Problématique du découpage territorial : Quand l’Etat prête le flanc à sa plus grande fragilisation

3 Mai 2021 - 01:45
3 Mai 2021 - 01:45
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Problématique du découpage territorial :  Quand l’Etat prête le flanc à sa plus grande fragilisation
  Avec la crise sécuritaire liée à la menace terroriste et les conflits intercommunautaires, le projet de découpage territorial concocté par le gouvernement devient un long fleuve agité. Surtout qu’il est source de diverses contestations. -maliweb.net- Avec la crise multidimensionnelle que le Mali connaît depuis 2012, le vivre ensemble entre diverses communautés a pris un coup et le ciment consolidant le tissu social est devenu fragile par endroits. C’est ainsi que dans diverses zones du vaste territoire national, la cohésion sociale est devenue précaire, caractérisée par des tensions en particulier dans les localités infectées par le péril terroriste ou extrémiste. Ainsi, Mondoro, Dinangourou, Koro, Hombori, Kati, Ouelessebougou, San, Bla, Yélimané, Sitakili, Sandaré,etc sont des localités qui réclament aujourd’hui, à cor et à cri, un statut de cercle ou de région, avec une forte dose de communautarisme au sein d’un Etat malien plutôt fragile. Surtout que l’intégrité du territoire est plus que menacée. En effet, lors de concertations tenues le week-end dernier dans diverses régions sur la thématique du projet de découpage territorial, de nombreuses populations ont exprimé leurs réserves sur les propositions formulées par le gouvernement. Les gouverneurs ont ainsi eu d’énormes difficultés à convaincre les populations concernées sur la réorganisation territoriale en chantier. A titre d’exemple, dans la région de Mopti, les communautés habitant l’arrondissement de Mondoro protestent vivement contre leur rattachement au futur cercle de Hombori. Elles estiment qu’en termes de superficie et de population, de situation géographique et sur divers plans, c’est Mondoro qui a toujours été annoncé comme devant être érigé en cercle. Idem pour d’autres localités qui fulminent contre le projet gouvernemental de découpage du territoire. A ces contestations s’ajoutent des menaces d’affrontements entre des communautés, dont certaines sont accusées d’être favorisées par les autorités.Certains acteurs locaux dénoncent pointent d’un doigt accusateur les influences et lobbying d’élus et cadres hauts placés dans la hiérarchie administrative pour s’opposer au projet du gouvernement. C’est ainsi par exemple que les populations du cercle de Koro haussent le ton pour rejeter leur statut de cercle pour aspirer devenir « une région pleine et entière ». Elles vont jusqu’à menacer les autorités d'insurrection pour se faire entendre. Or, nul n’ignore que dans plusieurs communes du cercle de Koro, la menace terroriste et jihadiste a pris de l’ampleur avec une dangereuse circulation des armes et un enrôlement massif des jeunes dans les rangs des extrémistes. Par ailleurs, comment un territoire, dont des pans entiers échappent à l’autorité de l’Etat peut-il  paisiblement vivre une phase de découpage aussi contesté ? Comment l’Etat malien si affaibli peut-il passer dans ces conditions à un référendum constitutionnel et à des élections générales dans les prochains mois ? Toutes ces questions méritent réponses rapidement, surtout que les moyens financiers de l’Etat sont faibles pour opérationnaliser cette réorganisation territoriale dans des délais aussi courts. C’est pourquoi certains observateurs appellent les plus hautes autorités de la Transition à surseoir d’abord à ce découpage territorial source de difficultés majeures sur la cohésion sociale et l’unité nationale pour ne se consacrer qu’aux élections générales. Boubou SIDIBE/maliweb.net

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