Mort de Ziak Takieddine, sulfureux homme d'affaires franco-libanais et témoin-clé de l'affaire Sarkozy-Kadhafi

L’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, accusateur principal de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des soupçons de financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007, est mort mardi 23 septembre à Beyrouth à l’âge de 75 ans, a annoncé à l’AFP son avocate française, Me Elise Arfi. Sa disparition survient deux jours avant un jugement très attendu du tribunal correctionnel de Paris dans ce dossier sensible.

Un témoin à la parole fluctuante
Figure controversée, Ziak Takieddine avait multiplié les déclarations accusant l’ancien président français Nicolas Sarkozy d’avoir reçu des fonds de Mouammar Kadhafi, alors au pouvoir en Libye. Dès 2012, il affirmait que ce financement était "la vérité". En 2016, il parlait dans Mediapart de valises contenant 5 millions d’euros remises à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant. Mais en 2020, il s’était rétracté, avant de nuancer ses propos, une volte-face analysée comme une possible subornation de témoin. Sarkozy l’avait qualifié de "grand manipulateur".

De l’affaire Karachi à la chute
Ziak Takieddine avait été condamné en 2020 à cinq ans de prison ferme dans l’affaire Karachi, liée à des commissions occultes sur des contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan. Il s’était réfugié au Liban juste avant le verdict. Né en 1950 dans une grande famille druze, il avait quitté son pays en guerre pour la France, où il dirigea la station d’Isola 2000 dans les années 1980 et se rapprocha de nombreux responsables politiques. Sa carrière d’intermédiaire prospéra avant de s’effondrer sous le poids de ses rivalités, de ses ennuis judiciaires et de sa réputation sulfureuse.

Source: https://www.africaradio.com/