Moussa sylvain Diakité, 1er vice-président de la Femafoot en exclusivité :"Si tout va bien et en fonction de l'agenda du président Gianni Infantino, le Centre technique sera inauguré d'ici fin décembre"

"Pour les dotations annuelles, les clubs de Ligue 1 sont passés de 20 à 25 millions F CFA par an et les ligues sont passées de 5 à 10 millions F CFA par an"

29 août 2023-29 août 2025. Cela fait exactement 2 ans que le comité exécutif de la Fédération malienne de football dirigé par Mamoutou Touré dit Bavieux a été élu pour un mandat de 4 ans. A cette occasion, nous nous sommes entretenu avec le 1er vice-président, Moussa Sylvain Diakité. Dans cet entretien exclusif, il évoque plusieurs sujets notamment le bilan de la saison écoulée, le chantier du Centre technique, l'état des lieux de la construction des sièges pour les ligues régionales, les dotations annuelles aux clubs dans les différentes compétitions (Championnat Ligue 1 et Coupe du Mali) ainsi que l'ouverture de la saison 2025-2026. Suivez ! 

ujourd'hui-Mali : M. le président, quel bilan de la saison de football 2024-2025 pouvez-vous adresser à nos lecteurs ?

 Moussa Sylvain Diakité : En attendant que les rapports des différentes commissions nous parviennent, nous pouvons dire, que les objectifs assignés ont été globalement atteints ; à savoir : jouer à toutes les compétitions majeures et participer à toutes les compétitions et activités au plan international. Cependant, tout n'a pas été facile, loin s'en faut.

Je pense que le Comité Exécutif a fait un travail remarquable mais force est de reconnaitre que l’absence de notre Président Mamoutoutou Touré dit Bavieux nous a beaucoup handicapé dans bien de domaine.

La saison écoulée représente l'an 1 de la Ligue professionnelle de football au Mali. Etes-vous satisfait de cette innovation majeure et qu'est-ce que cela a véritablement changé dans la pratique du football au Mali, singulièrement pour la Ligue 1 du championnat national ?

Vous l'avez si bien dit, la saison 2024-2025, début du football professionnel dans notre pays, peut être considérée comme une période d'apprentissage pour tous les intervenants, les clubs les compétiteurs, les organisateurs et même le comité exécutif. Face aux difficultés de départ, notamment la situation financière des clubs et le retard dans la signature du contrat avec notre sponsor principal, Orange-Mali, nous avons dû revoir les conditions du cahier des charges qui avait été largement partagé au départ.

Ainsi, le comité exécutif a supporté toutes les charges organisationnelles ce qui, en principe, revenaient aux clubs.

Qu'est-ce que vous visez réellement en instaurant un championnat national de football professionnel ? Est-ce par hasard la clef de voûte des succès futurs du football malien sur les scènes africaine et mondiale ?

Vous avez utilisé le terme juste "la clef de voûte". Le football amateur a vécu depuis une soixantaine d'années dans notre pays. Si nous voulons jouer dans la cour de "Grands", nous ne pouvions plus nous contenter, que de participer aux compétitions africaines. Par ailleurs, le professionnalisme est la voie obligée pour bâtir de grands clubs. Avec le professionnalisme, le comité exécutif cessera d'être l'épicentre du football d'élite au Mali. Les clubs seront contraints de s'organiser pour rivaliser avec ceux plus huppés en Afrique.

Quelles sont vos raisons d'y croire ?

Si nous n'y croyons pas, c'est l'échec à coup sûr. Si les autres ont réussi, pourquoi pas nous. Tous les acteurs doivent jouer à fond leur partition.

Qu'en est-il des difficultés recensées lors de l'exercice écoulé ? Comment comptez-vous vous y prendre pour gommer les aspérités notées ?

Il ne faut pas rêver, ce n'est pas en si peu de temps que nous pourrons surmonter toutes les difficultés ; même nos devanciers en connaissent. Pour être franc, la plus grosse difficulté est le problème de financement. De cette difficulté dépendent presque toutes les autres.

Il faut obligatoirement que l'Etat accompagne le processus, comme cela se fait dans beaucoup de pays y compris en Europe, en Asie et en Amérique. De plus, il faut qu'ensemble nous arrivions à attirer beaucoup de sponsors.

A quand l'ouverture officielle de la saison 2025 -2026 ?

