Les soliloques d’Angèle : Octobre Rose, le combat continue !
Chaque mois d’octobre, le monde entier se pare de rose pour rappeler l’importance de la lutte contre le cancer du sein. Mais, derrière les rubans et les campagnes, il y a des visages, des familles, des histoires de courage souvent racontées à voix basse.

J’écris cet article en hommage à ma belle Sœur « Poupina » et mon amie « Ma Ro » et à toutes celles qui nous ont quittés après ce combat. RIP.
Dans beaucoup de pays africains, parler du cancer reste difficile. La maladie fait peur. Elle est parfois associée à la honte, à la malchance ou à la sorcellerie. Beaucoup de femmes cachent leurs symptômes, espérant que cela passera. D’autres n’ont pas les moyens de consulter un médecin ou de se faire dépister. Quand le diagnostic tombe, il est souvent trop tard. Le cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, touche de plus en plus de jeunes, parfois mères de famille, souvent sans ressources suffisantes pour se soigner.
Pourtant, malgré les difficultés, le combat continue. Au Mali, le plan national stratégique de lutte contre les maladies non transmissibles définie les grandes lignes pour faire face à maladie et beaucoup d’autres (prévention, diagnostic, traitement, formation des personnels de santé...). Dans les villes comme dans les villages, des associations se battent pour sensibiliser, accompagner, redonner espoir. À Bamako, à Dakar, à Abidjan…partout dans le monde, des femmes guéries témoignent, marchent, parlent pour briser le silence. Les hôpitaux se dotent petit à petit d’équipements de dépistage. Des campagnes mobiles vont dans les zones rurales. Mais le défi reste immense : manque de matériel, coût élevé des traitements, absence de couverture médicale, pénurie d’oncologues, manque de centre de prise en charge…
Quand une femme apprend qu’elle a un cancer, c’est souvent toute la famille qui vacille. Les enfants, le mari, les proches doivent s’adapter. Certains soutiennent avec amour, d’autres s’éloignent, par peur ou incompréhension. Dans ce contexte, la solidarité devient vitale. On voit des maris accompagner leurs épouses à la chimiothérapie, des voisines venir faire la cuisine ou la lessive, des amis garder les petits enfants et bébés… Ces gestes simples deviennent des actes d’amour et de résistance. Et quand la chimiothérapie ne fait plus effet, c’est encore plus dur !
Le cancer du sein se guérit bien s’il est détecté à temps. C’est pourquoi les campagnes de sensibilisation sont si importantes. Apprendre à faire l’auto-examen, consulter dès qu’une anomalie est remarquée, briser le tabou : c’est là que tout commence.
Les autres cancers – du col de l’utérus, de la prostate, du foie – posent les mêmes défis. L’accès à l’information, aux soins et à la prévention doit devenir une priorité nationale.
Derrière la couleur rose, il y a la douleur, mais aussi la force. Il y a ces femmes qui rient malgré tout, ces mères qui se battent pour vivre un jour de plus, ces associations qui refusent de baisser les bras. Octobre Rose n’est pas seulement un mois de sensibilisation, c’est un rappel : le cancer n’est pas une fatalité, et ensemble, nous pouvons sauver des vies et nous le devons.
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules
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