face, les bandits ont mené leur opération et se sont évaporés dans la nature en toute tranquillité, à bord d’une voiture que les témoins sur place auraient pu bien identifier.

Beaucoup ont accusé les agents de sécurité. Mais au-delà de tout ce qu’on peut reprocher à nos forces de sécurité, nous pensons que cette attaque interpelle désormais chaque Malien. Face aux réalités qui nous entourent, chacun doit se remettre en cause.

Comment quelques individus, en plein jour, et en pleine capitale, arrivent à agresser et à dépouiller un citoyen au vu et au su de tant de témoins sans que personne ne réagisse, sans que personne n’intervienne. Cela ne s’appelle-t-il pas non-assistance à personne en danger ? Qui sommes-nous devenus ? Des gens métamorphosés, dépouillés de toute «maliannité», amorphes, désintéressés ?
Pourtant, sans un sursaut national, comme l’a toujours préconisé le président IBK, cette couardise collective se retournera contre chacun d’entre nous. Parce que désormais, les bandits se sentiront forts, conscients qu’en face d’eux, il n’y a rien… Et personne ne serait désormais en sécurité, même sous son lit.

Le temps des ‘’coupeurs de têtes’’ n’a-t-il pas vécu dans notre pays ? Oui ! Et pourtant, les paysans n’ont jamais arrêté d’aller au champ. Le Malien ne se renie jamais. «Boli te tiè danbè yé ! » (La fuite n’est pas un honneur pour un homme).

Suite à ce braquage rocambolesque, le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile interpellé, le général Salif Traoré, a convoqué tous les responsables de la sécurité du pays pour une réunion de crise.

Vivement des mesures plus apaisantes et plus rassurantes de la volonté et de l’engagement de forces de sécurité à faire face au culot sans borne de ceux qui veulent faire vivre les bamakois dans la psychose et la terreur.

Par Sidi Dao

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3 COMMENTAIRES

  1. 65 millions transportés à moto, il a pris un risque unitile. Les maliens s’adaptent difficilement aux innovations tehniques. Nos opérateurs économiques font exactement comme nos gands parents dioulas vendeurs de colas et d’épices.

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