Mali : Près de 300 citernes de carburant escortées par l’armée malienne réceptionnées à Bamako
L’armée malienne a escorté, ce lundi, pour la deuxième semaine consécutive depuis le début de la crise de pénurie de carburant qui touche Bamako et plusieurs villes de l’intérieur, près de 290 camions-citernes remplis d’hydrocarbures en provenance de la Côte d’Ivoire.

L’arrivée du convoi a été accueillie sous les applaudissements des riverains le long de la route nationale n°7 (RN7). De nombreux témoins ont immortalisé la scène en photos et vidéos, largement relayées sur les réseaux sociaux. Les images montrent une longue file de citernes escortées par les militaires, conformément à l’engagement pris par le gouvernement lors de la récente réunion du comité interministériel sur la gestion des crises et catastrophes. Le Premier ministre avait alors promis que tous les moyens seraient mobilisés pour assurer l’approvisionnement du pays en carburant.
Cette arrivée massive constitue un véritable ouf de soulagement pour les habitants de la capitale, dont les activités économiques et les déplacements étaient fortement perturbés ces derniers jours. Devant les stations-service comme chez les vendeurs informels, les files d’attente d’engins à deux roues et de véhicules s’étiraient sur plusieurs centaines de mètres.
« Je suis resté dans le rang de 17 heures à 23 heures sans pouvoir acheter de l’essence. J’ai finalement dû payer un moto-taxi pour me remorquer jusqu’à la maison », confie Daouda Coulibaly, motocycliste résidant à Koulouba Sokonafing.
Ces scènes de désarroi se sont répétées tout le week-end et encore lundi, contraignant de nombreux travailleurs et élèves à rester chez eux. L’arrivée des 290 camions-citernes devrait atténuer la pénurie et faciliter la reprise des activités dans l’agglomération bamakoise, qui compte environ 5 millions d’habitants.
Depuis la première attaque contre un convoi de carburant, une flambée des prix a été observée dans plusieurs localités, tandis que les coupures d’électricité se sont allongées, passant de 6 à parfois 12 heures par jour dans certains quartiers.
Pour rappel, Bamako ainsi que les villes de Mopti, Ségou, Koutiala et Sikasso subissent une pénurie provoquée par des groupes armés terroristes qui ont décidé d’imposer un blocus sur les axes stratégiques d’approvisionnement. Les éléments du JNIM ont incendié ou détourné plusieurs citernes, malgré la sécurisation accrue des corridors par les forces armées maliennes.
Cette situation n’a toutefois pas entamé la détermination des autorités. « Même s’il faut aller chercher notre carburant à pied avec des cuillères, nous le ferons », avait déclaré le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, lors d’une rencontre avec le Groupement malien des professionnels du pétrole le 17 septembre 2025 à la Primature.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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