Pénurie de carburant au Mali : Tirer les leçons d’une crise
La récente pénurie de carburant qui a paralysé une bonne partie du Mali met une fois de plus en lumière la fragilité du système d’approvisionnement énergétique national.

Le pays paie aujourd’hui le prix fort de son « impréparation ». Cette situation, qui plonge les ménages et les entreprises dans la détresse, doit être un électrochoc pour les autorités. Il est urgent de tirer les leçons de cette crise en investissant dans des infrastructures stratégiques de stockage de carburant à travers le pays.
Aujourd’hui, la dépendance du Mali vis-à-vis des ports de Dakar et d’Abidjan rend son économie extrêmement vulnérable. Pour la première fois, le Mali connait une telle crise. En cause : L’insécurité persistante sur les axes Kayes–Bamako et Sikasso - Bamako, aggravée par l’incendie de plusieurs dizaines de citernes et l’assassinat de conducteurs par des groupes armés, a pratiquement paralysé l’acheminement du carburant vers la capitale et plusieurs régions du pays. Ces actes terroristes ont semé la peur parmi les transporteurs, désormais escortés par les FaMas.
Face à une telle situation, l’Etat ne peut plus se contenter de gérer les crises au coup par coup. Il doit anticiper. Construire des dépôts de stockage régionaux, à Kayes, Sikasso, Bamako, Ségou, Mopti et Gao…, permettrait de constituer des réserves stratégiques capables de couvrir plusieurs mois de consommation, même en cas de rupture d’approvisionnement extérieure. Une telle politique de résilience énergétique garantirait non seulement la sécurité économique, mais aussi la stabilité sociale.
Les dépôts existants ne suffisent plus à voir la taille de la population malienne. A défaut de mobiliser seul les ressources nécessaires, l’Etat peut et doit envisager des partenariats public-privé avec les sociétés pétrolières et les transporteurs. Ensemble, ils pourraient concevoir un projet national de construction et de gestion de dépôts régionaux sécurisés. Cette stratégie de long terme éviterait que le pays ne revive le calvaire actuel.
Car la vraie question n’est plus de savoir quand la prochaine pénurie surviendra, mais si nous aurons appris quelque chose de celle-ci.
B.S.
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