Défilé du 22 septembre 2025 : Une ferme volonté de tourner définitivement la page de la dépendance militaire
Par l’imposant et le magnifique défilé organisé le 22 septembre 2025, le Mali a affirmé sa volonté de tourner la page de la dépendance militaire et a démontré qu’il dispose désormais de ses propres moyens pour défendre son intégrité territoriale et restaurer sa dignité.

Avec du temps et de la patience, on vient à bout de tout. Dans la nuit du 21 septembre 2025, Bamako s’est embrasée de lumière grâce à un spectaculaire show de drones qui a émerveillé la capitale. À travers des chorégraphies aériennes inédites, le ciel malien a raconté l’épopée nationale : de la lutte héroïque pour l’indépendance jusqu’aux ambitions modernes d’un Mali tourné vers l’avenir. Ce moment grandiose, empreint d’unité, de progrès et de fierté nationale, a été bien plus qu’un simple spectacle : il a constitué le prélude éclatant aux célébrations du 22 septembre, annonçant une Fête nationale d’une ampleur exceptionnelle.
Ce 22 septembre 2025, le Mali a célébré le 65ᵉ anniversaire de son indépendance. Une date hautement symbolique, inscrite à jamais dans l’histoire de la nation. Cette commémoration a été marquée par un défilé militaire d’une ampleur inédite, véritable démonstration de souveraineté et de renaissance nationale. Longtemps moqué, humilié et fragilisé par les épreuves, le peuple malien retrouve aujourd’hui sa fierté et son espoir, sous l’impulsion du président le général d’armée Assimi Goïta. Ce défilé a dépassé toutes les attentes : il a révélé un arsenal moderne, des équipements militaires de dernière génération, acquis grâce à la détermination et aux sacrifices des Maliens eux-mêmes, donc sans recours aux crédits ni aux prêts extérieurs. Ce 22 septembre ne se réduit pas à une simple célébration. Il incarne la volonté d’un peuple debout, maître de son destin, et décidé à inscrire son avenir dans la dignité, la liberté et l’honneur.
En août 2020, le peuple malien avait placé sa confiance en ses colonels, à savoir : Assimi Goïta, Malick Diaw, Ismaël Wagué, Modibo Koné, Sadio Camara. Ce que nous constatons aujourd’hui démontre clairement que vous avez déjà rempli une grande partie des missions qui vous ont été confiées. Après de nombreux revers et des blocages liés à l’acquisition d’équipements auprès des anciens partenaires, vous avez pris la décision de changer de doctrine militaire et d’opter pour de nouveaux partenaires stratégiques. Cette réorientation a permis d’acquérir du matériel moderne et de renouveler l’arsenal de l’armée. L’absence de moyens aériens, la caducité de l’accord de défense et l’obsolescence de l’accord d’Alger affaiblissaient l’unité nationale et rendaient la partition plus probable. Si l’armée malienne a toujours disposé de soldats courageux, prêts à se sacrifier pour la patrie, il est difficile, voire impossible, de l’emporter contre un adversaire mieux armé et mieux équipé sans les ressources adaptées.
L’humiliation infligée par les groupes terroristes en 2012 enfin réparée
Dans une guerre asymétrique, il est donc indispensable de disposer de l’ensemble des moyens nécessaires. À travers ce défilé militaire historique, le Mali adresse un signal fort aux groupes terroristes et à leurs alliés séparatistes : l’État veille jalousement sur l’intégrité de l’ensemble du territoire national. Il dispose des moyens humains et matériels nécessaires pour répondre efficacement à toute attaque lâche et ignoble. Le défilé militaire d’aujourd’hui vient réparer l’humiliation infligée par les groupes terroristes en 2012. À cette époque, en l’absence de moyens aériens adaptés, le gouvernement malien avait été contraint de solliciter l’appui de la France, ancienne puissance coloniale, pour freiner l’avancée des terroristes vers le sud du pays.
