Le Général Abdourahamane Tiani à Bamako : L’Algérie exclue du nouveau jeu sahélien ?
Le président du Niger, Général Abdourahamane Tiani, a effectué hier mardi (30 septembre 2025) une visite d’amitié et de travail de 24h à Bamako.

Le chef de l’État nigérien a été accueilli à l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou (Bamako) par le président de la transition malienne, Général d’armée Assimi Goïta. En dehors des relations bilatérales et des questions relatives à l’opérationnalisation de la Confédération des États de l’Alliance du Sahel (AES), les élucubrations de l’Algérie aux Nations unies ont été sans doute abordées par les deux dirigeants.
Le président du Niger, Général Abdourahamane Tiani, a effectué hier mardi (30 septembre 2025) une visite d’amitié et de travail de 24h Bamako. Selon la présidence malienne, les deux dirigeants de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES) ont eu un programme chargé, comprenant notamment un entretien en tête-à-tête, qui a été ensuite élargi aux membres de leurs délégations respectives.
Mais, on devine mal les Généraux Goïta et Tiani se quitter sans aborder les incongruités de la diplomatie algérienne. Il est vrai que les relations du Niger avec l’Algérien ne sont pas à la même enseigne que celles du Mali avec ce voisin indélicat qui ne tient plus sur place depuis que les narcotrafiquants et les terroristes, imposés au Mali au nom de l’accord dont il était le parrain, ont été chassés de Kidal et ont trouvé refuge sur le territoire algérien.
Comme l’a rappelé un intellectuel malien sur une plateforme numérique, à « la tribune des Nations unies ces dernières années, les échanges entre diplomates maliens et algériens ont parfois pris des allures de véritables joutes verbales ». Et d’ajouter «les propos fusent, cinglants, parfois vulgaires, révélant une diplomatie dans laquelle l’émotion et la rancune remplacent le langage policé habituel. Chaque intervention malienne semble répondre à un rappel discret, mais ferme, des intentions algériennes, tandis que chaque réplique algérienne tente de contenir, détourner ou renvoyer l’accusation ». Les débats généraux de la 80ᵉ assemblée générale n’ont pas échappé à ces joutes oratoires.
Mais, comme toujours, Alger fait de la fuite en avant face aux accusations claires et précises du Mali. Cette année à New York, il est reproché à l’Algerie ses « ingérences inacceptables » dans les affaires intérieures du Mali; la destruction du drone des Forces armées maliennes (FAMa). Au lieu de répondre aux faits qui lui sont reprochés et qui sont à l’origine des tensions entre les deux pays, la diplomatie algérienne a toujours recours aux « mêmes invectives » et aux « attaques personnelles », a déploré M. Issa Konfourou, ambassadeur et représentant permanent du Mali auprès des Nations unies. Il réagissait ainsi à la déclaration de l’Algérie à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, lundi dernier (29 septembre 2025).
Comme l’a indiqué le diplomate malien, si l’Algérie n’a rien à se reprocher, qu’elle donne alors son consentement à la « requête introductive d’instance » que le Mali a formulée au niveau de la Cour internationale de Justice. Selon M. Konfourou, « c’est le cadre approprié pour faire valoir les éléments de preuves, s’il ne veut pas le faire devant l’assemblée générale » des Nations unies. Il n’a pas manqué aussi d’inviter Alger à « cesser les actions hostiles contre le Mali et à privilégier une approche constructive et respectueuse des relations anciennes, fraternelles et de bon voisinage entre le Mali et l’Algérie dans le règlement des différends qui nous opposent ».
Mais, nous savons tous que les Algériens veulent continuer à jouer le premier rôle dans le septentrion malien, voire dans le Sahel, et sont prêts à tous pour remettre en selle leurs protégés au nom d’un processus de paix sans issue à cause de la mauvaise foi des présumés rebelles touaregs. En effet, pour paraphraser l’intellectuel cité plus haut, « il n’est pas nécessaire d’être expert en géopolitique pour constater que le statu quo dans le nord sert les intérêts d’Alger ». Ainsi, analyse-t-il, « lorsque la situation y bouillonne, cela équivaut à la paix pour la capitale algérienne. Sans oublier que ceux qui coordonnent certaines attaques au Mali opèrent souvent depuis Alger, où ils sont reçus en secret, mais avec tous les honneurs.
Heureusement, les autorités maliennes savent aujourd’hui à quoi s’en tenir !
Hamady Tamba
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