Ousmane Issoufi Maïga : « La dissolution des partis politiques n’était pas dans nos missions »
Le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale est désormais prêt. La Commission de rédaction en a fait l’annonce ce jeudi 29 mai 2025, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse.

Les membres de la Commission ont répondu aux nombreuses questions des journalistes présents en nombre.
« Un guide pour le renforcement de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et de l’unité nationale. » C’est ainsi que l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, président de la Commission de rédaction, a présenté le document. Cette charte, a-t-il rappelé, intervient dans un contexte de crise multidimensionnelle et de conflits persistants.
Selon lui, la charte met en avant des valeurs telles que l’autorité parentale, l’humanisme, la loyauté, la solidarité, le travail, le respect des aînés, etc. « Notre objectif est de trouver un juste équilibre entre nos valeurs partagées, nos pratiques endogènes, et ce que nous pouvons emprunter aux autres dans un esprit d’universalité. Car pour faire la paix, il faut un peu de tout cela », a expliqué Ousmane Issoufi Maïga, aux côtés de Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse.
Lors de la conférence, aucun document n’a été remis à la presse, pas même une synthèse des recommandations. La raison ? Le projet de charte, qui sera bientôt transmis au président de la Transition, n’a pas encore été accepté ni adopté officiellement par les autorités. Faute de pouvoir discuter du contenu, les journalistes ont insisté sur ce qu’un tel projet peut réellement apporter à « la paix et à la réconciliation », dans un contexte où, selon eux, des prisonniers et des exilés d’opinion sont toujours présents, et où certains acteurs publics ont été réduits au silence.
La charte prône un retour à certaines valeurs traditionnelles. Pour qu’elle atteigne son objectif, a souligné Gaoussou Drabo, membre de la Commission et ancien ministre de la Communication, chaque Malien doit s’y intéresser. « C’est l’addition des volontés individuelles qui nous fera avancer », a-t-il affirmé.
92 partis politiques entendus
La question des partis politiques a également été au centre des préoccupations des journalistes. La Commission a-t-elle demandé leur dissolution ? Ont-ils été consultés dans le processus ? Au moins 92 partis politiques ont fait parvenir leurs contributions, a indiqué Ousmane Issoufi Maïga. Selon Bréhima Ely Dicko, autre membre de la Commission, la dissolution des partis n’a eu aucun impact sur la rédaction de la charte. « Les gens sont intervenus comme citoyens », a-t-il précisé.
« Non, la dissolution des partis politiques n’était pas dans nos missions », a affirmé Ousmane Issoufi Maïga, exprimant sa déception face aux allégations selon lesquelles cette décision aurait été prise par la Commission de rédaction. Il a reconnu que le consensus absolu autour du document est impossible : « Le parfait, c’est Dieu », a-t-il rappelé.
Une fois le projet adopté, la charte sera enseignée dans les écoles et traduite dans les langues nationales du Mali.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net
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