Sécurisation des régions du nord Mali : Le Conseil de sécurité de l’ONU promet une surveillance aérienne de la zone avec des drones tactiques

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Tombouctou/Goundam : Attaque terroriste contre un véhicule de la MINUSMA  Vendredi 03 octobre 2014 : 9 soldats nigériens de la Minusma sont tués dans l’attaque de leur convoi entre Ménaka et Ansongo, dans la région de Kidal.

 

Lundi 06 octobre 2014 : le camp militaire conjoint de la force française “Barkane” et de la Minusma est la cible de tirs de roquettes et deux (2) casques bleus ont été tués.

Mardi 07 octobre 2014 : enchainement de tirs de mortiers sur le camp de la Minusma à Kidal. Bilan : un casque bleu sénégalais tué et un autre grièvement blessé.

Mercredi 08 octobre 2014 : un obus tombe dans le camp de la Minusma à Kidal, mais sans faire de victimes.

 

Dimanche 12 octobre 2014 : une camionnette transportant des éléments du Mnla saute sur un engin explosif qui était plutôt destiné aux soldats de la Minusma. Bilan : deux (2) blessés graves parmi les combattants du Mnla.

 

Depuis le début de leur intervention au Mali, les soldats de la paix ont perdu trente et un (31) de leurs camarades sur le terrain dans le nord du Mali. Les attaques des groupes djihadistes se sont multipliées ces derniers temps et les habitants civils de cette zone s’inquiètent beaucoup du manque de réactivité des soldats de l’Onu et de l’armée française.

“Les gens pensaient qu’on ne peut pas attaquer le camp de la Minusma et rester impuni, c’est exactement le sentiment général de la population. Mais avec ce qui se passe maintenant et voir que les soldats ne réagissent pas, cela nous inquiète beaucoup. Ça montre l’impuissance des forces étrangères présentes à Kidal. Minusma et Barkane. Apparemment ils ne font pas le poids. Ils n’ont pas réagi efficacement, les djihadistes aujourd’hui osent s’approcher. Ils osent venir. Peut être même ils vont rentrer dans la ville un jour. S’ils attaquent la ville un jour, ils peuvent réussir un coup de maître. C’est notre sentiment ici à Kidal”, a déclaré un habitant de Kidal.

 

On se souvient que le Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, M. Abdoulaye Diop, avait demandé à l’Onu d’envisager le déploiement d’une force d’intervention rapide. Il s’était adressé aux 15 membres du Conseil de Sécurité de l’Onu par video-conférence. Il leur a demandé d’intensifier la lutte contre les djihadistes en renforçant le mandat de la Minusma.

 

Le Conseil de Sécurité a répondu qu’il allait renforcer le contingent de la mission de la paix et déployer des blindés supplémentaires. Aussi, pour mieux contrer les menaces des djihadistes et protéger ses casques bleus, le Conseil de Sécurité a promis de renforcer ses contingents de 8.000 hommes, mais aussi d’améliorer l’équipement des soldats ; de déployer des blindés pour assurer la protection des convois et d’organiser la surveillance aérienne avec des drones tactiques. Ce sont là des mesures de contre terrorisme qui en disent long sur les difficultés rencontrées sur le terrain par la mission de maintien de la paix. C’est désormais un impératif.

 

Face aux nombreux morts dans ses rangs, la Minusma n’a plus le choix. Elle est obligée de muscler son dispositif et de sortir de cette position qu’elle observe et qui lui donne toute l’allure d’une force d’interposition, pour devenir une force combattante aux côtés des troupes maliennes, si elle ne veut pas envoyer en pâture les soldats venus servir la cause de la paix sous les couleurs des Nations Unies au Mali. La sécurité et la stabilité au Mali ont besoin de beaucoup plus d’engagement.

 

Il y a 3 mois de cela, lorsque la mission de l’opération “Serval” prenait fin pour faire place à l’opération “Barkhane”, la France s’est vantée d’avoir donné un coup de pied à la “fourmilière djihadiste” au nord du Mali. Malheureusement aujourd’hui, force est de constater que la “fourmilière” est en train de se reconstituer. Il ne se passe plus une semaine sans que les Casques bleus de l’Onu ne soient la cible d’attaques terroristes.

 

Pour expliquer ce regain de violence dû au retour des djihadistes, des observateurs avertis et autres spécialistes des problèmes du nord du Mali sont unanimes à reconnaitre quatre (4) faits principaux:

1) le retrait progressif des troupes françaises qui, à l’exception des forces spéciales, n’interviennent pratiquement plus sur le terrain. En tout cas pour assurer la protection des populations.

2) l’inadéquation des forces de l’Onu à la mission qui leur est confiée;

3) le fait que les troupes maliennes, depuis la déroute qu’elles ont subie à Kidal au mois de mai dernier, soient pratiquement absentes du nord du pays;

 

4) l’impunité dont jouissent les troupes touaregs et arabes à l’origine de la partition du pays en 2012. Ce qui leur permet aujourd’hui de faire régner la terreur dans les zones rurales du nord du pays.

 

Plus les jours et les semaines passent, plus on a l’impression qu’il est impossible d’éradiquer les démons de la haine. Le Gouvernement malien et les groupes armés du nord trainent les pas pour trouver une issue aux pourparlers de paix qu’ils ont engagés depuis belle lurette. D’abord à Ouagadougou et maintenant à Alger où les discussions stagnent et leur issue se fait toujours attendre. Pendant ce temps sur le terrain, les extrémistes s’attaquent aux soldats de la paix. C’est là une situation qui, non seulement risque de décourager les États qui ont engagé leurs troupes au nom d’une solidarité avec le Mali, mais aussi n’encourage pas d’autres pays à leur emboîter le pas.

 

Récemment, le Premier ministre Moussa Mara a demandé à la communauté internationale de montrer plus de fermeté à l’endroit des islamistes qui sévissent dans le nord du Mali. Comme pour donner suite à cette demande, le Ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian a indiqué, le dimanche 12 octobre, que la France a renforcé son dispositif dans le nord du Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, répondant ainsi aux alertes sur le retour des djihadistes dans cette zone.

Mamadou GABA

 

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