Gestion de la diaspora malienne : Le ministre Sylla fait aveu d’échec

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Je constate moi-même, que je suis en train d’échouer, a déclaré le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr. Abdrahamane Sylla, aux Maliens de Suisse.

A la brouille qui couve depuis très longtemps entre le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla, et d’autres compatriotes établis hors du Mali s’est greffé une dissidence qui a véritablement pris forme dans de nombreuses cellules de base.

Le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), âgé de seulement un an, est plus que jamais devenu la convergence pour tous ceux qui disent rechercher l’alternative. Depuis, le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdrahamane Sylla, tente du mieux qu’il peut de maintenir la légitimité d’Habib Sylla sans y parvenir. Aujourd’hui, il s’est obligé à le reconnaitre puisqu’à sa dernière rencontre avec la communauté malienne de Suisse, il a parlé d’un “échec personnel”.

Ces dernières années ne sont décidemment pas des plus aisées pour Habib Sylla, président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME). Au point que le ministre Abdrahamane Sylla qui s’est lié d’amitié indéfectible avec lui est pris dans la vague de la tourmente. La réalité est que le clivage qui s’est exacerbé cette année est, pour une large part et contre toute attente, du fait du ministre Abdrahamane Sylla lui-même.

Face au dynamisme de cette diaspora qui refuse de s’enfermer dans une pensée unique, le ministre a choisi de prendre fait et cause pour le seul Haut conseil. Or, en décidant de se retrouver dans d’autres regroupements,  nos concitoyens font simplement usage de la liberté d’association consacrée par la Constitution malienne.

Le paradoxe tient au fait que c’est lui le chef du département des Maliens de l’extérieur pour lesquels il se doit de veiller à la cohésion. A la conférence de presse d’août 2016 où il était invité dans ses propres locaux par Habib Sylla, il avait laissé entendre que nul autre que Habib n’avait de légitimité à parler au nom de la diaspora.

Il avait même traité “d’imposteurs” ceux qui sortiraient du giron du HCME. Ce qui a fini de braquer de nombreuses organisations dont les membres ont vigoureusement protesté contre l’attitude de leur ministre pris à défaut dans une flagrante partialité. Conséquence, le Haut conseil est davantage contesté et le ministre est davantage coincé par ses accointances avec le président du HCME.

Le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) s’est définitivement érigé en puissante faitière avec un franc succès malgré la coalition des deux Sylla qui ne veulent pas jusque-là en entendre parler.

Depuis Bamako où il est confortablement installé, le CSDM porte un regard étroit sur les nombreux bureaux qui se créent au quotidien à travers les différents continents. A Abidjan, le ministre avait tenté de rattraper le coup en expliquant qu’il n’avait pas été compris et qu’en réalité toutes les organisations de migrants comptaient à ses yeux.

Aujourd’hui, l’homme a fini par passer aux aveux. Depuis la Suisse où il était en visite, il a confié que la division entre les Maliens de l’extérieur est un “échec personnel”. En parlant du président du CSDM, Mohamed Cherif Haïdara, il reconnait désormais que l’homme n’est pas inconnu de lui et de ses services du ministère. “J’ai reçu Chérif quelques fois dans mon bureau… Je suis incapable de l’arrêter”.

L’argument qu’il dit lui-même avoir utilisé auprès de Cherif M. Haïdara est le suivant : “Vous avez les idées et vous avez un président qui n’a pas d’idées mais qui a les moyens”. Visiblement  le pouvoir financier est le motif invoqué pour légitimer l’homme de Libreville au détriment de l’innovation et de la force de proposition. Mais avant de terminer son entretien, il insiste sur son mea culpa : “Je constate moi-même que je suis en train d’échouer”, a-t-il confessé.

