65e anniversaire d’indépendance du Mali : La fête aussi entre ciel et terre
Dans une chorégraphie bien synchronisée, le Mali a célébré le lundi 22 septembre 2025, ses 65 ans d’indépendance. À Bamako, les Forces armées maliennes ont offert un spectacle mêlant rigueur militaire, puissance technologique. Le tout dans la ferveur populaire.

Sur le boulevard de l’Indépendance, les Forces armées maliennes (FAMa) ont offert un spectacle d’une rigueur exemplaire. Troupes à pied, unités motorisées, formations spécialisées, détachements de la Garde nationale et de la police ont défilé avec une synchronisation millimétrée. Alignements parfaits, gestes coordonnés, passages d’honneur...
La commémoration s’est déroulée en trois temps forts : le dépôt solennel de gerbes au pied du Monument de l’indépendance, une cérémonie d’hommages et de distinctions honorifiques, puis un défilé civil et militaire d’envergure, mêlant troupes à pied, cortèges motorisés et démonstrations aériennes.
Dans un ordre de bataille soigneusement orchestré, les formations se sont succédé avec rigueur et panache : la fanfare nationale, les officiers d’état-major, les écoles militaires, puis les corps spécialisés tels que l’Amicale des anciens du Service national des jeunes, l’Administration pénitentiaire et l’Éducation surveillée, les Eaux et Forêts, les Douanes, la Protection civile. La Police nationale et la Gendarmerie, accompagnée de sa section cynophile, ont ensuite pris le relais, suivis du Génie militaire, de la Garde nationale, de l’Armée de l’air, de l’Armée de terre, de la Direction du sport militaire, et enfin de la cavalerie.
Ce qui a marqué les esprits, c’est le dévoilement d’un équipement de dernière génération. Les MI-171, dotés d’une vitesse de croisière de 230 km/h et d’une autonomie de près de 600 km, ont été l’un des piliers des opérations en 2025. Ils ont transporté plus de 761 personnes et 13,6 tonnes de cargo en 181 heures de vol sur l’ensemble du territoire.
Les légendaires MI-8 ont également impressionné. Avec une autonomie d’environ 500 km, ils ont été déployés sans relâche, cumulant plus de 704 heures de vol et transportant 552 personnes. Les L-39 Albatros, avions d'entraînement avancé et d’appui léger, ont illustré l’agilité et la précision des pilotes de l’Armée de l’air, avec plus de 162 heures de vol et 6,3 tonnes de fret transportées. Capables d’emporter jusqu’à 1 290 kg de charges militaires, ils ont été engagés dans plusieurs opérations d’appui au sol en zones sensibles.
Les SU-24, avions de bombardement tactique conçus pour les frappes en profondeur, ont également été mobilisés. Dotés d’une capacité d’emport de 8 tonnes d’armement et d’une vitesse de croisière dépassant les 1 000 km/h, ils ont effectué plus de 78 heures de vol en 2025, appuyant les unités sur le terrain et détruisant plusieurs bases et refuges de groupes armés terroristes.
Le ciel de Bamako s’est animé d’un ballet aérien saisissant. Hélicoptères et avions militaires ont survolé la capitale, exécutant des manœuvres tactiques et des démonstrations de précision. Ce volet aérien a mis en lumière les capacités opérationnelles croissantes des FAMa dans un contexte sécuritaire exigeant.
Outre les vecteurs aériens, le défilé a permis de présenter d’autres matériels terrestres et fluviaux : batteries anti-aériennes, véhicules tactiques, blindés de dernière génération, chars, bateaux et embarcations légères.
Au terme de quatre heures de défilé, le président de la Transition, général d’armée Assimi Goïta, a accordé une interview à la presse. Le chef de l’État, désigné par son nom de code (n°1), a rappelé que la fête de l’indépendance est avant tout un moment de mémoire collective, de recueillement patriotique et de devoir envers la nation.
"Le peuple malien ne pliera jamais face à l’adversité. Animés par l’unité et la cohésion, nous mènerons ce combat jusqu’à la pacification complète du territoire et l’accomplissement total de notre souveraineté", a-t-il déclaré, appelant à une résilience nationale face aux défis du moment.
Sur la Place de l’indépendance, des milliers de citoyens ont afflué pour saluer leurs forces armées et célébrer la nation. L’ambiance, à la fois festive et solennelle, était portée par des chants patriotiques, des drapeaux flottants et une émotion palpable dans les rangs.
"Quand les avions ont survolé la place, j’ai eu des frissons. C’était comme dans les films, mais c’est notre réalité aujourd’hui. Le Mali montre qu’il est debout ", s’émerveille Moussa, étudiant en droit.
Cette célébration intervient dans un contexte de lutte acharnée contre les groupes armés terroristes. Les autorités ont voulu faire de ce 65e anniversaire un message clair : celui d’un Mali debout, digne et prêt à défendre son territoire jusqu’au sacrifice suprême.
"Ce défilé n’est pas juste une fête. C’est un cri de résistance, un appel à l’unité. Le Mali ne pliera pas", affirme avec conviction Ibrahim, ancien militaire à la retraite.
Pour beaucoup, ce 22 septembre restera gravé dans les mémoires comme un moment de communion nationale, de fierté retrouvée et de promesse d’un avenir souverain.
"Le Mali, fort de son histoire et de ses héros, continue d’écrire sa légende avec courage et détermination", confie un haut gradé de l’armée.
Ousmane Mahamane
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