France, Ukraine, Algérie… : Au-delà des plaintes maliennes…

6 Octobre 2025 - 05:18
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France, Ukraine, Algérie… : Au-delà des plaintes maliennes…
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France, Ukraine, Algérie… : Au-delà des plaintes maliennes…

Depuis plusieurs mois, les autorités maliennes ont engagé une série de démarches judiciaires et diplomatiques contre trois États - la France, l’Ukraine et l’Algérie - accusés d’ingérence, de complicité avec des groupes armés terroristes, et de violation de la souveraineté nationale. Au-delà, ces plaintes, bien que non suivies d’effet par les instances internationales, elles ont le mérite d’attirer l’attention de la Communauté internationale sur les activités de déstabilisation de ces trois pays qui soutiennent le terrorisme. Elles traduisent aussi une volonté politique affirmée : celle de faire entendre la voix du Mali dans un ordre mondial jugé asymétrique.

Contre la France (juillet 2025) : le gouvernement malien a saisi l’Assemblée générale des Nations unies pour dénoncer le soutien présumé de la France à des groupes terroristes opérant dans le Sahel. Des éléments matériels ont été présentés, notamment des communications interceptées et des flux logistiques suspects. L’ONU n’a pas donné suite à cette plainte, invoquant l’absence de consensus au sein du Conseil de sécurité.

Contre l’Ukraine (août 2025) : Bamako accuse Kiev d’avoir fourni un appui technique à des groupes armés impliqués dans l’attaque du camp militaire de Sokolo. Malgré la gravité des faits allégués, la plainte n’a pas été examinée, en raison du contexte diplomatique favorable à l’Ukraine et du blocage institutionnel au sein des Nations unies. 

Contre l’Algérie (septembre 2025) : le Mali a déposé une plainte devant la Cour internationale de Justice (CIJ) après l’abattage d’un drone militaire malien près de Tinzaouaten. Bamako accuse Alger d’«agression manifeste» et de violation du principe de non-recours à la force. La CIJ a rapidement clos le dossier, l’Algérie ayant refusé de reconnaître la compétence de la Cour dans cette affaire.

Une tribune diplomatique affirmée

À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre, Général de Division Abdoulaye Maïga, a dénoncé ce qu’il qualifie de «sponsors étatiques» de certains pays-proxy dans la déstabilisation du Mali. Il a fustigé le mutisme de la communauté internationale et réaffirmé que son gouvernement continuerait à dénoncer «tous les États voyous» impliqués dans des actes de subversion.

Malgré l’absence de suites judiciaires concrètes, ces plaintes ont permis au Mali de dénoncer publiquement le rôle de la France, en exposant des liens présumés avec des groupes armés et en contestant son influence sécuritaire dans la région.

Des actes posés qui mesurent bien les enjeux et leur portée stratégique pour justifier les trois plaintes déposées au nom de la souveraineté. Elles ont aussi permis de mettre en lumière l’implication de l’Ukraine, un acteur inattendu, dans des opérations de soutien indirect à des groupes terroristes. Enfin ces plaintes révèlent les activités de l’Algérie dans le nord du Mali, notamment l’abattage du drone et l’hébergement acquiescé de chefs de groupes extrémistes.

Une diplomatie de vérité

Ces démarches judiciaires, même infructueuses sur le plan procédural, constituent des actes de souveraineté. Elles traduisent une stratégie de vérité, fondée sur le droit international et la sécurité nationale. Le Mali affirme qu’il ne sera plus un terrain d’opérations occultes, mais un acteur souverain, debout et lucide dans un monde en recomposition et en mutation vers sa vraie réalisation : un monde de PAIX, denrée rare et aspiration de toute l'humanité.

Khaly-Moustapha LEYE

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