La culture, la langue et la communauté Soninké honorées à Paris ce 25 septembre : Une Place est baptisée au nom du célèbre conteur Ganda Fadiga dans le 18ième arrondissement de Paris

Le 25 septembre désormais consacré journée de la langue Soninké par l’UNESCO est célébrée un peu partout à travers le monde. Danses folkloriques, conférences débats, colloques, visites des lieux, ont été les activités phares de la célébration de cette journée internationale de la langue et riche culture soninké.

29 Sep 2025 - 11:17
 0
La  culture, la langue et la communauté Soninké honorées  à Paris ce 25 septembre : Une Place est baptisée au nom du célèbre conteur Ganda Fadiga dans le 18ième  arrondissement de Paris

La célébration de la désormais mémorable et historique journée culturelle Soninké de cette année 2025 sera inscrite en lettres d’or dans les annales, car elle a vu la communauté honorée à travers l’un de ses dignes fils, le célèbre griot et conteur Ganda Fadiga, par la France. Le pays de Macron vient de baptiser une place à Paris au nom de l’enfant de Diombogou Maréna, un village situé  dans la région de Kayes au Mali,  Ganda Fadiga. Par ce geste la France vient encore de prouver qu’au-delà des discours politiques haineux, elle reste liée au Mali par l’histoire et par la culture. Les maliens en général et les ressortissants de la région de Kayes en particulier doivent-ils cracher à la figure de la France en dépit des liens socioculturels voir économiques qui unissent les deux pays? L’immortalisation d’un homme et de la Culture Soninké va-t-elle être davantage un facteur de rapprochement de deux peuples, Malien et français ?

Selon l’UNESCO, la culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances… Les soninkés, cette communauté médiévale, ont su, au fil des siècles, préserver leur riche patrimoine et ont cultivé cette solidarité qui ne s’est nullement étiolée en dépit des mutations et autres changements. En effet, les soninkés sont l’une des rares communautés au monde à être   profondément attachés à leurs valeurs culturelles dont la langue est la manifestation la plus subtile. C’est à force de persévérer que cette culture a finalement été retenue comme patrimoine par l’instance mondiale de la préservation des cultures qu’est l’UNESCO. Une journée est désormais consacrée à sa célébration afin que les nouvelles générations se rendent compte de toutes les dimensions sociales et culturelles de cette langue. C’est le lieu de rendre hommage à un homme, feu Tiébilé Dramé qui a participé à Paris, à la première édition de la journée culturelle de la langue soninké, pas seulement pour son appartenance à cette culture, mais pour le combat qu’il a mené tant sur le plan politique que culturel. Ainsi   la particularité de la deuxième édition est qu’elle a permis à la France d’ajouter une nouvelle corde à l’arc de la culture soninké en rendant hommage à un homme de culture, le griot et célèbre conteur Ganda Fadiga, en baptisant une place  à son nom. Ce geste a une double signification, il est non seulement la preuve de l’attachement de la France au Mali via la culture, l’histoire et même l’économie, mais aussi et surtout dément tous les propos fallacieux tendant à faire avaler cette couleuvre qui consiste à dire que la France est paternaliste et néocolonialiste.

Les maliens en général et les ressortissants de la région de Kayes en particulier doivent-ils cracher à la figure de la France en dépit des liens socioculturels voir économiques qui unissent les deux pays? 

Tout discours tendant à diaboliser la France est juste un message politique qui cache mal des agendas personnels, sinon ce pays, loin d’être exempt des reproches et des critiques, partage avec le Mali des liens séculaires tant politique que socioculturel voir économique. Toutes les statistiques prouvent que la France est le deuxième pays d’accueil des émigrants maliens après la Côte d’ivoire et constitue la première source d’envoi de devises au pays. Elle demeure sans nul doute la deuxième patrie de ses anciennes colonies. L’on pourrait affirmer sans risque de se tromper que ce qui lie le Mali à la France est plus fort que ce qui pourrait les diviser. En effet, la région de Kayes, qui est la première région par excellence d’émigration, doit, en partie, son développement à l’apport incommensurable de sa diaspora et cette dernière est en grande partie basée en France. Comment peut-on alors scier la branche sur laquelle on est assis ? Qu’il soit dit en passant, les soninkés communément appelés « Maraka » constituent le gros du contingent au point que beaucoup s’y sont installés à l’image du célèbre conteur Ganda Fadiga, sans rompre avec leurs racines.

Malgré les brouilles diplomatiques avec l’ancienne puissance coloniale, la France demeure un partenaire privilégié du Mali. Les maliens, en général et les ressortissants de la région de Kayes en particulier ne doivent jamais accepter que ces liens socioéconomiques de fraternité, de solidarité, d’entraide soient brisés sous quelque prétexte fallacieux qu’il soit.

L’immortalisation d’un homme et de la Culture Soninké va-t-elle être davantage un facteur de rapprochement de deux peuples, Malien et français ?

Ce grand hommage rendu à un homme de culture de surcroit un malien est à la fois un honneur et la preuve des tangibles liens qui existent entre la France et le Mali. Donc ces liens doivent être consolidés car ils vont au-delà des générations et des régimes. En effet, cette immortalisation en France de ce grand homme de culture, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue Soninké, l’une des communautés les plus dynamiques, est passée sous silence dans le pays d’origine de Ganda Fadiga qu’est le Mali. Les médias d’Etat n’en ont pas fait cas à fortiori les autorités, ne serait-ce qu’un communiqué. Il est indéniable que cette immortalisation de ce grand homme de culture sera un facteur de rapprochement entre deux peuples, malien et français car ce qui les lie  est plus fort que ce qui peut les diviser.

En somme, il est grand temps  pour les autorités de sortir des agendas personnels et de voir les intérêts de leurs populations. Ces dernières n’ont absolument rien à gagner dans une brouille diplomatique encore moins dans une crise avec la France, car ce pays demeure le premier partenaire économique du Mali. Vive la fraternité franco-malienne, vive la culture Soninké pour que vive un Mali réconcilié avec tous les pays.

Youssouf Sissoko

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0