Pouvoir politique en Afrique : Y aurait-il un mystère dans le fauteuil présidentiel ?
Il est aujourd'hui très triste de constater, partout sur le continent africain, que la majorité des dirigeants ne veulent pas quitter le pouvoir, ne respectent plus la Constitution de leurs pays, encore moins, leurs propres paroles et engagements.

Si la quasi-totalité des pays africains a longtemps évolué, dans un contexte de parti unique, dans les années 90, après le discours du président François à la Baule, ils ont voté des constitutions qui garantissent le multipartisme intégral. Toutes les libertés individuelles et collectives ainsi que la liberté d’expression étaient garanties. Nous avions même vécu des alternances démocratiques au pouvoir. Tout le monde avait cru que les urnes allaient être désormais, la seule voie par laquelle l'on devrait accéder au pouvoir. Beaucoup d’observateurs et analystes politiques avaient, à tort, estimé que la dynamique était irréversible.
Mais trente (30) ans après, certains pays, notamment en Afrique de l’Ouest francophone, ont connu des coups d’Etat militaires. Ceux qui n’en ont pas connu, ont vu leurs constitutions tripatouillées afin que leurs dirigeants puissent s’éterniser au pouvoir. Le pouvoir politique aurait-il une autre définition en Afrique, notamment francophone ? Il y aurait-il un mystère dans le fauteuil présidentiel qui pousserait les dirigeants à se cramponner à leur poste présidentiel?
Une chose est certaine, sont nombreux, les pays africains qui sont actuellement retournés à un régime dictatorial avec ses corollaires de confiscation des libertés individuelles et collectives. Certains pouvoir ont procédé à la suspension des Constitutions précédentes ou tout simplement procédé à l’écriture d’une nouvelle Loi Fondamentale, taillée sur mesure, qu’ils ont fait voter au forceps. Les acteurs ou partis politiques concurrents sont savamment éliminés de la course à la présidentielle et aux Législatives. Visiblement, ces dirigeants s’accrochent au Pouvoir qu’ils ne veulent quitter sous aucun prétexte. Ils s’octroient ainsi des mandats présidentiels illimités. Pire, ils rejettent l’idée même de l'alternance démocratique au pouvoir. Dans des cieux, le pouvoir devient l’incarnation de leur propre personne.
Il existe aussi une autre catégorie de dirigeants, qui entretiennent le flou permanent sur les questions électorales, sans clairement situer leurs concitoyens sur l’éventualité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Or, pour asseoir la paix et la cohésion sociale dans leurs pays, les dirigeants politiques devraient strictement respecter leurs constitutions. Qui garantissent pourtant les libertés individuelles et la libre opinion. L’on est désormais en droit de poser la question : pourquoi les dirigeants ne veulent-ils pas quitter le pouvoir ? Quel mystère se trouve-il dans le fauteuil présidentiel ?
Toutefois, il existe quelques bons exemples de l'alternance démocratique au pouvoir sur le continent noir. Le Ghana, le Sénégal, le Liberia, le Cap vert, le Nigéria, en sont des exemples qui honorent le système démocratique. Par contre, le Cameroun et la Guinée Équatoriale, pour ne citer que ces deux, sont des tristes exemples. Quant au cas spécifique de la côte d'Ivoire, les paroles données par le président au Pouvoir, n'ont jamais été respectées. L'Afrique a encore du chemin faire. Car le pouvoir politique contribue hélas à transformer négativement les dirigeants. Qui prennent la posture de se maintenir au pouvoir. Vaille que vaille !
Chronique de Monoko Toaly
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