Soudan: des tirs d’obus sur la capitale de l’Etat du Kordofan-Sud

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Des hommes et des femmes fuient les bombardements de l’armée soudanaise au Kordofan-Sud
© AFP

Des obus se sont abattus mardi sur la capitale de l’Etat soudanais du Kordofan-Sud, touchant notamment le centre ville, dans la deuxième attaque du genre en octobre, ont indiqué des témoins.

Cet Etat, frontalier du Soudan du Sud, est le théâtre de combats entre forces gouvernementales et rebelles depuis juin 2011, un mois avant la partition du Soudan.

Le 8 octobre, les rebelles de la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N, ex-rebelles sudistes) avaient tiré des obus sur et autour de Kadougli faisant sept morts selon les médias officiels. Les bombardements, condamnés par l’ONU, s’étaient poursuivis pendant trois jours.

Mardi, il n’était pas clair dans l’immédiat qui était à l’origine des tirs, rares dans la capitale du Kordofan-Sud.

“A 09H00 (06H00 GMT) les obus tirés de l’extérieur de la ville ont commencé à tomber touchant notamment le centre ville”, a indiqué l’un des témoins à l’AFP, refusant de donner son nom.

“La maison de mon oncle a été touchée et a pris feu”, a-t-il dit, soulignant qu’il avait fui le secteur. “J’ai vu quatre personnes blessées”.

“J’ai entendu une vingtaine d’explosions et j’ai vu un obus s’abattre sur une entreprise de travaux publics”, a indiqué un autre résident de Kadougli. “La plupart des habitants sont en train de fuir le centre ville”.

Début octobre, les rebelles avaient affirmé avoir bombardé la ville contrôlée par Khartoum en riposte à des attaques de l’armée soudanaise.

Les tirs sont survenus après la signature fin septembre entre le régime islamiste à Khartoum et celui de Juba d’accords de sécurité et de coopération, salués comme la fin du conflit entre le Soudan et le Soudan du Sud.

Les tensions entre Juba et Khartoum avaient dégénéré entre mars et mai derniers en combats à la frontière entre leurs deux armées, les plus intenses depuis la partition du Soudan.

La communauté internationale, très inquiète du risque d’un nouveau conflit à grande échelle entre nordistes et sudistes, belligérants de la plus longue guerre civile du continent africain, maintenait une pression constante afin de parvenir à un accord définitif, embrassant l’ensemble des questions en suspens.

Les deux pays ont signé un “accord sur des mesures de sécurité” à leur frontière commune, comprenant la mise en place d’une “zone frontalière démilitarisée en cours d’activation”.

Cette zone-tampon, large de dix kilomètres de part et d’autre de l’actuelle “ligne de contrôle”, vise à éviter toute reprise des affrontements et à couper les lignes d’approvisionnement des groupes rebelles actifs dans les régions soudanaises du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu.

Khartoum accuse Juba, qui dément, de soutenir les rebelles.

Les rebelles du SPLM-N ont repris les armes contre Khartoum après avoir combattu aux côtés des Soudanais du Sud durant plus de deux décennies de guerre civile qui ont abouti à un accord de paix en 2005 et à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

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