Les mirages démocratiques : Le grand bluff démocratique

Il est entendu, admis, voire imposé, depuis Mathusalem, que deux pays s’arrogent les titres de « plus grande démocratie au monde » et de « pays des droits de l’homme », respectivement les USA et la France.

20 Octobre 2025 - 02:06
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Les mirages démocratiques : Le grand bluff démocratique
Photo à titre illustratif ( Les Echos)

Pourtant, il nous a été donné de constater que, par deux fois dans l’histoire récente, les USA ont choisi comme président de leur fédération des hommes minoritaires en voix : Georges Bush en 2000 et Donald Trump en 2016.

 Et depuis les dernières élections présidentielles la France est dirigée par un homme qui n’a recueilli que 38% des voix des citoyens inscrits sur la liste électorale.

On aura beau entreprendre des circonvolutions intellectuelles pour expliquer les interstices des systèmes électoraux des deux pays expliquant de telles aberrations, elles n’en demeurent pas moins antinomiques de la notion de démocratie.

Ces deux pays, au nom de la démocratie et des droits de l’homme, ont envahi des pays, Irak et Libye, renversé leurs présidents élus et aimés par leurs peuples. Saddam HUSSEIN, est mort par pendaison après une mascarade judiciaire. Ceux qui l’ont fait mourir lui avaient auparavant donné l’idée d’attaquer l’Iran contre des promesses d’aides qui ne sont jamais venues. Son pays est sorti exsangue des huit ans de guerre contre l’Iran, 22 septembre 1980-20 août 1988. L’Occident n’ayant pas honoré ses promesses, Saddam HUSSEIN, a attaqué un de ses principaux fournisseurs de pétrole, le Koweït, pour renflouer les caisses de son pays. « Le président des États-Unis était George Herbert Walker Bush, George Bush père », avec l’Occident a réagi en déclenchant la première guerre du golfe dirigée contre l’Irak du 02 août 1990 au 28 février 1991. À L’époque les supplétifs de l’occident en Afrique étaient : Le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Sierra Leone, le Sénégal, l’Égypte.

D’ange quand il faisait la guerre par procuration de l’occident contre l’Iran, Saddam HUSSEIN est devenu le diable.

George W. Bush, ou Bush fils, avec son âme damné et vice-président Dick Cheney, ont déclenché une deuxième guerre pour détruire les infrastructures iraquiennes, éliminer Saddam Hussein. Et tous les travaux de reconstruction ont été confiés quasi exclusivement à des sociétés étasuniennes.

Aucun  pays, à ce jour, ne peut légitimement prétendre à une application réelle d’une démocratie englobant les huit éléments considérés essentiels : la Souveraineté du peuple, des Élections libres et régulières, la Séparation des pouvoirs, le Respect des libertés fondamentales, le Pluralisme politique, la Règle de droit et égalité devant la loi, la Responsabilité des dirigeants et la transparence, la Participation citoyenne. Ces critères essentiels ne peuvent opérer sans une réelle justice sociale.

De fait les pays les plus en verve dans l’évocation des principes démocratiques comme valeur cardinale dans la régulation des sociétés sont les mêmes qui les mettent bas allègrement en fonction de  leurs intérêts :

Les USA ont fait assassiner Salvador ALLENDE, Président démocratiquement élu mais socialiste, pour mettre à sa place Augusto PINOCHET, un sanguinaire fasciste. 

Les USA, la France, la Belgique se sont donné la main pour planifier l’assassinat de LUMUMBA en 1961 par Moïse TCHOMBÉ et d’autres Congolais comme MOBUTU.

De tels cas sont légion dans l’histoire des peuples du Sud.

De 1956 à nos jours, la France a orchestré l’assassinat de nombreux dirigeants francophones d’Afrique et organisé la monstrueuse guerre du Biafra au Nigéria avec Charles de Gaulle et ses supplétifs locaux, Félix Houphouët BOIGNY et Oumar BONGO.

Contradiction majeure, ces pays ont aidé le régime raciste et ségrégationniste d’Afrique du Sud à fabriquer ses 6 bombes atomiques de 1982 à 1989. Ils l’ont ensuite démantelé en 1993, juste avant la prise de pouvoir par Nelson MANDELA.

Alors ? Que faut-il en déduire ?

Ces pays occidentaux bloquent les avancées démocratiques, essentiellement en Afrique et en Amérique latine, dès lors qu’elles contrarient leurs idéologies libérales fondées sur la prédation outrancière décomplexée. Dans le même temps, ils aident des dictatures inféodées à leur pouvoir patibulaire à se maintenir ou à prendre le pouvoir : les monarchies du golfe,  Jorge Rafael VIDELA, Alfredo STROESSNER… en Amérique latine ; Mobutu, Houphouët BOIGNY, BONGO… en Afrique.

Alors, quand on voit nos compatriotes se saisir de cette expression en vade-mecum, on peut en déduire que notre peuple désire au plus profond de lui-même sa mise en œuvre.

Pourtant, la démocratie ou son amorce ne peut voir le jour dans un pays sans une véritable justice sociale : que le juge dise la loi, que le policier et le gendarme se conforment aux règles régissant leurs statuts, que le citoyen s’applique les règles de civisme élémentaires sur les droits et les devoirs.

Sans ces éléments incontournables parce qu’essentiels, répéter le mot démocratie tel un perroquet revient à l’image du chat qui se mord la queue.

Tout président africain qui défend les intérêts de son pays ou de l’Afrique est traité de dictateur en Occident. Et les médias globaux se mobilisent pour l’endiabler, lui attribuer tous les slogans péjoratifs utilisés contre les mauvais dirigeants : Sekou TOURÉ, Robert MUGABE, Nelson MANDELA (opposant au régime d’apartheid).

Mais bien avant les entorses à la démocratie et aux droits de l’homme cités, l’aventure de viol des droits humains et la démocratie s’est amplifiée à partir de décembre 1989 quand les USA ont attaqué le Panama pour arrêter son président Manuel Noriega, un ex agent de la CIA quand George Herbert Walker Bush en était le directeur.

Le déclin du système soviétique aidant, les USA se sont sentis pousser des ailes

Les interventions liberticides de la CIA, assassinats ou tentatives de dirigeants de gauche démocratiquement élus en Amérique latine étaient et demeurent des réalités. Le cas le plus emblématique  demeure les tentatives d’assassinat contre Fidel CASTRO et l’embargo contre Cuba depuis le 03 février 1962, par l'ordre exécutif présidentiel 3447 de J. F. KENNEDY.

Oui il convient de tendre vers plus de démocratie, mais pas cette démocratie démagogique fabriquée et servie comme le dogme de la gouvernance par des propagandistes malintentionnés. Et nous buvons  ce prêchi-prêcha comme l’eau de zamzam et le soliloquons tout à l’envi.

Une éducation efficiente et une véritable justice sociale demeureront les leviers indispensables pour qui veut instaurer une bonne gouvernance. 

Trêve des démocraties baudruches.

Yamadou TRAORÉ

Analyste politique

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