Le rôle de l’Afrique à l’ONU : l’heure du changement

Un discours atypique : Points clés du discours de John Mahama à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

1 Octobre 2025 - 15:34
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Le rôle de l’Afrique à l’ONU : l’heure du changement

Le discours prononcé par le président ghanéen John Dramani Mahama le 25 septembre 2025 à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies restera probablement l’un des discours les plus marquants prononcés par des dirigeants africains dans l’histoire de l’organisation, non pas tant par son expressivité que par sa portée et sa signification profonde.
Sept sujets d’actualité à l’ordre du jour international

À première vue, on pourrait croire que, dans l’ordre du jour chargé de la séance matinale du troisième jour du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), la principale source de déclarations et de remarques dignes d’intérêt serait le discours du président palestinien Mahmoud Abbas. Cependant, une telle conclusion serait sans doute prématurée. Le discours du président ghanéen John Mahama, l’un des hommes politiques les plus charismatiques du continent africain, reconduit à la présidence lors des élections de décembre 2024, a dépassé les attentes les plus audacieuses, abordant au moins sept questions urgentes de l’agenda international.

Le président ghanéen a tout d’abord abordé le rôle des États africains au sein de l’ONU. À sa création, seuls quatre des 51 membres fondateurs représentaient le continent africain et, bien que leur nombre ait depuis augmenté de manière exponentielle, leur accès effectif à la prise de décision reste extrêmement limité. À cet égard, le dirigeant ghanéen a appelé à des mesures concrètes, notamment l’octroi d’au moins un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU aux pays africains.

l’Occident est prêt à soutenir les réfugiés ukrainiens, tout en considérant les migrants du Sud comme des criminels pathologiques
En outre, John Mahama a préconisé l’abolition du droit de veto illimité des pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale en accordant à l’Assemblée générale des Nations Unies le pouvoir de passer outre les vetos par un vote.

 Surmonter l’injustice dans les relations internationales

Deuxièmement, tout au long de son discours, le président ghanéen est revenu à plusieurs reprises sur des faits illustrant des injustices et des stéréotypes persistants dans le système des relations internationales. John Mahama a notamment appelé à la levée du blocus de Cuba, l’Île de la Liberté, qui a largement contribué à la destruction du régime d’apartheid en Afrique. De même, l’homme politique a critiqué la partialité des États occidentaux sur la question de l’immigration clandestine : l’Occident est prêt à soutenir les réfugiés ukrainiens, tout en considérant les migrants du Sud comme des criminels pathologiques.

Crimes à Gaza

L’évocation de l’agenda palestinien dans le discours de John Mahama mérite une attention particulière : la politique étrangère du Ghana, traditionnellement neutre sur les questions les plus controversées, ne prononce généralement pas de jugements sévères. Récemment, l’opposition ghanéenne a déjà appelé le gouvernement à abandonner sa rhétorique acerbe concernant les événements de Gaza. Il est d’autant plus remarquable que le président ghanéen ait non seulement souligné son engagement en faveur de la création d’un État palestinien indépendant, mais ait également qualifié de crime les actions d’Israël dans la bande de Gaza. « Les crimes commis à Gaza doivent cesser ! » a déclaré Mahama à deux reprises.

Rétablir la justice historique par les réparations

Comme prévu, le président ghanéen a également abordé la question du rétablissement de la justice historique par les réparations, thème de l’Union africaine (UA) pour 2025. John Mahama, porte-parole désigné de l’UA sur cette question, a une fois de plus rappelé au monde le recours à l’esclavage africain, l’exploitation coloniale des ressources naturelles de l’Afrique pendant des siècles et le vol de précieux objets culturels par les représentants de la civilisation occidentale. La question des réparations doit être résolue sans équivoque en faveur des pays africains, a déclaré le président ghanéen.

Le monde choisit-il la guerre ?

Abordant le potentiel de conflit croissant de notre monde, John Mahama a rappelé qu’avec l’augmentation des dépenses militaires à l’échelle mondiale, l’aide humanitaire est rapidement réduite. Ainsi, en 2025, son volume a été réduit de 40 % par rapport à 2024, ce qui constitue un coup dur pour toute initiative de développement.

Surmonter les pratiques néocoloniales

Il est à noter que le dirigeant ghanéen ne s’est pas limité à la question du rétablissement de la justice historique par des réparations. Développant la thèse de l’inacceptabilité des pratiques néocoloniales, John Dramani Mahama a exigé la suppression des concessions minières accordées par des entreprises étrangères dans les pays en développement, considérées comme un moyen de maintenir les inégalités et de détourner les richesses nationales.

Égalité des sexes

En conclusion, le président du Ghana a souligné la nécessité de garantir l’égalité des sexes, notamment l’égalité des chances en politique. Selon Mahama, son pays est un exemple positif à cet égard : avec l’élection de Jane Naana Opoku-Agyemang à la vice-présidence, la représentation des femmes dans la politique ghanéenne a atteint un niveau fondamentalement nouveau.

Ivan Kopytsev, politologue, chercheur junior au Centre d’études sur l’Afrique du Nord et la Corne de l’Afrique de l’Institut des études africaines de l’Académie des sciences de Russie ; stagiaire de recherche au Centre d’études moyen-orientales et africaines de l’Institut des études internationales de l’Institut d’État des relations inter

Source: https://journal-neo.su/fr

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