Mali: un rapport de l’ICG prône un dialogue avec les jihadistes du centre du pays

■ Les trois obstacles au dialogue, selon l'International Crisis Group Dans une interview à RFI, Ibrahim Yahaya, un des deux auteurs du rapport d'ICG, évoque des obstacles dont les trois principaux sont : la nature des demandes des jihadistes, le lien que ce groupe-là entretient avec d'autres groupes transnationaux ; les pressions, domestiques et des partenaires internationaux, exercées sur certains d’entre eux pour ne pas aller au dialogue. Ce que les jihadistes veulent, c'est « un changement profond dans le système institutionnel et politique du Mali. Ils sont contre les institutions de l’État, ils sont contre le système démocratique, ils veulent remplacer tous ces systèmes-là par un système théocratique inspiré de la charia, telle qu’eux ils la définissent. Ils veulent aussi couper les liens avec les Occidentaux, en particulier la France. On sait bien que l’État malien est profondément attaché à ses institutions. Il est profondément attaché à la démocratie, à la laïcité et aussi à garder de bonnes relations avec les pays occidentaux, en particulier la France. On voit bien que ça pose un problème », explique Ibrahim Yahaya. « Le deuxième obstacle est le lien que ce groupe-là entretient avec d’autres groupes transnationaux. On sait que la katiba Macina est juste une katiba d’Ansar Dine et de JNIM. Et ces deux groupes, le JNIM particulièrement, ont prêté allégeance à d’autres groupes jhadistes en Algérie, notamment, à Aqmi et à Ayman al-Zawahiri, qui est le leader d’al-Qaïda », souligne Ibrahim Yahaya. Cela veut dire qu’Amadou Koufa ne peut peut-être pas décider tout seul de discuter ? Selon L'IGC, « il se pourrait que d’autres échelons au-dessus de lui fassent partie de la décision de négocier ou pas. Donc sa marche de manoeuvre, d’autonomie à engager ce dialogue est un challenge ». Quant au troisième obstacle important, selon l'ICG, il est lié « aux pressions domestiques et aux partenaires internationaux qui font pression certainement sur eux pour ne pas aller au dialogue, pressions qui peuvent réelles ou pas réelles ». « Il y a des preuves concrètes qu’il y a des pressions qui sont exercées sur l’État malien. On sait que des partenaires clés de l’État malien ont des positions qui sont anti-dialogue. Et à la fin, ce sont les États-Unis qui ont des positions ouvertes, claires qui sont anti-dialogue. Beaucoup de décideurs maliens peuvent se sentir menacés s’ils acceptent de s’engager dans un dialogue qui n’est pas soutenu par leur partenaire-clef », indique à RFI, Ibrahim Yahaya.In central #Mali, war between the state and jihadists has led to growing intercommunal violence.
The government should explore the possibility of talks with the insurgents, Our new report finds.https://t.co/K3edv1k3y3 — Crisis Group (@CrisisGroup) 28 mai 2019
Quelle est votre réaction ?






