Crise d’électricité et de carburant au Mali : Quand la lumière s’éteint

Délestages insupportables, routes défoncées, difficulté d’approvisionnement en carburant : le Mali semble s’enliser dans une crise multiple.

20 Octobre 2025 - 18:01
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Crise d’électricité et de carburant au Mali : Quand la lumière s’éteint

Conséquences : les Maliens assistent, impuissants, à la lente désagrégation de leur quotidien, la pauvreté s’accentue.

Depuis des mois, les coupures d’électricité, devenues le lot quotidien des Maliens, ne connaissent plus d’horaires ni d’avertissements. Quartiers entiers plongés dans l’obscurité pendant plus de 10 heures la nuit. Les familles, déjà écrasées par le coût de la vie, doivent désormais se débrouiller pour acheter du carburant afin d’alimenter leurs groupes électrogènes  quand il y en a encore à la pompe.

Dans plusieurs localités du pays, les stations-service ferment ou rationnent le carburant. L’essence était devenue un produit de luxe et les longues files d’attente devant les stations rappellent les heures sombres des crises pétrolières dans le monde. Transporteurs, agriculteurs, pêcheurs, commerçants… tous paient le prix d’une gestion approximative du secteur énergétique. L’Etat promet, mais …. Et le citoyen s’épuisait à courir derrière une goutte d’essence.

Des routes en ruine

Comme si cela ne suffisait pas, les routes, du niveau communal aux grands axes internationaux, se transforment en véritables pièges à véhicules. La route Bamako - Kayes, désormais impraticable, n’est plus qu’un champ de cratères. Celle de Bamako - Sikasso, pourtant vitale pour les échanges commerciaux, se dégrade à vue d’œil. Que dire des routes Ségou-San-Mopti – Gao, Bamako-Kita, Kayes – Kenieba ?  Les routes communales, elles, se dégradent considérablement.

Les rares travaux d’entretien se limitent souvent à quelques gestes, sans effet durable. Pendant ce temps, les ministères concernés rivalisent d’annonces sans lendemain. Les promesses de réhabilitation des routes, d’investissement énergétique se multiplient sur le papier, mais les résultats se font attendre. Pendant que les dirigeants se félicitent de « résilience », le pays peine à trouver une solution pérenne aux maux qui gangrènent la société malienne.

Le danger  n’est plus seulement économique ou matériel : il est moral. Quand les routes s’effondrent, quand la lumière s’éteint, quand le carburant manque, c’est le lien entre l’Etat et le citoyen qui se compliquent.

Amadou Sidibé

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