Commune V du district de Bamako : Le maire Amadou Ouattara sacrifie au devoir de redevabilité face aux citoyens
Le maire de la Commune V du district de Bamako, M. Amadou Ouattara, a organisé un déjeuner de presse samedi dernier (27 septembre 2025) consacré à la restitution des réalisations effectuées entre janvier et juin 2025.

L’événement a permis de partager avec l’opinion publique communale et nationale les acquis, les défis et les perspectives de la collectivité.
Installé depuis décembre 2016 à la suite des élections communales, le conseil communal dirigé par M. Amadou Ouattara s’est engagé à rendre compte régulièrement de sa gestion, conformément à l’article 288 du Code des collectivités territoriales adopté en 2023. Cette obligation de transparence vise à renforcer la participation citoyenne et à consolider la confiance entre administrés et élus. Au plan financier, la commune V a enregistré un décalage important entre ce qui était prévu et ce qui a réellement été mobilisé.
Sur un budget global de 9,5 milliards de FCFA, un peu plus de 4,2 milliards seulement ont été effectivement collectés, soit 45 % des prévisions. Les recettes de fonctionnement, qui étaient estimées à 9,09 milliards, se sont finalement établies à 4,23 milliards, représentant 53 % du montant attendu. Les recettes d’investissement, elles, n’ont atteint que 60,39 millions de FCFA sur les 420,7 millions programmés, soit à peine 14 % de réalisation.
Du côté des dépenses, la mairie a engagé 3,96 milliards pour le fonctionnement (44 % des prévisions) et 56,94 millions pour l’investissement (14 %). Ces chiffres traduisent clairement une exécution budgétaire en deçà des attentes, marquée par des difficultés dans la mobilisation des ressources financières nécessaires au fonctionnement et aux investissements. Ces difficultés financières sont liées à, entre autres, l’absence d’un système sécurisé de recouvrement des taxes communales et à la faible mobilisation des ressources propres.
Au cours du premier semestre 2025, plusieurs actions concrètes ont été menées par la mairie. Il s’agit notamment de l’étude technique préalable à la réhabilitation de la piste menant à la station de décharge des déchets, dont le coût a été estimé à environ 4,8 millions de FCFA. À cela s’ajoutent les travaux d’aménagement de la piste d’accès au site de déversement des déchets liquides de Kalaban-Coura, pour un montant de 68,8 millions de FCFA, ainsi que les opérations de contrôle et de suivi de ces travaux, évaluées à 4,9 millions de FCFA. L’ensemble de ces réalisations représente un investissement global de près de 79 millions de FCFA, entièrement financé par le budget communal.
La mairie continue de faire face à plusieurs blocages liés au foncier. Le recasement des familles déguerpies à Mountougoula n’a pas encore abouti, ce qui entretient une situation d’incertitude. À Kabala Est, de nombreux conflits persistent autour des nouvelles attributions de parcelles, opposant souvent anciens propriétaires et nouveaux acquéreurs. À cela s’ajoute la lenteur des démarches administratives pour valider les plans de réhabilitation de quartiers comme Daoudabougou, Sabalibougou, Baco-Djicoroni et Kalaban-Coura.
Pour surmonter ces difficultés, le conseil communal prévoit plusieurs actions dans les prochains mois. Parmi elles figurent la mise en place d’un système digitalisé pour sécuriser le recouvrement des taxes, l’élargissement de la taxe de développement régional et local (TDRL), ainsi que la construction de nouveaux équipements marchands afin de générer davantage de recettes fiscales. La mairie entend également poursuivre le recasement des familles déplacées à Mountougoula et achever les travaux d’aménagement de la piste d’accès au site de déversement des déchets liquides de Kalaban-Coura.
Créée en 1978, la Commune V s’étend sur 41 km² et regroupe neuf quartiers administratifs. Quatre d’entre eux sont lotis et viabilisés (Quartier Mali, Badalabougou, Torokorobougou et SEMA 1), quatre autres sont lotis mais non viabilisés (Daoudabougou, Sabalibougou, Kalaban-Coura et Garantiguibougou), tandis que Baco-Djicoroni reste partiellement loti et viabilisé. Avec une population estimée à plus de 584 000 habitants en 2021, dont une majorité de jeunes de moins de 30 ans, la commune fait face à de fortes pressions démographiques et sociales.
Le conseil communal compte 45 conseillers, dont 14 femmes, un maire et cinq adjoints. À la suite de ce déjeuner de presse, des rencontres seront organisées dans les quartiers de Badalabougou, SEMA 1, Daoudabougou, Sabalibougou, Quartier Mali et Torokorobougou afin de restituer localement les résultats et recueillir les préoccupations citoyennes.
Sory Diakité
Quelle est votre réaction ?






