Aggravation de la crise sécuritaire : Quand rassembler devient vital !
Péril en la demeure ? Il n’est pas exagéré de le dire, puisque l’Etat est menacé par une horde de terroristes, qui semblent lorgner le pouvoir…

C’est face à l’adversité que le besoin de se donner la main s’impose avec gravité. C’est ce qu’impose le contexte dans lequel les routes Bamako-Ségou, Bamako-Kayes et Bamako-Sikasso semblent aujourd’hui infestées par les menaces terroristes, avec même des prises d’otages…
En effet, au début de la Transition en cours, le péril terroriste n’était pas aussi exacerbé. Il menace aujourd’hui l’Etat jusque dans ses fondements. Comment ne pas le dire, quand on voit, à visage découvert, des terroristes et leurs alliés revendiquer des actions de déstabilisation ou des actions visant à renverser les institutions de la République ? Comment comprendre que des criminels de tout acabit prennent d’assaut les réseaux sociaux pour débiter des insanités relatives à leur odieux projet de prendre le contrôle de l’Etat, pourtant protecteur de tous ? Comment peut-on comprendre que des soi-disant « Azawadiens » exposent publiquement leurs intentions de s’en prendre aux paisibles citoyens sous le criminel prétexte de propagation d’une idéologie contraire aux valeurs de la République ?
Il est donc clair que le Mali abrite, depuis plusieurs années, des individus prêts à le voir s’écrouler. Et ce sont ces groupuscules qui finissent par prendre de l’envergure au point de s’attaquer aux intérêts vitaux de la Nation. Tel est l’objectif de ces terroristes qui attaquent les convois de camion citernes chargés d’hydrocarbures. Idem pour ces criminels qui attaquent les sites miniers en vue de mettre le pays à genou et provoquer une révolte populaire subversive contre les autorités.
Dans un tel contexte, les autorités doivent rapidement déjouer ce projet macabre en changeant de stratégie de gouvernance politique. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour rassembler l’écrasante majorité des Maliens, qui ne veulent vivre qu’en paix. Cela passe nécessairement par un rabattage des cartes de la Transition.
Il sera alors question de changer certaines priorités de la gouvernance. Par exemple, la question de la lutte contre l’impunité doit être revisitée. Idem pour certaines réformes politiques majeures, susceptibles de diviser les forces vives du pays.
Ainsi, un Mali en proie à l’hostilité des comploteurs ne doit créer, dans ses rangs, de l’animosité à l’interne. Il est donc contre-productif que les autorités s’inscrivent dans la dynamique des poursuites judiciaires impactant la cohésion et l’unité nationale. Car, les « dossiers » conduisant à l’incarcération ou l’exil forcé des cadres politiques constituent des catalyseurs pour les ennemis de la République.
Il urge plutôt pour les hauts dirigeants d’œuvrer à taire les divergences, à rechercher une convergence de vue dans toutes les actions de gestion du pouvoir.
C’est dans ce sens qu’il apparaît nécessaire de faire amorcer un nouveau départ à la Transition. Cela passera par exemple, par un réaménagement du Conseil national de Transition et la formation d’un gouvernement de mission et d’entente. Ces deux institutions pourront ainsi rassembler des Maliens « nouveaux », patriotes engagés ayant certaines bases et assises populaires dans leurs fiefs respectifs. Ceux-ci aideront l’Etat à adopter une posture de gouvernance moins belliqueuse, plus conciliante avec les velléités déstabilisatrices des groupes terroristes et de leurs sponsors.
Il s’agira de créer les conditions d’un dialogue ou des concertations faisant la pédagogie autour de l’unité de la Nation, l’intégrité du territoire et la prise en compte des autres revendications visant à protéger les intérêts de toutes les composantes de la nation malienne. Et c’est avec des mesures de sensibilisation, qui n’exclut pas les opérations militaires ciblées que l’Etat parviendra à faire baisser la tension séparatiste et terroriste. Car, le contexte actuel ne sied pas aux discours va-t’en guerre promettant constamment l’enfer aux « frères égarés » de la même patrie.
En outre, les hautes autorités doivent tout faire pour asseoir l’entente et le pardon dans les rangs de l’Armée nationale. Ce sera un facteur décisif d’un nouveau départ vers la conquête d’une paix définitive pour la Nation malienne.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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