Adama Sidibé, monteur de films : «Je veux tracer mon chemin à travers les dessins animés pour enfants»

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Né en 1992 à Bamako, Adama Sidibé est le fils du réalisateur Boubacar Sidibé et de la promotrice de Brico films, Nana Kadidia Toumagnon. Détenteur d’un DUT en informatique, Adama Sidibé occupe aujourd’hui un rôle très important aux côtés de son père, Boubacar Sidibé, dans le montage des séquences de films après tournages. Il ambitionne de devenir auteur-réalisateur de films pour enfants, communément appelés bandes dessinées. En attendant,  le jeune monteur de film nous explique comment et pourquoi il s’investit dans l’entreprise familiale.

Le Reporter Mag : Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans l’entreprise familiale ?

Adama Sidibé : Je suis revenu en famille pour travailler parce que le besoin y était, et vu que j’avais un diplôme en informatique, je pouvais apporter ma pierre à l’édifice familial. Avant, mon père payait des gens pour monter ses films et cela coûtait énormément au budget de réalisation du film. En tant qu’informaticien, je me suis intéressé à la chose et aujourd’hui, c’est moi qui monte tous les films.

Parlez-nous du tout premier film qui a porté l’empreinte d’Adama Sidibé et dites-nous quels sont les autres ?

J’ai commencé à monter à partir de la deuxième saison du film «Les rois de Ségou», sous le contrôle d’un expert qui me formait à la fois. Ensuite, est venu «Dougouba Sigui» qui porte entièrement ma griffe. Après «Dougouba Sigui», il y a eu «Yèrèdon Bougou» (première saison) que j’ai monté avec un agent de l’Ortm. C’est moi qui ai également monté la deuxième saison de «Yèrèdon Bougou» qui sera bientôt sur les écrans de l’Ortm. Sans oublier le film «L’enfant béni» monté par mes soins. Je fais également partie de l’équipe de tournage d’un projet de la Maison des aînés.

Que se reproche Adama Sidibé dans son travail ?

Vous savez, on ne finit jamais d’apprendre, surtout qu’avec les nouvelles technologies, il y a toujours du nouveau. Je souhaite vivement faire l’infographie pour mieux épouser mon ambition. Surtout que mes projets d’avenir nécessitent beaucoup la maîtrise de l’infographie pour les effets spéciaux dans les films. Sinon, je maîtrise la caméra, le montage, et c’est cet élément complémentaire (infographie) qui me manque.

Peut-on dire aujourd’hui pour votre cas, tel père, tel fils, dans le domaine du cinéma ?

Plus ou moins. Vous savez, les nouvelles technologies ont permis à nous, la nouvelle génération, d’apprendre tout en économisant du temps. Ce que la génération de mon père a perdu comme temps d’apprentissage (plusieurs mois) pour une séquence, nous, aujourd’hui, nous apprenons tout le module en moins d’une semaine. Et cela donne un certain avantage pour quelqu’un qui compte faire ce métier. Il va de soi que nous fassions mieux que nos aînés. Je veux très prochainement créer la différence, grâce aux nouvelles technologies, mais aussi avec mes idées personnelles.

Quels sont les projets d’avenir d’Adama Sidibé dans le domaine du cinéma ?

Mon premier projet est la formation, car nous vivons dans un monde très compétitif. Pour faire un travail, il faut se donner les moyens de le faire dans de meilleures conditions. Alors que, moi, je veux évoluer dans le monde des bandes dessinées. Je veux être auteur-réalisateur de dessins animés et à mon niveau, cela nécessite une formation spécifique pour y parvenir.

Quel message voudriez-vous faire passer à travers les dessins animés ?

Je tiens à préciser que ces dessins animés seront destinés aux enfants, dans nos langues nationales. Comme vous savez, l’éducation commence depuis l’enfance quand l’enfant commence à parler et comprendre les autres. Donc, je voudrais que depuis cet instant, l’enfant apprenne à connaître le bon et le mauvais dans la société où il va faire sa vie. Que son éducation ne se limite pas seulement à ce que lui diront ses parents, surtout quand on sait que les parents n’ont pas toujours le temps d’être à la maison. Donc, il faut que la télé, qui les accompagne, leur parle de leur société et non d’autres réalités, d’autres sociétés différentes.

Propos recueillis par Gabriel TIENOU

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