Correspondance particulière

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4 COMMENTAIRES

  1. Monsieur le Ministre,
    Sauf respect de votre part, nous avons unanimement constaté que la Diaspora malienne a et a été toujours confisquée à des fins partisanes, au lieu de s’occuper des réelles problèmes liés à leur insertion socio-professionnelle et aussi à l’investissement qu’elle pourra apporter au Mali! Justement à ce sujet, à titre personnel, j’ai adressé un dispositif visant à la création d’un fonds d’investissement pour la Diaspora, à vos services, resté sans suite…
    Il est là le problème au Mali et plus généralement en Afrique! Je m’explique: à force de vouloir politiser (attention, ne le prenez pas pour vous personnellement, mais pour l’ensemble de la classe politique malienne et africaine) toutes les bonnes initiatives, on risque d’échouer à tous les niveaux! Il y a un temps pour mobiliser ses électeurs et sympathisants (conquête du pouvoir) et un temps pour se mettre au travail (exercice du pouvoir) ! Et pour le deuxième temps, vous ne pouvez vous entourez que des personnes de votre clan! Si non il y a risque de complaisance dans les nominations, faute de regrouper les compétences pour bâtir ce pays!
    Chaque parti politique devrait avoir un programme et un projet pour son quinquennat (motifs pour lesquels la population vote pour lui!) Et une fois au pouvoir, il l’applique en l’ajustant en fonction des circonstances…
    Nous, notre rôle en tant que citoyen, serait de mesurer l’écart entre les prévisions (projet et programme politique) du parti au pouvoir et le réel (son bilan) et c’est en fonction de ça, que nous décidons de les reconduire ou pas…
    Enfin, parlons sérieusement! quelque soit les motifs que les gens auront recours pour justifier la misère qui baigne dans ce pays, 2 facteurs sont inexcusables:
    – La corruption (découlant souvent de nominations par complaisance)
    – L’éducation: car le premier fondement d’une nation et bien sûr la santé (l’un engendrant l’autre)!

    Le reste n’est qu’éternel recommencement et bavardage inutile!

    En politique, il y a 2 discours: le premier tend à justifier ses actes et choix (parti au pouvoir) et le deuxième, un discours de promesse (l’opposition).
    Il n’y a pas d’opposants en Afrique, il n’y a que des composants…

  2. Restons raisonnable , les maliens de l’extérieur sont CONDAMNES eux-mêmes à prendre leur destin en main si ceux qui devraient ou doivent les représenter dans leur lutte s’adonnent au JEU POLITIQUE . Donc pas de GAGNANTS ou de PERDANTS chez les maliens de l’extérieur , nous devrons tous nous unir pour cette cause noble :DEFENDRE LES MALIENS DE LA DIASPORA de toutes les formes d’humiliations et de rejet (manque de considération dans leur pays d’origine

    • Bonjour à tous ,
      Que le ministre fasse croire aux Maliens que personne ne peut parler au nom de la Diaspora est plus qu’une insulte aux Maliens de l’Extérieur , le HCME et son Président grande gueule pensent que nous sommes leur bétail , parler de Conférence Nationale est vraiment rigolo car la Conférence Nationale n’a jamais interdit à une structure de rassembler les Maliens .
      Le CSDM reste une vraie alternative , car il prouve en responsabilisant les démembrements à gérer de manière indépendante nos compatriotes.
      Le HCME à comme but de réunir quelques individus aux consulats et filmés avec un ministre pressé de sortir aller à des rendez-vous bidons .

    • Depuis que Sylla est ministre il y a 3 ans il n’a jamais rencontré la communauté malienne sauf dans la salle de mariage du Consulat du Mali à Paris qui ne prend que 40 à 50 personnes Maxi , voyez sur plus de 300.000 Maliens le ministre se contente de réunir 50 personnes en les conviant 48 heures avant , aucune vision , aucun respect, aucune considération pour la Diaspora , simplement lui il est ministre en plus du RPM , le ministre Sylla à piloter l’ élection du bureau du HCME en France , la veille sur décision des 2 Sylla ils ont exclu 80 associations d’un candidat qui n’est pas du RPM et la raison évoquée de la délégation est que ils on appris que c’est des nouvelles associations . comme le bon Dieu ne dort pas c’est ce bureau soutenu et entretenu par les 2 Sylla qui se déchirent devant la justice française depuis des mois . Habib Sylla et son frère ministre s’en foutent , il suffit de faire un courrier à partir de Libreville pour dire je démets tel Président contre tel le monde à l’envers sans avoir les avis des uns et autres .
      Nous sommes tous tournés vers le CSDM simplement on sent que c’est une structure indépendante qui respecte nos compatriotes chez nous les Maliens rien ne vaut le respect

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