Le président de la plateforme politique APPC Sylvestre Dangnonsi Makambo de la RDC : "La guerre en RDC n'est pas guerre civile, c'est plutôt une agression, d'occupation économique et de prédation organisée par le Rwanda"
L'Université ISPRIC de Bamako a servi de cadre le mercredi 11 juin à une conférence débat sur le "Rôle de la jeunesse africaine et panafricaine dans la résolution des conflits armées en Afrique".

Une occasion mise à profit par le conférencier principal, le président de la plateforme politique APPC Sylvestre Dangnonsi Makambo de la République démocratique du Congo pour dénoncer l'agression dont son pays fait l'objet de la part du Rwanda.
ls étaient très nombreux à prendre part à cette conférence débat. Ils, ce sont entre autre les étudiants, professeurs de l'ISPRIC et des hommes de médias. Cette conférence débat selon Sylvestre Dangnonsi Makambo, président du regroupement politique et social APPC (majorité présidentiel de la RDC) s'inscrit dans une vaste campagne d'information et de sensibilisation du peuple africain, de la jeunesse africaine sur l'agression de son pays. Ainsi dans son exposé liminaire, le conférencier a rappelé que la République Démocratique du Congo (RDC) est riche en ressources naturelles et traverse depuis plus de deux décennies une série de conflits armés et d'agressions récurrentes. "Cette instabilité persistante n'est pas simplement une affaire interne: elle trouve ses racines dans des dynamiques régionales et internationales complexes, souvent motivées par la convoitise de ses ressources stratégiques" a expliqué M. Makambo, c'est pourquoi cette rencontre vise surtout selon lui à éclairer les étudiants, chercheurs et citoyens africains sur les réalités que traverse la RDC, à en analyser les origines, les acteurs impliqués, ainsi que les responsabilités politiques, économiques et géostratégiques. Après avoir fait la genèse de la crise en RDC, le conférencier a dénoncé l'agression de son pays par des groupes armés comme le M23, appuyés par le Rwanda selon de nombreux rapports des Nations Unies. "Ces groupes visent principalement le contrôle des zones minières riches en coltan, or, cuivre et autres ressources stratégiques. Le pillage des ressources naturelles congolaises est organisé à grande échelle. Des entreprises multinationales, souvent via des intermédiaires locaux ou étrangers, exploitent illégalement ces minerais. Cela alimente l'économie de guerre, perpétue les conflits et prive la population congolaise de ses richesses" a déploré M. Makambo. A l'en croire, la communauté internationale, bien que présente à travers la MONUSCO (Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC), peine à résoudre le conflit. "L'inefficacité de cette mission, combinée à un certain silence complice de plusieurs grandes puissances, interroge. Les intérêts économiques, notamment liés à l'industrie technologique qui dépend de certains minerais congolais, expliquent en partie cette passivité" a-t-il fait le constat. Avant de dresser les conséquences humaines et géopolitiques. Pour M. Makambo, le conflit en RDC a causé plus de six millions de morts depuis 1996, selon les estimations les plus fiables. "À cela s'ajoutent des millions de déplacés, des violences sexuelles massives, la destruction des structures de base et une misère généralisée dans les zones affectées. Ce drame humain se déroule dans une indifférence presque totale, alors qu'il représente l'un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale" a-t-il regretté. Avant d'appeler à une prise de conscience panafricaine.
"Face à cette situation, il devient impératif que les peuples africains, les intellectuels, les universités et les sociétés civiles s'engagent dans un combat de vérité et de solidarité. La RDC, de par sa position stratégique et ses ressources, représente une clé pour l'indépendance économique du continent. Sa déstabilisation fragilise toute l'Afrique. C'est ici que la jeunesse africaine doit entrer en scène. Jeunes d'Afrique, l'heure n'est plus à l'indifférence. Le combat de la RDC est le combat de toute l'Afrique. L'exploitation illégale de ses ressources alimente nos téléphones, nos voitures, nos industries. Mais à quel prix ? Des enfants soldats, des femmes violées, des villages brûlés, une nation humiliée" a poursuivi le président de APPC. Selon lui, la jeunesse africaine a la responsabilité historique de dire NON : au silence complice, non à l'exploitation de l'homme par l'homme, non à la balkanisation du Congo. "Il est temps de nous lever, d'écrire, de créer, de protester, de sensibiliser. Utilisons nos réseaux, nos universités, notre créativité pour faire entendre la voix de la RDC. Exigeons des gouvernements africains une position claire. Refusons la dépendance intellectuelle. Reconnectons-nous à notre conscience panafricaine" a conseillé le conférencier. Il s'est dit convaincu que la guerre en RDC n'est pas une simple guerre civile. "C'est plutôt une guerre d'agression, d'occupation économique et de prédation organisée par le Rwanda et d'autres puissances. Elle met en lumière les enjeux de souveraineté, de justice et de solidarité africaine. Cette conférence invite chacun à se poser la question suivante : quel rôle devons-nous jouer, en tant qu'intellectuels, étudiants, citoyens et leaders africains, pour mettre fin à cette tragédie et défendre la dignité du peuple congolais ?" s'est-il interrogé.
Notons que M. Makambo dans le cadre de cette campagne d'information a sillonné de nombreux pays africains. Il faut signaler que cette initiative a été bien apprécié par les étudiants et les professeurs de ISPRIC qui ont réaffirmé leur soutien à la République démocratique du Congo face à cette agression étrangère.
Kassoum Théra
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