Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale : Seize titres, 39 chapitres et 106 articles pour inspirer une nouvelle approche endogène du vivre ensemble

En prélude à la remise de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale au président de la Transition Assimi Goïta, la commission d'élaboration dudit document a organisé, du 20 au 22 juillet 2025, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), l'atelier de restitution du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale aux forces vives et aux délégués des Maliens établis à l'extérieur.
L'ouverture des travaux était présidée par le Premier ministre Abdoulaye Maïga, en présence du président de la commission de rédaction du projet de la Charte, Ousmane Issoufi Maïga, du ministre de la Refondation de l'Etat, chargé des Relations avec les institutions, Bakary Traoré, du ministre de la Réconciliation nationale, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismaël Wagué, et plusieurs autres personnalités.
Après les mots de bienvenue du maire de la Commune III du district de Bamako, le président de la commission de rédaction du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, Ousmane Issoufi Maïga, a rappelé que c'est conformément au décret n°2025-001/PT-RM du 9 janvier 2025 que le président de la Transition a voulu mettre à cette mission les membres de la commission de rédaction.
Il a ajouté que les travaux sur ce projet ont occasionné l'implication de l'ensemble des Maliens de l'intérieur et de l'extérieur. Ainsi, dira-t-il, des contributions de qualité ont été apportées à l'occasion des différentes rencontres. Avant de préciser qu'il s'agit de jeter un dernier coup d'œil sur ce travail humain. Selon lui, le contenu du projet de la charte sera partagé avec les participants de l'atelier et doit contribuer à l'éveil de conscience. Il ajoutera que la Charte constituera de guide pour le renforcement de la paix, de la cohésion sociale, de la sécurité, du vivre ensemble et de cohésion nationale.
Le document comporte un préambule, 16 titres, 39 chapitres et 106 articles indiquant que la vision de la Charte est celle d'une nation souveraine, réconciliée, tolérante et en paix ce, dans un Etat refondé et reposant sur une gouvernance juste et équitable.
Pour sa part, le Premier ministre a rappelé que le Mali s'est, depuis son indépendance le 22 septembre 1960, engagé dans l'édification d'un Etat souverain qui fonde le principe de l'unité et de l'indivisibilité du pays. Selon lui, le Mali indépendant a été confronté à des crises consécutives à la mauvaise gouvernance, à l'instabilité institutionnelle, à des rébellions, au terrorisme…Ces différents et défis ont été relevés à travers la signature de plusieurs accords, notamment celui de Tamanrasset, signé le 6 janvier 1991, le Pacte national, le 11 novembre 1992, l'accord d'Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal, signé à Alger le 4 juillet 2006.
Au regard des faits suffisamment graves de la part de certains groupes armés signataires de l'Accord issu du processus d'Alger pour la paix et la réconciliation nationale, rappellera-t-il, la Transition a décidé de mettre fin avec effet immédiat à l'Accord d'Alger. C'est suite à cela que le président de la Transition a initié le Dialogue inter-malien ayant recommandé la rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Le chef du gouvernement a déclaré que l'atelier de restitution est une occasion de familiariser davantage les acteurs sociopolitiques et institutionnels avec le contenu de la Charte. "C'est effectivement un lieu de conception de la stratégie de mobilisation pour l'appropriation et l'opérationnalisation de cette disposition. Nous devrons œuvrer chacun, tous sans relâche, pour réécrire ensemble cette nouvelle page afin de rendre irréversible la nouvelle approche endogène du processus de paix, basé sur les valeurs sociales et culturelles maliennes, pour refonder l'Etat et recoudre le tissu social", a-t-il exhorté.
Boubacar Païtao
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