En Équateur, le cortège du président attaqué en pleine révolte contre les prix du carburant
La suppression d’une subvention sur le diesel a provoqué une fronde ayant mené à la mort d’un manifestant et 150 blessés parmi les civils, militaires et policiers.

INTERNATIONAL - Le président de l’Équateur, Daniel Noboa, est sorti indemne d’une attaque visant le véhicule dans lequel il voyageait dans le sud du pays, dans un contexte de manifestations indigènes contre une hausse des prix du carburant, a annoncé mardi 8 octobre son gouvernement.
« 500 personnes sont apparues et ont commencé à jeter des pierres (sur le cortège présidentiel, ndlr) et, clairement, il y a aussi des traces de balles sur la voiture du président », a déclaré à la presse la ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Inés Manzano, assurant que le président en est sorti indemne.
Sur X, la présidence a évoqué une « attaque » et diffusé des vidéos, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, montrant la scène depuis l’intérieur de l’un des véhicules du cortège présidentiel, lorsque plusieurs projectiles heurtent les vitres et que quelqu’un à l’intérieur crie « baissez la tête ». D’autres images prises à l’extérieur montrent un groupe de manifestants lançant des pierres et des bâtons contre le cortège. Les autorités enquêtent pour déterminer si les impacts visibles sur le SUV blindé qui transportait le dirigeant proviennent de tirs par balles.
Le président conservateur a ensuite participé à un événement public dans la ville de Cuenca, où il a rejeté « ces agressions (qui) ne sont pas acceptables dans le nouvel Équateur ». Une plainte pour « tentative de meurtre » a été déposée, cinq personnes ont été arrêtées. Elles feront l’objet d’une enquête pour le délit de terrorisme, passible de jusqu’à 30 ans de prison.
En 2019 et 2022, les gouvernements avaient reculé
Depuis le 22 septembre, le gouvernement Noboa fait face à des manifestations à l’appel de la plus grande organisation des peuples autochtones du pays (Conaie), en réaction à la suppression de la subvention sur le diesel dont le prix a augmenté de 60 %. Le président réélu en 2025, tente de réduire les subventions au diesel pour économiser environ 1 milliard de dollars de dépenses publiques et financer sa lutte contre le crime organisé.
Du fait de sa situation entre la Colombie et le Pérou - les plus grands pays producteurs mondiaux de cocaïne - et de ses ports stratégiques sur le Pacifique, l’Équateur est devenu ces dernières années le théâtre de violents affrontements liés au narcotrafic. En 2024, les militaires ont, sur ses ordres, pris le contrôle des prisons et se sont déployés dans les rues afin de répondre à la flambée de violence que traverse le pays.
Pour l’heure, la mobilisation a fait un mort, un manifestant indigène tué par balles, 16 soldats retenus en otage puis libérés, d’environ 150 blessés parmi les civils, militaires et policiers, et d’une centaine d’arrestations. La hausse des prix des carburants avait déjà provoqué une forte mobilisation en 2019 et en 2022 sous les gouvernements des anciens présidents Lenín Moreno et Guillermo Lasso, qui avaient dû renoncer à la mesure.
Source: https://www.huffingtonpost.fr/
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