Si cette intervention a permis d’éviter la chute immédiate de l’État, elle a toutefois marqué un tournant décisif : loin d’éradiquer la menace, elle a ouvert la voie à une fragmentation durable du Mali et à l’installation massive des groupes armés sur une grande partie du territoire. Depuis lors, le terrorisme s’est propagé comme un cancer, métastasé dans chaque recoin du pays, fragilisant la souveraineté nationale et mettant à rude épreuve la résilience du peuple malien. Aujourd’hui, par ce défilé, le Mali affirme sa volonté de tourner la page de la dépendance militaire et de démontrer qu’il dispose désormais de ses propres moyens pour défendre son intégrité territoriale et restaurer sa dignité.
ll est essentiel de rappeler que nos forces armées ont tenu leur promesse et ont démontré, par des actes concrets, qu’elles méritent la confiance du peuple malien. Elles prouvent chaque jour qu’elles sont capables de relever les grands défis sécuritaires et de s’attaquer aux autres chantiers qui jalonnent la refondation nationale. Le maître-mot reste la patience. Oui, il nous faut parfois mettre de côté nos intérêts personnels, aussi légitimes soient-ils, pour placer au-dessus de tout l’intérêt supérieur de la Nation. J’ai la conviction profonde que l’avenir du Mali est prometteur. Dans un pays stabilisé et sécurisé, le climat des affaires ne pourra que s’épanouir, offrant des opportunités à tous. N’oublions jamais : aucun dirigeant, aucune équipe, ne peut, à elle seule, résoudre d’un coup tous les problèmes accumulés par un pays longtemps fragilisé comme le nôtre. Mais unis, patients et déterminés, nous pouvons reconstruire le Mali, pas à pas, sur des bases solides et durables.
Accordé plus d’intérêt aux autres secteurs clés de l’économie nationale
Après avoir été témoin de ce défilé historique, je renouvelle ma confiance aux autorités de la Transition, avec l’espoir qu’elles sauront désormais accorder une attention particulière aux autres secteurs clés garants du développement national. Certes, les détracteurs ne manqueront jamais : certains chercheront à médire, à discréditer, voire à saboter vos actions. Mais vous devez garder à l’esprit une seule vérité : vous êtes investis d’une mission sacrée, celle de conduire le Mali sur le chemin de la lumière et de la renaissance.
Le parcours est semé d’embûches, mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Les ennemis, organisés en réseaux terroristes et soutenus parfois par des complicités obscures, tenteront de ternir vos efforts. Qu’ils sachent cependant que ces attaques médiatiques et militaires sont la preuve que vous touchez au but : celui d’affaiblir durablement le terrorisme. On ne peut certes pas éradiquer totalement une idéologie extrémiste, mais l’objectif premier reste de la réduire à sa plus simple expression, jusqu’à la rendre insignifiante. C’est ainsi que le Mali restaurera sa dignité, consolidera sa souveraineté et ouvrira la voie à un avenir de paix, de stabilité et de prospérité.
Il est impératif de renforcer le volet formation et de veiller à la maintenance régulière des équipements sur le long terme. Au-delà de la simple acquisition d’engins et de technologies, leur efficacité dépend de la compétence des hommes qui les utilisent et de l’entretien rigoureux qui leur est assuré. Mais cela ne suffit pas : il est également crucial de disposer d’une économie solide, capable de soutenir financièrement ces investissements sur la durée. La mise en place et le maintien de telles capacités nécessitent un budget conséquent, car, comme le dit l’adage, « gouverner, c’est prévoir ». Investir dans la formation, la maintenance et la stabilité économique n’est pas un coût, mais un gage de souveraineté et de sécurité nationale durable.
Au demeurant, soutenir les autorités de la Transition, ce n’est pas simplement suivre une administration en exercice : c’est s’engager activement dans la construction d’un Mali nouveau, un Mali digne, souverain et capable de tracer son propre destin. C’est reconnaître que chaque effort, chaque initiative et chaque décision prise par ces autorités participe à restaurer l’unité nationale, à renforcer la sécurité, à promouvoir le développement économique et social, et à offrir aux générations futures un cadre stable et prospère. Apporter son soutien, c’est donc participer à l’édification d’une nation forte, où la justice, la paix et la dignité du citoyen sont au cœur de l’action publique.
Dr Abel Dembélé
Consultant- formateur
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