Interview exclusive du président de l’UMAV : “Les travailleurs sont à 7 mois sans salaire. Il y a urgence que l’Etat prenne ses responsabilités pour sauver l’UMAV”, déclare Hadji Barry

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L’Union Malienne des Aveugles (UMAV) traverse une crise de leadership depuis le début de cette année 2019. Issa, peu populaire car militant de la dernière heure (2018), qui veut s’imposer par tous les moyens à la tête de l’association a attaqué Hadji Barry, très populaire et longtemps haut responsable, devant la justice. La guerre entre ces deux a mis l’UMAV dans un état paralytique. A l’occasion de la rentrée scolaire 2019-2020, nous nous sommes entretenus avec Hadji Barry pour en savoir davantage sur la situation et comprendre les conséquences de cette situation sur les travailleurs de l’UMAV et les enfants aveugles qui y étudient. Lisez !

Le Zénith-Balé: Depuis le début de cette année, Issa vous traine devant la justice parce qu’il veut s’emparer de la présidence de l’UMAV. Pouvez-vous nous faire le point de cette situation à la date d’aujourd’hui ?

 

Hadji Barry : A la date d’aujourd’hui, nous sommes encore présents devant ces mêmes tribunaux depuis le 11 décembre 2018, date de ma prise de fonction et Issa continue à nous attaquer devant les tribunaux. Je souhaiterai préciser que ses assignations auprès des juridictions avaient commencé avant. La dernière évolution c’est qu’à partir du mois de mars, la Cour d’appel a invalidé ou au moins n’a pas voulu appliquer la décision qui demandait la restitution des biens de l’UMAV à Issa, parce que Issa prétend avoir tenu une assemblée fictive qui l’avait pris comme président, chose qui a été balayée des mains de revers par la Cour d’appel. Le 15 mai, ladite assemblée qu’Issa prétend avoir tenue a été annulée par le juge du fond.        Et ensuite Issa avait attaqué notre assemblée qui avait eu lieu le 11 décembre et le juge des référés s’est montré incompétent pour le faire. Issa a attaqué ces deux décisions au niveau de la Cour d’appel. Le jugement par rapport à l’incompétence du juge pour l’annulation de notre assemblée, les conclusions des avocats devaient être déposées le vendredi 4 octobre. Ça c’est sur le plan judiciaire. Du 24 mars à maintenant, Issa et ses complices sont venus s’attaquer au bâtiment administratif de l’UMAV. Il a aussi bloqué les comptes de l’UMAV avec la complicité de certains de la BDM et de la BOA. Conséquence, les travailleurs de l’UMAV sont à 7 mois sans salaire, une situation invivable.

Le Zénith-Balé : L’UMAV est reconnue d’utilité publique par l’Etat. Qu’est-ce que ce dernier a fait pour trouver une solution à cette crise depuis son début ?

Hadji Barry : Nous avons touché toutes les autorités, le ministre du développement social en premier, le ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Nous avons écrit au premier ministre. A présent, les comptes sont bloqués, les travailleurs sont à 7 mois sans salaire. La rentrée s’est effectuée, on se demande même comment on pourra poursuivre le reste si rien n’est fait.

Le Zénith-Balé : Qu’en pensent les partenaires de l’UMAV ?

Hadji Barry : Nous continuons à travailler avec les partenaires de l’UMAV notamment Sightsevers, Oxfam, USAID. Nous continuons à travailler avec eux.

Le Zénith-Balé : La SOPRAM (Société de Production des Aveugles du Mali) constitue une source de financement très importante pour l’UMAV. Mais elle avait rencontré des difficultés d’écoulements en 2018. Quand est-il présentement ? 

Hadji Barry : Ces difficultés à un moment avaient trouvé un début de solution, quand le premier ministre SBM lors de son passage en 2018, avait ordonné l’achat de stock de toutes les craies à l’époque. Sauf qu’entre temps, le stock s’est renouvelé et il n’y a aucune mesure pour l’écoulement des craies. A ce niveau également, eux ils ont des retards de salaires qui datent  depuis janvier 2018.

Le Zénith-Balé : Quelles sont les conséquences de ces deux situations sur l’UMAV

Hadji Barry : La conséquence la plus sentie, c’est que les chefs de famille sont là sans salaire, sans revenue. Chose qui peut engendrer beaucoup de choses, de mécontentements, etc. Donc, il y a urgence pour l’Etat de prendre toutes ses responsabilités et de sauver l’UMAV. Le dernier mot, c’est à l’endroit du premier ministre et du Président de la République. Je leur demande d’user de tout ce qui est possible pour eux pour sauver ce qui peut être sauvé à l’UMAV.

Propos recueillis par Yacouba TRAORE

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