Mali: Ban met en garde contre les risques d'une intervention militaire

© AFP[/caption] Le secrétaire général des Nations unies a finalement recommandé, à demi-mot, une opération au Mali. Le pays est depuis quelques mois sous la coupe de la rébellion touareg et de groupes terroristes.
"La force militaire sera sans doute nécessaire à un moment donné". Ban Ki-Moon s'est finalement résolu à une intervention au Mali, non sans émettre quelques réserves. "Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n'est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile", écrit le secrétaire général de l'ONU dans un communiqué. "Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d'assurer la stabilité à long terme au Mali".
Ce genre d'opération, ces missions d'imposition de la paix comme celle que prépare l'Union africaine, autorise l'usage de la force létale dans des situations de combat. Mais, comme en témoigne la mesure des propos de Ban Ki-Moon, l'ONU reste méfiant envers ce type de missions. Avant le lancement de toute offensive, l'Onu veillera ainsi à ce que des objectifs politiques, opérationnels, de formation ou de droits de l'homme aient été réalisés. Mais avant toute opération militaire "l'accent doit être mis sur un dialogue politique", en particulier avec les touaregs du Nord, insiste M. Ban.
Pas avant "septembre 2013"
Des questions restent encore sans réponse pour l'ONU "concernant la manière dont la force sera dirigée, soutenue, entraînée, équipée et financée". Car oui, cette opération a un coût : les diplomates africains estiment qu'ils ont besoin de 300 à 500 millions de dollars. Mais Ban Ki Moon s'oppose à ce que l'ONU prenne en charge le financement de cette opération.
Il a suggéré que le financement des opérations de combat initiales se fasse via des contributions "volontaires ou bilatérales"."C'est insultant pour un certain nombre de pays, en particulier certains pays de l'UA", a ainsi déclaré un diplomate africain. "L'Onu considère la requête de l'UA comme discutable. C'est sans précédent. C'est une question de paix et de sécurité dans la région".
L'émissaire des Nations unies pour le Sahel a exclu la semaine dernière toute intervention militaire au Mali avant "septembre 2013". Le nord désertique du Mali est tombé ces derniers mois aux mains de la rébellion touareg et de plusieurs groupes islamistes, profitant de la confusion consécutive au coup d'Etat militaire de mars dernier à Bamako.
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