Edito : La rentrée scolaire et universitaire 2025- 2026 sérieusement menacée

Fixée officiellement au 1er octobre, il y a véritablement de l’électricité dans l'air pour la rentrée scolaire 2025- 2026 à cause des revendications des syndicats d’enseignants

29 Sep 2025 - 14:44
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Edito : La rentrée scolaire et universitaire 2025- 2026 sérieusement menacée

Tous les ordres d’enseignements menacent de boycotter la rentrée si leurs doléances ne sont pas satisfaites avant le 1er octobre. En effet, si pour le Comité Exécutif National du Syndicat National de l’enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, CEN- SNESUP, le boycott vient après des longs mois de grève consécutive à la non satisfaction des revendications, pour les autres syndicats le boycott pourrait s’expliquer par des doléances dues à la non levée des suspensions des salaires des agents dits non enrôlés  d’une part et au retard de paiement des salaires du mois de septembre 2025. En effet, l’on se rappelle que l’année académique 2024- 2025 a été sérieusement perturbée par  les grèves ininterrompues des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur à cause de leurs  revendications, dont entre autres  l’application de la prime de recherche. Malgré leur bonne foi et en dépit des larges concessions que le SNESUP a faites, les Enseignants chercheurs n’ont pas eu la moindre satisfaction et pire encore le gouvernement leur a réservé mépris et indifférence. Sinon comment comprendre que l’on ne puisse pas trouver un compromis avec les enseignants du supérieur et surtout un début de solution à leurs revendications qui sont loin d’être de la mer à boire pour un gouvernement  qui se dit souverain et qui a souci de l’avenir du pays. Comment comprendre que ces intrépides soldats du savoir qui travaillent avec des moyens dérisoires, comparativement à leurs homologues de la sous-région, ne puissent pas être mis dans leurs droits afin qu’ils exercent avec dignité et honneur la sacerdotale profession qu’est l’enseignement. Aucune nation ne pourra jamais prospérer tant qu’elle n’accorde pas d’importance aux hommes du savoir. Donc leurs revendications loin d’être des nouvelles revendications, sont la suite logique du combat qu’ils ont entamé pour leurs droits depuis des années.

Quant aux autres syndicats, qu’ils soient de l’enseignement secondaire général ou professionnel, regroupés au sein de la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 ou encore ceux du fondamental comme le SNEC, ils semblent conditionner la reprise des cours à la levée de suspension suivie du paiement intégral des salaires des enseignants dits non-enrôlés pour certains et au paiement des salaires du mois de septembre  pour la grande majorité. Le salaire étant sacré, il constitue le seul moyen pour un enseignant de préserver non seulement sa dignité et son honneur, mais aussi et surtout  de faire face à ses besoins essentiels, vitaux et ceux de sa famille. Selon certaines informations non encore recoupées, le retard serait dû à la situation des enseignants non- enrôlés et dont les noms figurent sur la liste des fonctionnaires fictifs. Cette thèse pourrait être battue en brèche en exhibant le cas de ceux qui ne sont pas concernés par cette situation. En tout cas si le gouvernement venait à frapper tous les enseignants avec le même bâton il se serait lamentablement trompé et aurait fait preuve de laxisme. Il est temps que l’école soit la priorité des dirigeants et ses acteurs soient mis dans les conditions, en tout cas si tant est que les gouvernants se soucient de l’avenir de notre pays. A-t-on besoin de paraphraser ce grand penseur qui dit que pour détruire un pays on n’a pas besoin d’utiliser des bombes atomiques, des missiles à longue portée ou des armes de destruction massive, il suffit juste de détruire son système éducatif… !  

En somme, à quelques encablures de la rentrée des classes, les autorités doivent tout mettre en œuvre et parer au plus pressé pour trouver en urgence un compromis avec les enseignants de tous les ordres d’enseignement afin de permettre la reprise des classes dans le calme et la sérénité. Un boycott de la rentrée scolaire par les enseignants serait un très mauvais message pour les autorités et ne présage pas d’un lendemain apaisant du climat social déjà marqué par une tension latente.

Youssouf Sissoko

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