Paix et réconciliation : la nouvelle Charte saura-t-elle produire les effets escomptés ?
Telle la panacée contre la crise multidimensionnelle et le mal malien, la Charte pour la paix et la réconciliation a été accueillie en grande pompe par les autorités maliennes.

Après plus d’une année de confection et d’essais laboratoires par une commission placée sous le leadership de l’ancien PM Ousmane Issoufi Maïga, la cérémonie de sa remise à eu lieu, le 22 juillet 2025, au Centre international de Conférence de Bamako (CICB), en présence de nombreux officiels dont les gouverneurs de région, des représentants du corps diplomatique et consulaires, des légitimités traditionnelles, religieuses et coutumières ainsi que de représentants de la Diaspora malienne, entre autres. Et c’est sous le regard attentif du Premier ministre et de son gouvernement ainsi que des présidents d’institution et de la hiérarchie militaire au grand complet que le chef de l’Etat a reçu la charte des mains de « Pinochet » le document structuré en 16 titres et 106 articles et qui, selon son concepteur en chef, a été réalisé «sans ingérence extérieure». Il est de ce fait le résultat et l'expression d'un rêve collectif, celui de la paix durable, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale avec une volonté claire de tourner les pages sombres des crises » après plusieurs années d’incertitudes.
Seulement voilà : si à la différence des précédents accords - ceux notamment de 1991 à Tamarasset, du Pacte national de 1992 ainsi que d'Alger de 2006 et de 2015 -, la Charte de 2025 se prévaut d’être «le fruit d’un dialogue national inclusif, souverain et exempt de toute ingérence extérieure», il n’en demeure pas moins qu’elle comme un boulet la flétrissure d’avoir été boycotté par une bonne partie de la classe politique ainsi que par les séparatistes touaregs. De quoi compromettre à tout le moins les vertus dont elle est créditée et jeter le péril sur ses effets escomptés ainsi annoncés par le commandant en chef : « panser les blessures profondes laissées par des années de crises multiformes…et jeter les bases d’un Mali apaisé, uni et tourné vers l’avenir» En effet, selon le président Goïta, la nouvelle charte, loin d'un simple texte symbolique, est « une véritable feuille de route pour la refondation d’un Mali fort, uni et stable».
Le président de la Transition a invité par conséquent ses compatriotes à s’approprier la nouvelle Charte en tant qu’expression de souveraineté reconquise. Sous les applaudissements nourris de partisans ayant fait le plein de la grande salle du Cicb, il a invité par la même occasion les belligérants séparatistes et jihadistes à déposer les armes pour revenir dans la République.
En attendant son examen et adoption par l’organe législatif de la transition, les anciens politiques n’en ont fait le moindre commentaire pour l’instant, tandis que le clin d’œil du chef la nouvelle charte a été vigoureusement rejetée par les séparatistes touaregs.
Amidou Keita
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