Entre Nous : Coup d’audace !!!
La semaine dernière, des informations relayées par la presse ont fait état de l’enlèvement, à la périphérie de Bamako, dans le secteur de Sanankoroba, de trois étrangers (deux Emiratis et un Iranien).

A ce jour, aucune réaction officielle du gouvernement de Transition qui a vite marqué de fake news un communiqué faussement attribué au ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Tout porte à croire que l'acte a été posé par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) d’Iyad Ag Galy et d’Amadou Kouffa. Tout semble indiquer aussi que ce n'est peut-être pas un hasard le fait qu'il a eu lieu dans la mouvance de la célébration du 65è anniversaire du 22 septembre auréolé par l'imposant défilé civilo-militaire sur le Boulevard de l’Indépendance. Le timing a tout l'air d'être bien calculé.
Une surprise sous nos cieux ? Non car, dans un passé récent, le Gsim a mené une opération tout aussi téméraire en plein cœur de Bamako, notamment en Commune IV du District : le rapt d’un prêtre allemand, le père Hans Joachim Lohre. Enlevé le dimanche 26 novembre 2022, celui-ci n'a été libéré que le 26 novembre 2023, contre probablement le paiement d’une rançon.
L’enlèvement de ces étrangers incite à ne pas minimiser les capacités de renseignement du Gsim, ainsi que son niveau d’infiltration à Bamako et ses environs. De telles opérations démontrent ses aptitudes organisationnelles certes, mais aussi ses moyens logistiques lui facilitant la la circulation sur le territoire pour planquer ses otages en lieu sûr. Ceux qui ont visionné la dernière vidéo dans laquelle apparaissent les otages civils et militaires peuvent se rendre compte de cette évidence.
Pourquoi ces deux Emiratis et cet Iranien ? Que savent les ravisseurs des activités menées par ces derniers au Mali ?
Du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) au Gsim en passant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), une véritable industrie des otages a pris corps au Sahel. Au-delà des trafics et des circuits d’économies parallèles installées, les « groupes armés djihadistes» tirent d'énormes revenus du "trafic d'otages''. Des montants qui leur permettent de renforcer leurs capacités opérationnelles sur le terrain dans cette nébuleuse et asymétrique guerre.
Par Chiaka Doumbia
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