Transition et refondation politique : Se hâter lentement ?

A priori, sans parti politique, peut-on parler de réformes politiques et institutionnelles en chantier ?

29 Sep 2025 - 12:00
29 Sep 2025 - 09:53
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Transition et refondation politique : Se hâter lentement ?
Photo archives à titre illustratif

Le chantier des réformes politiques et institutionnelles de la Transition est-il aux arrêts en attendant de voir clair ?

Il était prévu au programme de la refondation du Mali, plusieurs textes devant changer le fonctionnement de certaines institutions. Il s’agit, notamment des partis politiques, la mise en place du Sénat, le code électoral, etc. Et toutes ces réformes devraient être menées de façon consensuelle, et dans un esprit de concertation  de l’essentiel des forces vives du pays.

Or, depuis plusieurs mois déjà, dans le cadre de la relecture des travaux d’adoption de la charte nationale pour la paix et la réconciliation au Mali et en prélude à la relecture de la charte des partis politiques, les autorités ont finalement décidé du démantèlement de la classe politique dans son ensemble. C’est ainsi que le décret de dissolution des partis politiques a été pris en mai dernier, avec interdiction formelle de toutes les activités politiques. Comment alors poursuivre avec des réformes politiques sans acteurs politiques, dont les avis seraient nécessaires ? Comment envisager aussi des consultations avec les forces vives du pays, dans un climat de crispation et de tension entre les autorités de Transition et les états-majors politiques ?

En outre, certains analystes estiment que le contexte est très défavorable à la poursuite des réformes, quand le pays est très fortement marqué par la recrudescence de la crise sécuritaire, menaçant l’intégrité même du territoire national. Comment aussi envisager la poursuite de ces actions de refondation, au moment où des ténors de la classe politique sont en détention ou en poursuite judiciaire, d’autres obligés de s’exiler, craignant de tomber sous le coup de procédures judiciaires ?

Tous ces facteurs défavorables, ajouté  au flou institutionnel dans lequel le pays baigne du fait de la coexistence de deux lois fondamentales (Constitutions), celles de 1992 et celle de 2024, compliquent l’ambition de mener ou de poursuivre les réformes censées la gouvernance institutionnelle du pays.

Il appartient aux autorités de la Transition de prendre des mesures fortes de décrispation, passant par exemple par l’adoption d’une loi d’amnistie ou un accord politique global avec l’ensemble des forces vives du pays. Ce qui aura le mérite de susciter un rassemblement général de tous les fils du pays, en vue de lancer une union sacrée pour sauver l’essentiel, et préserver la patrie en danger.

 

Boubou SIDIBE./maliweb.net

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