L'ouverture officielle de la saison 2025-2026, tel que prévue dans nos textes, est le 1er septembre de chaque année. Cependant, il y a quelques semaines, le secrétariat de la Fédération malienne de football a publié un chronogramme des dates repères de toutes les compétitions. Dans ce planning, il est prévu de jouer la Super Coupe, le 11 octobre 2025 et d'enchaîner avec la Ligue 1 professionnelle, une semaine plus tard. Il est possible que de légères modifications soient apportées à ce calendrier en raison du tournoi U17 de l'Ufoa-A que notre pays doit abriter du 18 octobre au 3 novembre 2025.

Apparemment la Fémafoot a respecté ses engagements en augmentant les dotations de certaines compétitions comme le championnat ou la Coupe du Mali ?

Le président Mamoutou Touré dit Bavieux, dans son programme de campagne pour l'élection du 29 août 2023, a pris l'engagement d'augmenter les différentes dotations allouées aux clubs de Ligue 1, aux clubs de 1re division du football féminin et aux Ligues régionales de football.

Une idée sur l'enveloppe allouée à cet effet ?

Pour les dotations annuelles, les clubs de Ligue 1 sont passés de 20 à 25 millions de F CFA par an et les ligues régionales sont passées de 5 à 10 millions de F CFA par an. Quant aux récompenses allouées au titre des challenges, il y a eu aussi une augmentation substantielle :

- Pour le championnat professionnel de L1, le champion reçoit 30 millions de F CFA au lieu de 20 millions de F CFA ; le vice-champion perçoit 20 millions de F CFA au lieu de 10 et le 3e 10 millions de F CFA au lieu de 5 millions de FCFA.

- Pour la Coupe du Mali, le vainqueur reçoit 25 millions de F CFA, le finaliste 15 millions de F CFA.

Le football féminin n'a pas été oublié:

- Pour le championnat de 1re division, la récompense du 1er s'élève à 10 millions de F CFA au lieu de 5, le vice-champion perçoit 5 millions de F CFA au lieu de 3 et le 3e reçoit 3 millions de F CFA au lieu d'un million de F CFA.

Malgré le renflouement des installations sportives, l'amélioration des textes et bien d'autres facteurs motivants, le football malien, au niveau des clubs, a du mal à percer sur la scène africaine (les clubs qualifiés ont du mal à intégrer la phase de poule des compétitions de la Caf). A quoi est due cette disette ?

Effectivement, nos clubs ont de la peine à jouer les premiers rôles sur l'échiquier continental et plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de fait. D'ailleurs, lors du symposium organisé par le ministère en charge des Sports, la question a été largement débattue.

La première cause énoncée est la faiblesse dans l'organisation et la structuration de nos clubs ; la deuxième cause est le manque de financement pérenne.

Où en est-on avec la construction du Centre technique de Bamako, futur fleuron du partenariat Mali-Fifa ?

Les travaux sont en phase de finition, les bâtiments sont complètement finis, il reste les terrains d'entraînement qui avaient pris quelque retard en raison des difficultés d'importation du gazon synthétique. Si tout va bien et en fonction de l'agenda du président Gianni Infantino, l'inauguration se fera avant la fin de cette année.

Et la situation de la construction des sièges pour les ligues régionales ?

En raison de la forte tension de trésorerie que nous avons connue cette année, le rythme dans la construction des sièges de ligues régionales a été quelque peu ralenti. La tendance va reprendre dans quelques semaines. Le comité exécutif va procéder à l'inauguration des sièges de Mopti, de Gao et de Sikasso.

Dans la même foulée, il procédera à la pose de la première pierre du siège de la Ligue de Kayes. Et la cadence va continuer, au fur et à mesure que les ligues restantes obtiennent leurs titres de propriété des terrains à bâtir.

Pouvez-vous nous parler des autres partenariats que vous avez développés avec d'autres acteurs du football ?

Le football malien constitue une famille. En plus des ligues et des clubs, il existe les groupements sportifs qui sont des pans essentiels.

Quels sont vos rapports avec les instances du football notamment la Fifa et la Caf ?

Le comité exécutif maintient les meilleurs rapports avec nos faîtières qui sont essentiellement la Caf et la Fifa.

Et le département des Sports ?

 Les rapports avec le département sont bons et il ne pouvait en être autrement car la Fédération malienne de football n'est que détentrice d'une délégation de pouvoir qui lui est attribuée par le ministère en charge des Sports.

Quelles sont vos ambitions pour la saison 2025-2026 ?

Les ambitions de toute fédération sont de mener à bien les activités liées à sa raison d'être. Dans le cas de la Fédération malienne de football, il est essentiel d'accompagner ses membres dans le sens du développement du football dans tous ses secteurs.

 Réalisé par El Hadj A.B.HAIDARA