Ibrahim Traoré annonce « l’apparition d’un albinos noir » et promet une fin rapide de la guerre
Dans une interview aux côtés de journalistes nationaux, le président Ibrahim Traoré revient sur les obstacles rencontrés depuis sa prise de pouvoir, détaille le réarmement et la reconstruction des forces, et assure que la victoire est proche, promettant même une surprise énigmatique qui « fera vite finir la guerre ».

Lors d’un entretien filmé avec des journalistes burkinabè, Ibrahim Traoré a livré un bilan franc et sans concession de la situation sécuritaire et des choix pris par son gouvernement. Revenant sur sa fameuse promesse « trois mois suffiraient si tout est mis en œuvre », le chef de l’État explique que les conditions initiales n’étaient pas remplies ; ingérences étrangères, armement insuffisant et forces nationales mal dotées ont retardé l’effort de guerre.
Traoré ne cache rien du constat : à son arrivée, l’armée nationale manquait cruellement de munitions et d’équipements « moins de 100 000 cartouches de Kalachnikov » et à peine une centaine d’armes disponibles, dit-il. Face à cette réalité, l’État a priorisé le rééquipement des troupes, le recrutement massif et la mise en place d’un plan d’équipement pour une montée en puissance progressive.
Le chef de l’État détaille les trois phases de sa stratégie : d’abord armer et renforcer les effectifs avec des recrutements annuels entre 10 000 et 15 000 soldats, ensuite sécuriser des approvisionnements extérieurs quand certains pays ont refusé de vendre, puis, à terme, produire localement l’armement nécessaire. « Nous allons fabriquer nous-mêmes », affirme Traoré, évoquant une volonté de bâtir une industrie de défense nationale.
Sur le terrain, selon le président, les résultats commencent à se voir : équipements livrés, unités réorganisées, écoles et services qui rouvrent dans les zones reconquises. Le moral des troupes, assure-t-il, est élevé : « nos soldats sont résilients, prêts à se battre et déterminés ». Il souligne aussi la rigueur dans la conduite des opérations : toute défaillance d’un chef d’unité est sanctionnée pour préserver l’efficacité des forces.
Ibrahim Traoré évoque par ailleurs l’adversité rencontrée, pressions diplomatiques et tentatives d’ingérence et fustige ceux qui entretenaient la guerre en soutenant des groupes armés. Ce constat explique, selon lui, pourquoi l’objectif initial de trois mois n’a pu être atteint malgré la détermination affichée dès le départ.
Fidèle à son style, le président termine sur une note à la fois mystique et volontariste : « bientôt, nous parlerons d’un albinos noir qui va apparaître et la guerre va finir très vite ». Il refuse d’en dire davantage, invitant l’auditoire à la patience face à une annonce qu’il juge porteuse d’espoir. L’énigme volontairement non expliquée alimente la promesse d’un tournant imminent dans le conflit.
En filigrane de cette interview se dessine une ambition claire de sortir le Burkina Faso de la dépendance en matière de défense, restaurer la souveraineté nationale et imposer une dynamique de riposte durable face à la menace. Traoré réaffirme que la guerre ne mènera pas le pays à l’abandon « nous ne partirons nulle part » et qu’avec les moyens appropriés et la détermination, la victoire est non seulement souhaitable, mais possible.
L’interview donne une image nette d’un État qui se restructure, mise sur la résilience de ses forces et se prépare à franchir une nouvelle étape dans sa lutte contre le terrorisme.
La rédaction de Maliweb.net
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