Soixante-cinquième anniversaire de l’indépendance : Le Mali réhabilite les idéaux de Modibo Keïta pour une solide refondation de la souveraineté
Dans le cadre de la célébration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Mali et de l’Année de la Culture, le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a organisé une table-ronde au Mémorial Modibo Keïta, le 18 septembre 2025.

Au centre des débats, les idéaux du père de l’indépendance. Placée sous le parrainage du Premier ministre, la rencontre a réuni des personnalités politiques, culturelles et universitaires pour réfléchir sur l’héritage de feu le président Modibo Keïta.
« Idéaux du père de l’indépendance du Mali, Modibo Keïta, dans la construction de l’unité africaine : quels enjeux pour la consolidation de l’AES ? » ! Tel était le thème principal de la table-ronde consacrée aux idéaux du père de l’indépendance du Mali le 18 septembre 2025 au Mémorial qui lui est dédié. Une thématique pertinente qui illustre la volonté des autorités actuelles de replacer la pensée panafricaniste de Modibo Keïta dans le contexte contemporain.
Cette volonté a motivé la création de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES). Un vaste chantier de la renaissance du panafricanisme s’est ainsi ouvert, plein de promesses en termes d’émancipation, de souveraineté, de développement. Cette table-ronde vient enrichir le débat en permettant de replonger dans les idéaux d’un homme qui croyait à la solidarité et à l’intégration africaines, à la souveraineté, à une Afrique unie et debout… Cette table ronde, c’est comme tendre un miroir à notre présent.
Les différents intervenants ont, chacun à leur manière, redonné chair à Modibo Keïta. Pas seulement au président ou au symbole de l’émancipation du joug colonial. Mais, aussi à l’Homme qui croyait à l’art et à la culture comme ciment national ; au patriote qui voyait dans l’agriculture une force de souveraineté, au panafricaniste qui osait rêver d’une Afrique unie. Dans son intervention, le ministre Mamou Daffé a rappelé l’importance que Modibo Keïta accordait à l’art et à la culture comme piliers de l’identité nationale et leviers de développement. Pour sa part, le ministre Bouréma Kansaye de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a évoqué le rôle de médiateur du premier président du Mali indépendant dans la crise entre l’Algérie et le Maroc. « Nous devons penser à ces valeurs-là. L’histoire est une continuité », a-t-il affirmé.
Les échanges ont également mis en lumière le patriotisme de Modibo Keïta, son combat pour l’agriculture, son engagement panafricaniste et sa vision d’un Mali solidaire, ancré dans l’unité africaine. Un héritage n’ayant de valeur que s’il est transmis, une autre question est venue s’imposer : « Rôle de la jeunesse dans la construction de l’AES fondée sur les idéaux des leaders historiques, pères de l’indépendance en Afrique » ! Les organisateurs tenaient ainsi à mettre en évidence l’importance d’impliquer les nouvelles générations dans le projet d’intégration régionale.
Que retenir alors de cette table ronde ? Plus qu’un simple hommage, elle a été une invitation à relire l’histoire sans nostalgie ni passion, mais avec la ferme volonté d’y puiser des armes pour bâtir le présent et baliser l’avenir pour les générations futures. Invitation aussi à ne pas laisser la jeunesse se complaire dans un rôle de spectatrice, mais à la pousser sur la scène comme actrice déterminée à jouer pleinement sa partition.
Et cela d’autant plus que, au fond, célébrer Modibo Keïta, c’est accepter de faire dialoguer les rêves d’hier avec les urgences d’aujourd’hui. Et c’est peut-être là que réside l’émotion de ce 18 septembre : entre mémoire et avenir, un Mali qui continue d’interroger son chemin !
Sory Diakité
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